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Nibiru Approche
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Nibiru Approche

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— Je crois que la seule possibilité serait encore notre bonne vieille télévision.

— Télévision ? demanda Atzakis, qui demanda à Pétri :

— Ce ne serait pas ce système que nous avons utilisé pour recevoir des images et des films en venant ici ?

— Je crois bien que si, Zak.

Et sur ces mots, il joua sur une série de commandes de la console centrale. En quelques secondes, il put faire apparaître sur l’écran géant certaines des séquences qu’ils avaient précédemment enregistrées.

— Vous parlez bien de ça ?

Une multitude de films en tout genre se succédèrent rapidement : des spots publicitaires, des journaux télévisés, des matchs de foot, et même un vieux film en noir et blanc avec Humphrey Bogart.

— Mais c’est Casablanca, s’écria Élisa, stupéfaite. Où avez-vous récupéré tout ça ?

— Vos transmissions se propagent même dans le cosmos, répondit tranquillement Pétri. Nous avons dû modifier un peu notre système de réception, mais à la fin, on a réussi à les capter.

— Et c’est grâce à elles que nous avons pu apprendre votre langue, ajouta Atzakis.

— Et même d’autres nettement plus compliquées, commenta tristement Pétri. J’ai failli devenir fou avec tous ces petits dessins.

— Bon, coupa le colonel, c’est bien de ça que nous parlons, mais je crois que ce n’est pas non plus la meilleure solution.

— Excuse-moi, Jack, intervint Élisa, mais tu ne crois pas qu’il faudrait avant tout avertir tes supérieurs à l’ELSAD ? Si j’ai bien compris, c’est justement le président des États-Unis qui est à la tête de cette organisation, dans le fond, ou je me trompe ?

— Et comment sais-tu ça ? objecta le colonel, étonné.

— Eh, moi aussi, j’ai mes sources ! dit Élisa en rejetant d’un geste espiègle une mèche de cheveux qui lui tombait sur la joue droite.

— Chez vous aussi, les femmes font ça ? demanda Jack aux deux extraterrestres, qui suivaient cette petite scène d’un air surpris.

— Les femmes sont les mêmes dans tout l’univers, mon cher, répondit Atzakis en souriant.

— Bref -poursuivit le colonel après cette réplique à risque- je crois que tu as parfaitement raison. Il faut une institution fiable et crédible pour diffuser une information aussi renversante. Je suis un peu inquiet, à cause de ce qui a filtré au général Campbell et aux deux types qui nous ont agressés. Mon supérieur direct, c’était le général, justement, mais on dirait que c’est un traître corrompu.

— Ça veut dire qu’on va vraiment devoir passer le coup de fil que nous évoquions ? demanda le Professeur.

— Pour absurde que cela paraisse, c’est peut-être la seule solution.

New York — Île de Manhattan

Dans un luxueux bureau, au trente-neuvième étage d’un imposant gratte-ciel situé entre la 5th Avenue et la 59th Street de Manhattan, à New-York, un homme pas très grand, d’allure élégante et soignée, se tenait face à l’une des cinq grandes fenêtres qui le séparaient de l’extérieur. Il portait un costume gris foncé, italien à coup sûr, une voyante cravate rouge, et ses cheveux poivre et sel étaient coiffés en arrière. Ses yeux noirs et profonds fixaient, par-delà la vitre, le magnifique Central Park qui, s’ouvrant presque à ses pieds, s’étend sur quatre kilomètres de long et huit cent mètres de large, ménageant un îlot vert très précieux, source d’oxygène et lieu de détente pour les presque deux millions d’habitants de l’île.

— Je peux entrer, Monsieur le sénateur ? dit un petit homme chauve au visage inexpressif, qui frappait timidement à l’élégante porte d’entrée de bois sombre laqué.

Sur le montant, une petite plaque dorée portait en italique l’inscription « Sénateur Jonathan Preston ».

— Qu’y a-t-il ? demanda l’homme sans même se retourner.

— Une communication vidéo cryptée pour vous.

— C’est bon, je vais la prendre d’ici. Fermez la porte en sortant.

L'homme se dirigea lentement vers son élégant bureau sombre et s’assit sur le moelleux fauteuil de cuir noir. D’un geste automatique, il vérifia le nœud de sa cravate, enfila une oreillette dans son oreille droite et appuya sur un petit bouton gris placé sous le plateau du bureau. Un grand écran semi-transparent descendit du plafond dans un léger sifflement et se posa délicatement sur la surface de la table. L’homme effleura l’écran et le gros visage du général Campbell apparut devant lui.

— Général, je constate avec plaisir que vous avez quitté nos geôles.

— Sénateur, comment allez-vous ? Je voulais avant tout vous remercier pour l’opération de récupération, rapide et efficace.

— Je crois que tout le mérite en revient aux deux personnages que je vois derrière vous.

Le général se retourna instinctivement et vit le gros et son compère, qui essayaient de rentrer dans le cadre de la webcam, comme le fait généralement la foule qui se presse derrière un journaliste lors d’un reportage en direct. Il haussa légèrement les épaules et poursuivit :

— Ce ne sont pas des aigles, mais pour certains types de mission, ils sont vraiment efficaces.

— Bien. Mais maintenant dites-moi tout. J’aurais dû recevoir votre rapport il y a plus de douze heures.

— Disons que j’ai été un peu « pris » ces derniers temps, répondit le général avec humour. Quoi qu’il en soit, je peux vous confirmer que votre intuition sur le travail du Professeur Hunter était absolument juste, et que, grâce à sa découverte, j’ai pu assister personnellement à un événement incroyable, au bas mot.

Le général marqua une petite pause pour exciter encore davantage la curiosité de son interlocuteur, puis ajouta :

— Monsieur le sénateur, je ne sais pas comment cela a pu se produire, mais l’exhumation par notre Professeur du fameux “ vase au précieux contenu ” doit avoir d’une façon ou d’une autre activé un système qui a rappelé sur notre planète rien de moins que...

Il s’arrêta, et, conscient que sa prochaine phrase serait un peu difficile à digérer, prit une grande inspiration, puis sans plus hésiter, s’exclama solennellement :

— Un vaisseau extraterrestre.

L'officier continua à fixer l’écran, à la recherche d’un signe de stupeur quelconque sur le visage du sénateur, mais celui-ci n’eut pas la moindre réaction. Il se limita à appuyer le coude sur le bureau sombre et, prenant son menton entre le pouce et l’index, il se mit à le pincer délicatement. Il poursuivit cette opération quelques instants, puis dit simplement :

— Ils sont revenus, donc.

Le général ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, de surprise.

Preston savait déjà tout sur les extraterrestres… Comment était-ce possible ?

Le sénateur se leva lentement, et, les mains croisées derrière le dos, commença à tourner autour de son bureau. Le général et ses deux collaborateurs ne se hasardèrent pas à dire un mot. Attendant patiemment, ils se limitèrent à échanger des regards interrogateurs.

Tout d’un coup, Preston revint à son bureau, y appuya les deux mains et, regardant le général droit dans les yeux, lui dit :

— Vous aviez un drone avec vous. Dites-moi que vous avez réussi à filmer ce vaisseau.

Le général se tourna à la recherche désespérée d’une réponse positive de la part des deux hommes qui se tenaient derrière lui. Le maigre ébaucha un petit sourire, prit la parole et, bombant le torse d’orgueil, affirma, satisfait :

— Bien sûr, Monsieur le sénateur. J’ai plus d’un film. Je vous montre ça tout de suite.

Sans trop de ménagements, il poussa le général sur le côté et, après avoir joué un moment sur le clavier qui était devant lui, fit apparaître les images du camp du Professeur Hunter dans une fenêtre de l’écran du sénateur.

Preston planta ses deux coudes sur le bureau, posa son menton sur ses poings fermés et s’approcha le plus possible de l’écran pour ne pas perdre une seule image de ce qui défilait sous ses yeux. D’abord les images nocturnes du récipient de pierre retrouvé enseveli dans le sol, puis celles de la mystérieuse sphère noire qu’il renfermait, et enfin le transport de cette dernière dans la tente laboratoire. Puis le cadre changea. Il faisait plein jour. Reposant en apparence sur quatre faisceaux de lumière rougeâtre provenant des quatre coins d’un carré imaginaire dessiné au sol, une structure circulaire argentée trônait, dans toute sa splendeur. L’ensemble ressemblait à un tronçon de pyramide qui avait tout l’air d’être la sœur de la Ziggourat d’Ur que l’on apercevait au fond, majestueuse.

Le sénateur ne pouvait détacher ses yeux de l’écran. Quand il vit les deux silhouettes d’apparence humaine, mais nettement plus grandes et corpulentes que la moyenne, apparaître à l’ouverture de la structure argentée et se planter solidement sur de qui devait être une plateforme de descente, il ne put s’empêcher de sursauter et de sentir son cœur battre dans sa gorge.

Le rêve de toute une vie se réalisait. Toutes les études, toutes les recherches et, surtout, les importants capitaux qu’il avait investis dans ce projet donnaient enfin les résultats espérés. Ce qu’il voyait sur son écran, c’était réellement deux extraterrestres qui, à bord de leur vaisseau à la technologie avancée, avaient traversé l’espace interplanétaire pour revenir sur Terre. Il allait maintenant pouvoir jeter à la figure de ceux qui l’avaient toujours critiqué que ses calculs étaient parfaitement exacts. La mystérieuse douzième planète du système solaire existait vraiment. Après 3 600 ans, son orbite croisait à nouveau celle de la Terre, et il avait devant lui deux de ses habitants qui, profitant du « brin de conduite » que leur faisait leur planète, revenaient nous rendre visite, et influencer à nouveau notre culture et nos vies. C’était déjà arrivé qui sait combien de fois au cours des millénaires, et l’histoire se répétait à nouveau. Mais cette fois il était là, et il n’allait pas laisser cette prometteuse occasion lui échapper.

— Excellent travail, dit-il simplement aux trois hommes qui regardaient l’écran avec appréhension.

Puis, après avoir imprimé un tour complet au fauteuil où il était assis, il ajouta :

— Le fait que vous vous soyez laissé surprendre, Général, compliquera un peu les choses. Nous n’aurons plus l’opportunité d’avoir une « oreille » au sein de l’ELSAD mais ou point où nous en sommes, cela n’a plus d’intérêt.

— Que voulez-vous dire ?

— Que notre objectif n’est plus de découvrir si les suppositions du Professeur Hunter sont exactes ou pas, ni celui de nous emparer du “ précieux contenu ”.

— D’autant plus qu’il était tout sauf précieux, murmura le gros.

— Nous pouvons passer directement à la phase deux, poursuivit le sénateur, feignant de ne pas avoir entendu. Nous avons face à nous une technologie incroyablement avancée, et ils nous la servent sur un plateau d’argent. Tout ce que nous avons à faire, c’est de nous en emparer avant que quelqu’un d’autre y arrive avant nous.

— Si je puis me permettre, Monsieur le sénateur -le général hasarda une timide objection- nous avons eu l’occasion de nous rendre compte que nos deux sympathiques extraterrestres n’ont pas l’air d’être tellement disposés à collaborer.

— Disons tout net qu’ils nous ont roués de coups, ajouta le gros, faisant mine de se masser le genou.

— Je peux imaginer le type d’approche que vous avez utilisé, répliqua le sénateur en ébauchant un mince sourire. Vous êtes-vous demandés pour quelle raison ils ont noué des rapports si affectueux avec le Professeur et le colonel Hudson ?

— À vrai dire, cela nous a semblé vraiment étrange, répondit le général. Ils se sont comportés avec eux comme s’ils les connaissaient depuis toujours.

— Je crois au contraire qu’ils se sont tout simplement montrés plus cordiaux et amicaux que vous.

— Eh bien, c’est vrai, on ne peut pas dire qu’on y soit allée de main morte.

— Ce qui est passé est passé, prononça sentencieusement le sénateur. Maintenant, concentrez-vous sur votre prochaine mission. Vous deux, retrouvez la trace du colonel et de sa petite amie. Je veux que vous ne les perdiez pas de vue un seul instant. Vous avez des moyens et des fonds à votre disposition. Cette fois-ci, je ne tolérerai aucune erreur.

— Qui c’est qui lui dit qu’ils sont en train de faire une petite balade autour de la Terre ? murmura le gros à l’oreille du maigre, un instant avant de laisser échapper un gémissement sourd causé par le coup de pied sur son tibia gauche, décoché par son acolyte.

— Vous, Général, vous viendrez me chercher à l’aéroport.

— Vous allez venir ici ? s’exclama le militaire, ébahi.

— Je ne raterais ça pour rien au monde. Si c’est leur base d’atterrissage, ils devront y revenir, mais cette fois-ci, on leur préparera un petit comité d’accueil digne de ce nom. Je vous donnerai des instructions en route. Bon travail à tous.

Et il mit fin à la communication.

Après la fin de l’échange, le sénateur continua quelques instants à observer sur l’écran une série d’images spectaculaires du désert de l’Arizona qui se succédaient lentement. Puis, comme si quelque chose l’avait brusquement réveillé, il se leva d’un bond, appuya sur le bouton du communicateur qu’il avait sur son bureau et dit sèchement dans le micro incorporé :

— Faites préparer mon avion et appelez mon chauffeur. Je veux avoir décollé dans une heure au plus tard.

Vaisseau Théos — Le cadeau

— Nous devons rentrer, dit le colonel Hudson aux deux extraterrestres, je dois passer un coup de téléphone et je ne pense pas que ce soit faisable d’ici.

— Je n’en suis pas si sûr, répondit Atzakis dans un sourire. Quand ce bon Pétri s’y met sérieusement, il peut faire des choses que tu n’imagines même pas.

Et il tapa bien fort sur l’épaule de son compagnon.

— Du calme, du calme, intervint Pétri en agitant les mains devant lui. D’abord, définir le concept du “ coup de téléphone ”.

Jack, un peu étonné par cette question en apparence banale, se tourna vers Élisa qui haussa les épaules. Puis, indiquant une poche du colonel, elle lui dit avec candeur :

— Montre-lui ton portable, non ?

D’un geste rapide, Jack sortit son smartphone à écran tactile, déjà ancien. Il n’avait jamais aimé la tendance absurde à vouloir toujours le dernier cri. Il préférait avoir entre les mains un instrument qu’il connaissait bien, sans devoir perdre à chaque fois du temps à se familiariser avec toutes les nouvelles fonctions.

— Je ne suis pas technicien, dit-il en le montrant à l’extraterrestre, mais avec cette chose, nous pouvons parler à une autre personne, qui en possède un également, en composant simplement son numéro sur ce clavier.

Pétri prit le téléphone et l’observa attentivement.

— Ce doit être un système de transmission à canal unique, comme nos communicateurs portables.

— À la seule différence, intervint Élisa, qu’à chaque fois qu’on s’en sert, ils nous pompent un tas de sous.

Pensant que sa connaissance limitée de la langue ne lui permettait pas d’en saisir toutes les subtilités, Pétri décida d’ignorer cette dernière affirmation et poursuivit l’analyse de l’objet qu’il avait entre les mains.

— Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour comprendre comment il fonctionne.

— Prends ton temps -commenta Élisa, désolée- il n’y a aucune planète en train de nous tomber dessus.

Perplexe, Pétri la regarda, puis, comme il n’avait pas compris le sens de cette boutade non plus, il décida de ne rien ajouter. Il haussa simplement les épaules et se glissa dans la capsule de transport interne la plus proche, dans laquelle il disparut en quelques secondes.

— Alors, comment pensais-tu procéder, en admettant que l’on réussisse à se servir de ton portable ici ? demanda Élisa, qui essayait désespérément de récupérer de la faiblesse causée par le manque d’oxygène et par les mille émotions qu’elle avait vécues depuis quelques heures.

— J’ai d’abord pensé à contacter le sénateur Preston, le supérieur direct du général Campbell. Mais, vu que ce personnage ne m’a jamais convaincu, j’ai décidé de suivre une autre voie pour parvenir jusqu’au président.

— Tu penses que ce sénateur pourrait être impliqué lui aussi ?

— Ces deux démons ne m’ont pas tout dit. Des bruits ont couru, disant que Preston a des relations avec des fabricants d’armes notoirement peu recommandables. Je n’ai aucune confiance en lui.

— Et donc ?

— Et donc je vais m’adresser directement à l’amiral Benjamin Wilson. Il a été le bras droit du président pendant plusieurs années, et c’était aussi un très grand ami de mon père.

— C’était ?

— Mon père nous a quittés il y a deux ans, hélas.

— Je suis désolée… murmura Élisa en lui caressant doucement le bras gauche.

— Wilson m’a tenu sur ses genoux quand j’étais petit. C’est une des rares personnes en qui j’ai une confiance aveugle.

— Je ne sais que te dire. Même si tu as d’excellents rapports avec lui, je crains que ce ne soit difficile de lui faire avaler une nouvelle de ce genre au téléphone.