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Lumière Nocturne
Lumière Nocturne
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Lumière Nocturne

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Trevor leva le regard sur Warren et lui adressa un petit sourire ironique en réalisant le désavantage de leur situation.

« Le joli bordel, maintenant nous voilà tous complètement nus », murmura-t-il avant de tourner aussitôt de l’œil.

Warren secoua la tête et ne put empêcher un large sourire de lui monter aux lèvres en réaction à la remarque tout à fait sensée de Trevor. Il y avait des moments comme celui-là où il était content d'avoir son portable sur lui, et d'avoir pensé à l'attacher comme il l'avait fait. Il reposa Trevor avec délicatesse contre le mur et allait sortir son portable lorsqu'il entendit Quinn grogner.

Quinn s'était transformé et avait le regard posé sur la silhouette immobile de Kat. Ses vêtements se trouvaient à quelques pas d'elle, formant un tas de loques, immettables suite à sa transformation. Repoussant cette considération à plus tard, Quinn se mit à examiner ses blessures et se figea tout à coup en voyant le sang continuer de couler de l'intérieur de sa cuisse.

Écartant sa jambe sur le côté afin de voir de plus près l'origine de cet écoulement, il tomba en arrêt devant la découverte d'une marque d'accouplement. Un grondement monta dans sa gorge avant qu'il ne puisse le refréner. Kat s'était accouplée avec un homme, qui avait laissé le sceau de son droit sur elle avant de l'abandonner.

Quinn sentit la jalousie s'allumer au plus profond de lui et se pencha plus près de Kat afin de humer sa peau, dans l'intention de voir si l'odeur persistait toujours. Cette information ne fit qu'accentuer sa colère... elle ne sentait pas seulement l'odeur d'un autre homme, elle sentait merveilleusement bon.

Regardant l'autre homme devant lequel Warren était accroupi, Quinn se demanda si la marque avait été laissée par l'ours-garou aux cheveux blonds.

Warren s'empara de son téléphone en décidant d'ignorer le petit accès de colère de Quinn pour le moment. Kat avait besoin d'aide et il n'allait pas révéler à Quinn qui était l'auteur de la marque. Il le laisserait le plaisir immense de le découvrir par lui-même.

« Madame Tully ? demanda Warren avant de sourire. Je vais bien, M'dame. J'étais en train de me demander si vous pouvez me retrouvez au Moon Dance. Ma sœur et son ami Trevor ont été blessés et nécessitent les soins médicaux que vous seule pouvez délivrer. »

Warren resta silencieux un instant avant de conclure en hochant la tête :

« Je vous remercie, Madame Tully. »

« Je ne savais pas que tu connaissais Madame Tully, lança Quinn d'un ton calme.

Il avait fait la connaissance de la vieille femme peu de temps après que les deux familles aient rompu tout contact.

Warren esquissa un petit sourire moqueur en composant un autre numéro. Quinn s'imaginait-il être le seul endroit de jouer les espions ?

— Nick a eu plus d'ennuis que je saurais les compter. Madame Tully s'est toujours occupée de le rapiécer et elle laisse toujours sa porte ouverte au cas où nous aurions besoin d'une retraite.

— Cela m'étonne que nos chemins ne s'y soient jamais croisés, jusqu'à maintenant », répondit Quinn qui devenait de plus en plus suspicieux.

« Nick, nous nous trouvons dans une ruelle à dix pâtés de maisons à l'ouest du night-club et il faut que tu viennes nous chercher. Ramène des vêtements pour trois hommes et ta sœur, et viens avec le Hummer », dicta Warren sur son portable, avant de raccrocher sans attendre la réponse de Nick et de tourner son attention sur Trevor.

« Est-ce que c'est lui, l'auteur de la marque de Kat ? demanda Quinn.

— Ça, mon pote, ce n'est pas à moi de te le dire », répondit mystérieusement Warren.

Chapitre 5

Nick venait tout juste de déposer Steven et Jewel au Night Light quand il reçut l'appel. Jewel s'était tenue très tranquille depuis le petit tour de magie de Dean à l'église mais il pouvait affirmer sans craindre de se tromper que peu importait ce qu'avait fait le déchu pour calmer la jeune femme, l'effet commençait à se dissiper. Plus ils s'éloignaient de l'église et plus elle devenait paranoïaque. Il ne pouvait qu'imaginer l'enfer qu'elle allait déchaîner sur Steven une fois sortie de son silence.

Saluant Steven de la main, Nick saisit précipitamment son téléphone et jongla avec pendant un moment, quand il manqua de perdre sa prise. Il le rattrapa finalement à la troisième sonnerie avant de l'ouvrir.

« Vas-y, parle », grogna-t-il.

Son expression devint sérieuse puis il enfonça l'accélérateur jusqu'au sol. Heureusement, il avait décidé de conduire le Hummer pour ramener Steven et Jewel au Night Light.

Il effectua mentalement un inventaire rapide puis poussa un petit soupir de soulagement en se souvenant que Warren avait gardé quelques vêtements dans le véhicule qu'il conduisait, suite à leur dernier camping. Personne n'avait pris la peine de ranger ses affaires et ces vêtements avaient sauvé Nick sur le trajet du retour. C'était une bonne chose que Warren et Quinn fassent à peu près la même taille... il n'y avait rien de pire que de tenter de rentrer dans des fringues trop petites.

Activant le GPS sur son téléphone, il localisa l'endroit où se trouvait Warren. Tournant le virage suivant sans ralentir, Nick comprit qu'il n'allait pas aimer ce qu'il verrait une fois sur place.

En réponse à une arrière-pensée, Nick saisit son téléphone et appela Devon pour lui faire connaître les derniers événements. Devon avait peut-être quitté la ville de son plein gré, mais il avait fait promettre à Nick de l'appeler plusieurs fois par jour pour le tenir au courant de tout ce qui se passait.

*****

Steven guida Jewel à l'intérieur du night-club et l'escorta rapidement jusqu'à l'étage. Lorsqu'ils pénétrèrent dans sa chambre, il ferma la porte sans la verrouiller. Il ne voulait pas qu'elle se sente prise au piège.

Jewel cligna des yeux et parcourut du regard la pièce dans laquelle on l'avait emmenée. Le lit était immense, avec une couverture d'un vert profond. Deux oreillers décoratifs le couronnaient, en plus d'une peluche... un couguar. Elle ne put s'empêcher de sourire à ce détail et un rire nerveux franchit ses lèvres avant qu'elle ne puisse le retenir.

L'armoire était noir et laquée, ornée d'un grand miroir avec, posé en son centre, un petit pot rempli de bambous. De l'autre côté de la pièce étaient installés deux poufs, avec suspendu au mur un grand écran plat de télévision, accompagnée d'une console de jeu et d'une flopée de jeux vidéo.

Jewel ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle était aussi calme mais cette sensation commençait lentement à disparaître et à se voir remplacer par de la terreur. Mais qu'est-ce qu'elle pensait faire ici ?

« Pourquoi m'avez-vous amenée ici ? demanda Jewel, faisant volte-face pour dévisager Steven.

— Parce qu'ici tu seras en sécurité, répondit Steven. Tu ne retourneras pas voir ton fiancé ou ton père.

Ce qui restait de son calme se volatilisa aussitôt à ces paroles et Jewel secoua vigoureusement la tête.

— Non, il faut que je rentre ! Si je ne le fais pas, Anthony va me tuer.

— Il ne peut pas te tuer s'il ne peut pas te retrouver, raisonna Steven d'un voix si glaciale qu'elle aspira toute la chaleur de la pièce.

— Qu'en est-il du Père Gordon ? demanda Jewel d'une voix qui montait dangereusement dans les aigus. Si ils le retrouvent, ils remonteront la piste jusqu'ici, ajouta-t-elle en commençant à faire les cent pas avant de continuer : Papa va être tellement fou de rage et Anthony... je ne veux même pas penser à ce qu'il fera.

Steven se remémora l'ecchymose grande comme une main qui marbrait la joue de Jewel un peu plus tôt.

— Pourquoi voudrais-tu protéger ton père alors que de toute évidence, lui ne te protège pas du tout ?! explosa-t-il.

— Mais qui t'a donné le droit de t'en mêler !? hurla Jewel à son tour, qui retrouvait son assurance maintenant que Steven s'emportait contre elle.

— Tu sais quoi ? Très bien, répliqua Steven en ouvrant la porte de la chambre. Voici la sortie, va retrouver ton fiancé et un mariage forcé dont le mérite en revient à ton cher Papa, incapable de mener correctement ses affaires. Aucun père digne de ce nom ne sacrifierait ses enfants pour rembourser une dette dont il est le seul et unique responsable.

Jewel fixa la porte, avança d'un pas hésitant avant de retourner s'asseoir sur le lit. Elle posa les yeux sur le réveil et comprit qu'il était trop tard pour faire machine arrière de quelque manière que ce soit. Il était deux heures du matin… c'était l'heure à laquelle les gardes de son père changeaient de forme et sa dernière chance de rentrer chez elle sans se faire prendre.

— Qu'est-ce que je vais faire, maintenant ? demanda Jewel en levant des yeux pleins de larmes Où irais-je ?

Steven ferma la porte et s'agenouilla devant elle.

— Et si tu commençais par tout me raconter ?

— Quoi, par exemple? interrogea Jewel.

Steven lui fit un petit sourire.

— Ton nom de famille serait un bon début.

Jewel poussa un soupir.

— Je m'appelle Jewel Scott et mon père dirige un lieu de vacances pour le compte de mon… fiancé. Dieu que ce mot me laisse un goût amer dans la bouche.

Steven sentit un grand poids s'envoler de ses épaules en réalisant à nouveau à quel point elle haïssait l'idée d'être mariée de force à ce type... non qu'il laisse un tel événement se produire, à présent.

— D'accord, calme-toi et reviens en arrière dans ton histoire. Essaie de commencer par le début, suggéra-t-il.

Prenant une grande inspiration, Jewel se mit à parler calmement, se contentant de laisser un flot de paroles s'échapper de ses lèvres.

— J'étais en pensionnat lorsque Papa a commencé à avoir des ennuis à son lieu de travail. Un agent du gouvernement sous couverture s'y est présenté comme client, et tentait en réalité de démasquer les activités de la mafia qui s'y déroulaient. Quand Papa a découvert l'identité de cet homme... il a donné l'ordre de le tuer.

Steven hocha la tête.

— Que s'est-il passé ?

— Papa a attendu trop longtemps pour le tuer... l'agent infiltré a délivré toutes ses informations à ses supérieurs. Puisque cet agent ne s'était pas enregistré ou je-ne-sais-quoi, le FBI a envoyé plus d'agents et Papa a été arrêté. Anthony Valachi l'a fait sortir de prison d'une façon propre à lui, probablement en corrompant l'un des hauts fonctionnaires, et ainsi toutes les charges contre mon père ont été abandonnées. Maintenant, Papa a une dette envers son patron. Ne trouvant pas d'autre moyen de la régler, une fois revenue de l'école, Papa m'a annoncé que j'étais fiancée à Anthony et qu'il en était heureux.

Jewel prit une nouvelle inspiration et posa une main sur ses yeux.

— Je ne veux pas encore me marier … je voulais m'occuper de mon avenir, aller à l'université et trouver un métier, peut-être même voyager un peu. Cet homme-là a deux fois mon âge. Maintenant, je suis la prisonnière et l'esclave de cet enfoiré et c'est l'erreur de mon père.

Steven acquiesça et combattit le besoin de se redresser et de faire les cent pas dans la chambre. Finissant par capituler, il se mit à aller et venir dans la pièce.

— Je peux arranger ça, dit-il avec fermeté tout en continuant de parcourir la pièce de long en large. Son esprit réfléchissait très vite.

— Ouais, super, rétorqua Jewel en fronçant les sourcils, avec toi, et quelle armée ? »

Elle se remémora tout à coup l'ange aperçu à l'église et leva les yeux sur Steven avec espoir.

Steven avait reconnu le nom du fiancé de Jewel, qui était ce même homme avec lequel Micah s'était battu deux semaines auparavant avant de disparaître. Micah avait expulsé le concerné du night-club après l'avoir gratifié d'un coup de poing en pleine figure, le propulsant littéralement hors de son fauteuil. Steven avait encore un mal fou à ne pas exploser de rire en se remémorant cette scène.

Quinn, cependant, n'avait pas paru sensible à l'aspect comique de cet épisode. Peut-être Quinn avait-il appris que Anthony était un grand patron de la mafia et qu'il avait essayé de le surveiller au nom de Micah. D'ailleurs, cela avait eu lieu la même nuit que la disparition de Micah.

Il posa les yeux sur Jewel à nouveau, alors qu'il passait devant elle. Elle avait raison... Anthony Valachi avait deux fois son âge et un véritable connard arrogant. Il n'y avait ps moyen qu'il abandonne la jeune femme aux mains de cet homme ni à celles de son père violent… son père… le prêtre de l'église. Puisque cet homme lui devait une faveur, à présent, et ce grâce au coup de pouce de Dean... il allait la lui donner.

Allumant son portable, il composa plusieurs chiffres et sourit lorsqu'il entendit quelqu'un décrocher à l'autre bout du fil.

« Dean, es-tu encore à l'église ? Bien, retrouve le prêtre et attends-moi là-bas.»

Il mit fin à l'appel et réduisit la distance entre lui et Jewel. S'agenouillant une seconde fois devant elle, il prit ses mains dans les siennes, frottant sa peau douce avec ses pouces de manière à l'apaiser.

« Jusqu'où es-tu capable d'aller ? interrogea-t-il d'une voix déterminée en cherchant à croiser son regard.

— Il va falloir faire bien plus que s'enfuir, répondit Jewel, qui détesta la petite voix qui sortit de sa gorge.

Elle ne souhaitait pas faire entendre à quel point elle était effrayée. Elle se mordit la lèvre inférieure, soucieuse de savoir où Steven voulait en venir.

— Si tout se passe bien, tu n'auras plus à fuir plus loin qu'ici.

— Et à quoi penses-tu ? demanda Jewel qui chercha à retirer ses mains mais qu'il retint d'une poigne ferme.

— Je pense que tu ne peux pas être mariée deux fois, avança Steven.

Il tressaillit lorsqu'elle se jeta suffisamment en arrière pour échapper à son étreinte. Se redressant, il la dévisagea alors qu'elle rampait à travers le lit dans l'intention de mettre de la distance entre eux.

— Écoute… commença-t-il.

— Non, manqua de hurler Jewel en atteignant le côté opposé du matelas, se sentant un peu plus en sécurité alors que le lit faisait maintenant obstacle entre eux. Son visage s'enflamma lorsqu'elle se rendit compte que le lit serait de bien plus d'une seule façon entre eux si elle se mettait en tête d'accepter l'éventualité de cette folie.

Elle détourna aussitôt les yeux du lit.

— Et tout d'abord, je ne voulais pas me marier ! Alors pourquoi me marierais-je avec toi ?

Les yeux de Steven se plissèrent sous l'insulte mais il n'allait certainement pas laisser l'orgueil de la jeune femme causer sa perte. S'il se mettait à la terrifier, la situation empirerait. De plus... pour le moment, elle était la seule piste le menant jusqu'à Micah. Steven esquissa un début de sourire sournois, à présent qu'il avait une raison supplémentaire d'atteindre son objectif.

— Pourquoi te marier avec moi, me demandes-tu ? Parce que si tu peux faire semblant de la réalité de notre mariage devant ma famille et la tienne... alors il en ira de même dans l'intimité de la chambre. Et quant à l'armée dont tu me parles, souviens-toi que je ne suis pas humain, ni ma famille, ni mes amis. Donc, une fois que tu auras plaqué ton ex et qu'il voudra riposter… nous l'attendrons.

— Et pourquoi ferais-tu cela ? insista Jewel en secouant la tête. Et qu'entends-tu par faire semblant ?

Steven tendit la main vers le lit entre eux avant de répondre :

— Pour répondre à ta première question, j'ai un frère qui a disparu depuis deux semaines maintenant, et la dernière personne en dehors de ma famille à l'avoir vu était ton prétendant, et ce n'était pas dans un contexte amical. Alors, quelle meilleure façon d'attirer son attention en le narguant ?

— Concernant ta deuxième question, afin que ce plan fonctionne, tout le monde devra croire que nous sommes amoureux et avons l'intention de rester ensemble. Mais quand nous serons seuls, tu dormiras de ton côté du lit et moi du mien. Ce n'est pas comme si je voulais renoncer à ma liberté, moi non plus. Si tu peux jouer la comédie... alors moi aussi.

Jewel sentit ses épaules se détendre en comprenant où il voulait en venir.

— Personne mis à part nous ne saura la vérité ?

— Juste notre ange gardien… Dean, répondit Steven avec un petit sourire taquin lorsqu'elle effleura aussitôt sa joue de ses doigts, là où Dean avait opéré son petit miracle de guérison.

— Et une fois que Anthony ne représentera plus une menace ? murmura-t-elle.

— Alors notre bon ami le prêtre annulera notre mariage et nous irons chacun de notre côté. Mais tout d'abord, il devra nous marier et, pour le pousser à le faire... il devra être convaincu de notre amour et du fait que nous l'ayons consommé.


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