banner banner banner
Lumière Nocturne
Lumière Nocturne
Оценить:
Рейтинг: 0

Полная версия:

Lumière Nocturne

скачать книгу бесплатно

— Ça ira », l'informa-t-elle en passant sous le bras de Quinn et en retournant vers Trevor. Et si j'ai besoin de quelque chose, j'ai déjà avec moi quelqu'un qui accepte de me le donner.

Cette dernière phrase fut prononcée d'un ton suggestif. C'était un pur mensonge, mais Quinn l'avait fichue en rogne.

Elle sourit en elle-même en sachant que Quinn penserait que le sous-entendu de sa phrase était d'ordre sexuel, alors que Trevor penserait qu'elle faisait référence à la chasse aux vampires de la soirée. Warren choisit ce moment pour mettre fin à ses occupations et faire signe à Quinn qu'il était prêt à partir.

Quinn serra les lèvres en s'arrêtant dans le dos de Kat et se pencha sur elle, effleurant presque son oreille de ses lèvres lorsqu'il lui lança un « Passe une nuit sans risque ». Il regarda la chair de poule envahir la nuque de Kat et son épaule avec un air de satisfaction.

Kat s'agrippa au bord du bar en sentant ses genoux flancher. Elle retrouva ses esprits puis sursauta lorsque la voix de Michael surgit juste derrière elle.

« Fais attention à ne pas trop tirer la queue du chat, chérie », lui rappela en signe d'avertissement Michael, avant de faire un signe de tête à Trevor et de partir retrouver Kane sur le toit du night-club.

Trevor fronça les sourcils devant le regard surpris de Kat.

« Est-ce que c'était un vampire ? demanda-t-il, perplexe.

— Non, c'est un vrai gentleman qui nous aide à traquer les véritables monstres, répondit Kat d'un ton assuré avant d'ajouter pour elle-même : et il est le seul à ne pas faire d'histoires quand je parle de sortir ce soir. Cependant, on dirait que nous prenons du retard, ajouta-t-elle tout haut. Es-tu prêt à partir ? »

*****

Kane allait et venait sur le toit, en fumant une cigarette et s'agitant de temps en temps dans tous les sens. Il commençait à devenir nerveux à force d'attendre la venue de Michael.

« Les jaguars et les couguars, rouspéta-t-il. Ils sont pires que des chats domestiques. Chacun doit asseoir sa domination sur les autres. J'aurais préféré faire équipe avec les Coyotes plutôt que de traiter avec eux. »

Michael arriva sur le bord du toit juste derrière Kane, le surprenant dans sa crise de nerfs. Il s'assombrit lorsque Kane devint subitement silencieux et jeta un regard de son côté, prenant conscient de sa présence.

« Merde, Kane, va-t-on enfin parler de ce qui te tracasse ou pas ? demanda Michael en réduisant la distance entre eux.

— Ou pas, répondit Kane.

— Très bien, dit Michael qui laissa passer un silence tout en sachant que Kane détestait encore plus la tactique du silence que la tentative d'une discussion. Il adorait avoir raison.

Kane s'avança jusqu'au bord du toit, rétablissant de la distance entre eux. Il avait oublié comment Michael pouvait s'approcher de quelqu'un sans faire le moindre bruit… ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Il lança :

— Raven semblait un peu déçu que son armée ne soit pas au complet dans l'entrepôt qui lui servait de planque... certains de ses sbires manquaient à l'appel. Ma théorie est que les vampires qui étaient absents de notre petite fête macabre avaient sûrement besoin d'un endroit où passer la journée, alors je vais aller faire un petit tour pour vérifier tout ça. »

Michael ne dit pas un mot lorsque Kane sauta à nouveau du toit pour atterrir sur le trottoir en-dessous. Alors qu'il s'apprêtait à imiter Kane en s'approchant du bord, quelque chose sur le toit de l'immeuble de l'autre côté de la rue retint son attention.

Jetant un coup d’œil dans cette direction, Michael surprit le mouvement d'une ombre qui disparaissait de son champ de vision. Quelque chose dans cette ombre lui semblait familier mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Kane était-il suivi ou était-ce lui la cible ? Essayant de mettre cette pensée de côté pour l'instant, il baissa les yeux et sourit triomphalement en se laissant tomber. Bien qu'il n'avait plus Kane sous les yeux, et qu'il connaissait le chemin menant à l'entrepôt, au lieu de suivre une route il choisit d'emprunter celle que traçait son propre sang dans les veines de Kane. Le temps d'arriver jusqu'à l'entrepôt, il entendit les cris des vampires que Kane avaient pris au dépourvu.

Il s'arrêta sur le seuil de l'entrée du bâtiment, employant sa vision pour voir dans l'obscurité de l'immense salle. Kane avait déjà deux vampires sur lui et il y en avait bien plus qui semblaient penser que la tactique de l'attaque collective était une bonne idée. Se faufilant à l'intérieur, Michael referma la porte derrière lui et s'avança dans la direction des échos que faisait la voix de Kane.

« Laisse-moi m'en occuper. Contente-toi de ne pas te laisser dépasser par les autres, dit un Kane un peu essoufflé pendant qu'il tordait le cou du vampire qui tentait de lui trancher la gorge. Il bondit lorsque des crocs s'enfoncèrent dans son épaule, lui faisant perdre sa prise sur son premier adversaire.

Michael haussa tellement les sourcils qu'ils disparurent sous sa tignasse fouettée par le vent, mais il retourna sur ses pas afin de s'adosser contre la porte.

— D'accord, si tu es sûr de toi.

Il croisa les bras sur sa poitrine et se laissa aller contre le métal.

— Bon, eh bien… je m'ennuie, là, dit-il après un moment avant de regarder les vampires sans âme qui ne s'étaient pas encore joints à la bataille. Je suppose que l'un d'entre vous ne me fera pas l'honneur de s'enfuir ? ajouta-t-il à leur intention.

Quand Kane entreprit de décapiter le premier vampire qu'il affrontait, l'une des lignes de touche se retourna pour faire exactement ce que Michael avait prévu, mais Kane allongea un bras et saisit son ami par la veste en cuir qu'il portait.

— Je ne crois pas, non, grommela-t-il en le faisant participer à la mêlée.

— Ta maman ne t'a donc jamais appris à partager ? répliqua Michael avec un sourire, en regardant Kane mettre le vampire à terre.

Il comprit que Kane avait besoin de la douleur pour l'aider à se sentir vivant en cet instant. Il ne doutait pas que Kane serait le dernier vampire encore debout et que ce lâcher de haine et de violence pourrait bien aider son ami à s'ouvrir à lui… Une thérapie idéale, en somme.

— Ma mère était une voleuse, répondit Kane, en faisant un bond et en poussant des deux pieds sur le torse d'un vampire qui lui fonçait dessus tête baissée. Le vampire vola dans les airs et Kane atterrit sur le dos. Lançant ses jambes vers l'avant, il retomba sur ses pieds en un instant. Elle ne croyait pas au partage, ajouta-t-il.

— Nous savons tous les deux que ta mère n'était pas une voleuse, le réprimanda Michael. C'était une dame de bonne famille.

Kane reçut un coup au visage et fut projeté en arrière. Michael suivit le mouvement alors que Kane le dépassait en volant et atterrissait dans le même amas de détritus où Kriss l'avait envoyé auparavant. Il soupira quand il remarqua que Kane devenait un bordel à lui tout seul. Kane se rua dans la mêlée derechef, taillant les monstres en pièce sur son passage.

— Besoin d'un peu d'aide ? demanda Michael par-dessus le bruit des os cassés et des bruits de pas dans des flaques de plus en plus importantes. Il se mit à rire quand Kane commença à marmonner un des sorts de Syn mais qu'il reçut un coup de poing dans la bouche avant d'avoir pu finir de le réciter.

— Non », grogna Kane en crachant du sang au visage de celui qui l'avait cogné si fort qu'il voyait des étoiles.

Arrachant un morceau de bois d'une chaise qu'ils avaient cassée dans la lutte, il le planta dans la bouche du vampire avec une telle force qu'il ressortit par l'arrière du cou de ce dernier.

Michael fit la grimace mais n'intervint pas. Il observait la scène de près, comptant trois vampires à terre et plus que quatre en état de se battre. Kane était un combattant courageux, bien plus en cet instant qu'avant de se retrouver enterré vivant. Ce qui rappela à Michael une question qu'il ne lui avait as encore posée : comment Kane avait-il réussi à briser le sortilège qui le liait sans avoir reçu le sang de son âme sœur ?

Moins de vingt minutes plus tard, Kane tomba à genoux. Il regarda à travers la brume rouge qui troublait sa vision vers le bruit d'un claquement qui arrivait tout près. Il essuya le sang qui coulait de sa bouche et tenta de se relever du sol. Il éclata de rire quand il ne réussit pas sa manœuvre, le sol glissant à cause des flaques de sang.

« Et le vainqueur remporte une centaine pansements et une bonne nuit de repos dans la maison de Michael, lança son ami.

Il se baissa et en passa un bras autour de la taille de Kane pour l'aider à se mettre sur ses jambes. Ils chancelèrent tous deux avant qu'il réussit à maintenir leur équilibre.

— Tu as une maison ? demanda Kane en espérant qu'en continuant de parler il ne s'évanouirait pas avant qu'ils atteignent leur destination. Il savait où Michael habitait, mais il ne voulait pas l'admettre parce que ça ne ferait que rappeler à Michael qu'il était en colère après Kane pour être resté en retrait. Il n'était pas vraiment content de lui à ce sujet mais il ressentait le besoin de garder ses distances.

— Ouais, je suis grand maintenant. De plus, les cercueils sont tellement "has been", ironisa-t-il. Il se crispa intérieurement en réalisant que Kane ne trouvait sûrement pas cette plaisanterie très drôle. C'est très grand. C'était une sorte de musée de style victorien dans le temps, jusqu'à ce qu'ils en construisent un autre en version améliorée à Beverly Hills. Peut-être que si tu emménageais avec moi, cette maison deviendrait plus chaleureuse.

— Je veux un chiot, lança Kane sans prévenir, alors occupé à poser un pied devant l'autre, choisissant la meilleure technique pour ne pas tomber.

— Tu veux un quoi ? demanda Michael.

— Si nous emménageons ensemble, alors il faut que je me trouve un chien. »

Michael sourit à son vieil ami. Il lui semblait que l'amour de Kane pour les chiens n'avait pas diminué au cours des décennies.

Chapitre 3

« Alors, qu'est-ce qui se passe avec Micah ? demanda Nick à Steven alors qu'ils entraient dans le parking attenant à l'église, pour se garer entre deux bus.

— Micah et Quinn sont revenus à leur débat infini sur qui doit établir les règles et Micah a fini par s'énerver, répondit Steven en sortant de la voiture.

Il trouvait toujours drôle l'idée que des jaguars conduisent... vous l'avez deviné... des jaguars.

— Merde, ajouta-t-il, ils ont appris l'un à l'autre comment se battre, alors si ils se tapent dessus, ce n'est pas grave.

— Alors, pourquoi n'est-il pas revenu ? insista Nick.

— C'est là toute la question, dit Steven en soupirant. Quinn pense que Micah s'est enfui mais j'en sais plus que lui.

— Et qu'est-ce qui te rend si sûr de toi ? demanda Nick avec curiosité.

— Alicia n'était que depuis deux semaines à la maison avant qu'il ne disparaisse. Micah a compté les jours quand il l'a ramenée. Même du temps de Nathaniel, c'était Micah qui se comportait le plus en père pour elle. Il n'était encore jamais parti comme ça, surtout maintenant qu'elle est rentrée. Il haussa les épaules avant d'ajouter : Ou s'il a décidé d'abandonner la famille, alors il se peut qu'il l'ait au moins emmenée avec lui. »

Nick acquiesça en se demandant si les vampires étaient responsables de la disparition de Micah. D'une manière ou d'une autre, ça n'annonçait rien de bon, alors pour le bien de Micah, Nick espérait que ce dernier avait juste perdu son calme et ne l'avait pas encore retrouvé. Il poserait plus de questions à Alicia le lendemain.

Steven leva les yeux sur l'imposante silhouette de l'église avec tout son enchevêtrement de statues et de sculptures. Le fait qu'elle semblait importée directement de Rome en disait long sur l'argent dont les humains pécheurs avaient dû faire grâce à sa porte. Les hommes très riches étaient ceux qui péchaient le plus, c'est pourquoi ils affichaient leur religion avec tant d'ostentation et de luxe.

En vérité, cet endroit était celui où le Maire venait serrer des mains et échanger de l'argent avec la mafia, tous les dimanches après la messe. Donc, la question qu'il se posait était... par quel hasard cette jeune fille s'était-elle retrouvée là au beau milieu de la nuit ?

L’église était quasiment plongée dans l'obscurité en dehors de deux fenêtres éclairées au deuxième étage. D'après son souvenir, la lumière venait probablement du bureau. Il se demanda si le prêtre qu'il avait quitté en sécurité dans le placard vivait ici en réalité. Quelque chose qui ne lui était jamais venu à l'esprit jusqu'à maintenant. Les catholiques formaient un groupe dévoué, ils leur accordait bien ça.

Il avait déjà mis Nick au parfum sur ce qui s'était passé la nuit dernière... et bien plus que ça, en tout cas. Il n'y avait pas moyen qu'il évoque de nouveau l'incident de la robe d'enfant de chœur. Secouant la tête, Steven s'approcha de l'entrée en s'attendant à ce qu'elle soit fermée mais, malheureusement, elle était grande ouverte.

« Pas très intelligent, ça, commenta Nick d'un air préoccupé en sortant son poignard au poignet d'os de son étui tout en se faufilant à l'intérieur de la bâtisse. On aurait plutôt pensé qu'après les événements de la nuit dernière, ils auraient fermé les portes.

— Peut-être que, comme ils disent... c'est toujours ouvert, répliqua Steven dans un haussement d'épaules tout en entrant néanmoins avec prudence. Ou peut-être que le vieux prêtre attend de la compagnie.

— Je répète, ce n'est pas très intelligent, coupa Nick brusquement, conscient qu'ils n'étaient pas les seuls êtres surnaturels en ce lieu. Je sens des humains à l'étage mais il y a quelque chose d'autre ici et je doute fort que cette chose soit venue à confesse.

— Je vais m'assurer que le prêtre se trouve en sécurité. Si tu tombes sur des vampires, ne fais pas le malin et laisse-les où ils sont jusqu'à ce qu'on appelle des renforts », ordonna Steven en montant l'escalier, laissant Nick seul face à sa décision.

Nick pencha la tête d'un air songeur et entreprit de chercher la cave de l'église. En général, plus malveillants étaient les monstres... et plus profond ils aimaient se terrer. Il ne prit pas la peine de se cacher au cours de son entreprise puisque l'ennemi pouvait voir dans l'obscurité aussi bien que lui-même.

Repérant pour finir la porte indiquant "cave", Nick l'ouvrit et descendit rapidement les marches. Il plissa le nez devant l'humidité qui y régnait, et éternua. Il avait toujours détesté les caves.

Steven faisait la même chose à l'étage, ouvrant des portes et regardant ce qu'elles cachaient sur son passage. Voyant de la lumière filtrer sous la porte du même bureau dans lequel il était entré la nuit dernière, il y toqua. L'odeur qui y régnait lui parvenait de derrière la porte et il sut que le vieillard était seul.

« Est-ce que c'est toi, Jewel ? » lança la voix du vieillard.

Steven recula prestement d'un pas lorsque la porte s'ouvrit brusquement... et tomba nez à nez avec le prêtre. Son visage ridé et bienveillant à l'expression affable changea sensiblement, et ses yeux s'arrondirent en même temps qu'il ouvrait la bouche de surprise. Steven tendit la main en sachant déjà ce qui allait suivre, et son attente ne fut guère déçue lorsque le prêtre tenta de lui claquer la porte au nez.

Poussant la porte, Steven pénétra dans la pièce en laissant le poids du vieil homme collé à la porte se refermer derrière lui. Faisant volte-face, il s'empara de la première arme qui lui tomba sous la main et la lança à travers la pièce avec impatience.

« Je vous l'ai dit la dernière fois, je ne suis pas un vampire.

— Je me suis réveillé dans le placard, lui rappela le prêtre qui reculait contre son bureau. Steven poussa un soupir en regardant les mains du vieil homme palper tout ce qui se trouvait sur la table dans l'intention évidente de trouver une nouvelle arme. Il haussa les sourcils en voyant ses doigts se crisper autour d'une grosse agrafeuse.

— Je ne veux pas vous faire de mal, l'informa Steven. Mais si vous ne lâchez pas cette agrafeuse, vous allez encore vous réveiller dans ce placard.

Il fit un signe de tête reconnaissant à l'intention de l'homme lorsque celui-ci lâcha lentement l'objet en question et se redressa de toute sa taille, qui était loin de se comparer à celle de Steven.

— J'ai comme le sentiment que vous n'êtes pas venu ici afin de vous confesser, lança le vieil homme, dont la voix était toujours teintée de peur.

— Oh mon père, je sais que j'ai péché, répliqua Steven avec un petit sourire ironique, mais s'apercevant que sa plaisanterie n'avait pas l'effet escompté, il tira une chaise vers lui et la tourna en remarquant que l'homme tressaillit devant son geste vif. Il s'abstint de lever les yeux au ciel et enfourcha la chaise, s'accoudant au dossier.

— Est-ce que ma responsabilité partielle dans le fait que vous soyez toujours en vie compte à vos yeux ? Si je ne vous avait pas écarté du danger, vous ne seriez sûrement plus du côté des anges à l'heure qu'il est.

— Comment avez-vous… commença à interroger le prêtre, qui parut tout à coup plus vieux à Steven alors qu'il contournait son bureau pour s'asseoir lourdement.

— Lorsque je suis arrivé, reprit-il, j'ai descendu l'escalier et trouvé des étrangers qui nettoyaient partout. Tout ce désordre... je suis resté caché. Ils ont travaillé si vite et avec une telle discrétion. Vous pourriez faire tout ça ?

— Me croiriez-vous si je vous disais que nous avons un ange comme allié ?

Lorsque le prêtre leva le menton et lui décocha un regard sévère, Steven continua :

— Mon ami et moi-même sommes ici pour nous assurer que l'église est toujours propre.

— Vous pensez qu'il y en a encore ? demanda le prêtre en se frottant le visage.

— Je sais qu'il y en a encore. La question est : sont-ils ici ? répliqua Steven, qui se redressa en se rappelant qu'il avait laissé Nick seul bien trop longtemps.

Son ami était connu pour son tempérament intrépide et c'était bien ce qui le rendait nerveux.

Nous ne voulons pas que les événements de la nuit dernière se répètent.

Le prêtre le dévisagea avec attention comme pour déceler un mensonge dans les propos de Steven. Pour finir, le vieil homme lâcha un soupir et hocha la tête.

— D'accord, je vous crois. Parfois les voies du Seigneur sont impénétrables. Faites ce que vous avez à faire.

— Heureusement, cette fois nous ne débusquerons aucun… démon, et vous pourrez rester conscient si vous me promettez de rester ici.

Il se remémora les paroles du prêtre quand il avait ouvert la porte :

— Attendiez-vous de la visite ?

— Oui, elle était censée venir me voir la nuit dernière, mais… s'interrompit-il, en pointant le pouce vers le placard. Elle a appelé il y a une heure en disant qu'elle était en route vers ici.

Steven sentit son pouls s'accélérer.

— Il y avait une jeune fille ici l'autre nuit et il faut que je lui parle... avec des cheveux blonds, belle. Vous la connaissez ?

— Jewel ? demanda le prêtre. Bien sûr, je suis sensée la marier.

— Quoi ! s'exclama Steven un peu trop fort avant de grommeler : Depuis quand les vieux prêtres se marient-ils avec de jeunes filles ?

— Vous alors, vous êtes du genre perspicace, rétorqua le prêtre en secouant la tête et en se raffermissant. Elle n'est pas mariée avec moi… et puis de toute façon, cela ne vous regarde en rien. Laissez cette enfant tranquille. Elle a assez de problèmes avec les monstres de son entourage. N'allez pas vous mettre en tête de l'attirer dans une guerre de démons.

Steven se rembrunit, n'appréciant guère ce que sous-entendait ces mots. Il aurait parié de l'argent que le prêtre allait dire "truands" au lieu de "monstres". Il ne s'occupait d'aucune autre race, ayant suffisamment à faire avec sa propre espèce de truands. Ils aimaient traîner au Night Light parce qu'il s'agissait d'un des night-clubs les plus chics de la ville. Cela vous aidait à vous détendre lorsque votre clientèle populaire ne pouvait prétendre à passer les portes.

Il les avait fuis pendant des années et au moindre problème, il arrivait toujours quelque chose et ils disparaissaient complètement du paysage. La mafia irlandaise, italienne, russe, certains membres de l'IRA, des ex-membres du KGB, des Yakuza, et d'après la rumeur, même des membres des légendaires Illuminati… Steven s'en contrefichait. Ils étaient tous faits du même bois selon lui. Mais parfois ça ne faisait pas de mal d'en avoir quelques uns dans vos petits papiers.