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Roulette Russe
Roulette Russe
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Roulette Russe

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- Allons-y !

- Allons-y, s'il te plaît.

Elle lui lança un regard agacé.

- Rabat-joie !

Il la suivit dans les escaliers. Arrivé à la porte de sa chambre, il dit :

- Je parie que tout est rose et à froufrous là-dedans.

- Plus tu parles, plus tu sors de conneries du trou que tu appelles une bouche.

Il claqua sa main sur sa poitrine d'un geste dramatique.

- Tu me vexes, Épine.

Helena hocha la tête et ouvrit la porte.

Andrew balaya la pièce du regard et son expression révéla une pointe de déception. Elle sourit.

- Déçu ? Pas de rose et pas de froufrous.

- Des vêtements amples, des cheveux violets et une chambre triste… Je me demande si tu es une fille normale ?

- mm mm.

*****

Jusqu'à présent, Andrew et Laura avaient gardé secrets les détails de leur appartement. Ils voulaient la surprendre et ils avaient réussi. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue de l'immeuble en briques rouges, ressemblant à une forteresse. Vivre dans un château n'était peut-être pas une mauvaise idée, surtout qu’ils avaient des fenêtres surdimensionnées donnant sur le paysage urbain.

- Ouah, l’appart est là-dedans ? demanda-t-elle.

Andrew la regarda avec un soupçon d'amusement.

- Tu aimes ?

Elle se retint de sauter sur place et afficha un visage légèrement désintéressé.

- Tant que je n’ai pas vu l’intérieur, c'est difficile de juger.

- Ne vous inquiétez pas, Votre Altesse, nous l'avons choisi en prenant en compte tout ce que vous aimez.

Elle lui lança un regard perçant et il lui tira la langue. Elle se demandait si sa décision d'emménager avec ses deux meilleurs amis était une bonne idée.

Andrew ouvrit la porte vitrée et la laissa entrer en premier. Elle évalua le hall d'entrée blanc et simple. Un gardien potelé au comptoir près de l'ascenseur les ignora. Si une chose arrivait, elle savait qu’il ne lui proposerait pas son aide.

- Reviens sur terre.

Le visage d'Andrew apparut à quelques centimètres du sien. L'odeur de son après-rasage frais emplit ses narines, alors que ses yeux vert forêt la fixaient.

- Est-ce que tu veux visiter l'endroit ou non ?

Elle sentit ses joues chauffer. Espérant mettre fin à son embarras, elle se dirigea vers l’ascenseur où elle écrasa le bouton jusqu'à ce que les portes s'ouvrent, avant d’entrer dans l’enceinte métallique.

Avec un petit rire, il appuya sur le bouton et l’ascenseur se mit à bouger.

Au cinquième étage, le sol était couvert d’un tapis vert mousse et les murs étaient tous blancs. Le soleil du matin des tons bleus dans le couloir des tons bleus. Arrivés à la porte de leur appartement, Andrew glissa une carte-clé au-dessus de la poignée.

Helena posa un pied à l’intérieur et ses chaussures de course grincèrent sur le parquet poli. À chaque pas, ses yeux s'écarquillaient encore plus et elle se retrouva très vite dans un salon spacieux. Deux confortables canapés en cuir et une grande télévision LED accrochée au mur, ainsi que des photographies de monuments de la ville et de rues célèbres. Elle aimait même le détail de la petite ballerine en céramique sur la table basse.

- C’est combien, le loyer ? demanda Helena.

A Dublin, impossible de louer un appartement aussi spacieux sans débourser une fortune.

- Le père de Laura est propriétaire du bâtiment et, comme il aime beaucoup sa fille… disons qu'il nous a laissé l'appartement à un prix abordable.

Helena leva un sourcil.

D'un pas furtif, Laura émergea derrière eux et tapota Helena sur les épaules.

- Heureuse de te voir. Où sont tes affaires ?

Helena essayait de contrôler son excitation. Andrew tapota la tête de Laura et se mit à jouer avec ses boucles blond vénitien.

Laura Quinn n'était pas grande, 1m 50, mais sa taille était compensée par sa personnalité. Se disputer avec elle était comme se battre nue et seule contre une horde de sauvages. Helena se rappela la fois où elles avaient débattu sur le possible vainqueur d’un concours de chant. Sa défaite avait été tournée en une frasque, se décolorer les cheveux et se les teindre en violet lors d'une soirée pyjama.

- Je croyais que tu allais nous aider, déclara Andrew.

Laura fit la moue.

- J'ai trop mal aux bras d’avoir porté mes affaires… Elle lui pointa l`index contre la poitrine, puisque tu ne t'es pas donné la peine de m'aider.

Andrew leva les mains comme pour se rendre.

- Hé, je suis allé chercher Épine. Elle n’a pas de voiture, contrairement à toi. Je parie que si tu voulais de l'aide, tu aurais facilement pu convaincre le gardien de jouer le rôle d’esclave.

- Très drôle, ce n’est pas mon genre.

Helena se frotta les yeux. Ces deux-là avaient trop d’énergie et il n’était même pas dix heures.

- J'ai besoin de la carte-clé et des clés de la voiture.

- Ne t'inquiète pas, Épine, je ne vais pas t'abandonner et te laisser porter tes cartons extrêmement lourds toute seule, dit Andrew.

Laura croisa les bras.

- Très bien ! Mince ! Il faut que je vous donne un coup de main.

- Excellent ! Plus on est fous, plus on rit.

Helena se dirigea vers la porte et Laura se mit en travers de son chemin.

- J'ai oublié de te demander, comment ça se passe ta recherche d’emploi ? Est-ce que t’as besoin d'aide ?

- Non, merci. Je me débrouillerai toute seule.

- Très bien, n’hésite pas à m’en parler si tu as un problème. Ah, je vais te faire visiter l'étage pendant qu'Andrew va chercher tes affaires.

Laura n’attendit pas sa réponse et la traîna presque dans l'escalier métallique.

- Hé, qui va me donner un coup de main ? cria Andrew après elles.

Laura se pencha par-dessus la rampe.

- On viendra t’aider une fois que j’aurai montré sa chambre à Helena.

- Ouai et ça n'a rien à voir avec le fait que tu sois trop paresseuse pour donner un coup de main. Alors, tu lui apprends à glander comme toi ?

- On te rejoindra en bas dans quelques minutes, hurla Laura en retour. Elle traîna Helena et la poussa dans une pièce sur la gauche.

- Qu'en penses-tu ?

Le cœur d’Helena fondit de bonheur. La chambre était très bien éclairée avec des murs bordeaux. Des draps bleu pâle recouvraient le lit double placé entre deux tables de chevet brun orangé. Le mobilier n’était pas vraiment à son goût. De la fenêtre, on voyait la mer d'Irlande et elle poussa un léger soupir.

- Je savais que tu l’aimerais. J'ai dû lutter contre mon instinct intérieur pour te laisser cette chambre.

- Ce paysage est superbe, mais pourquoi tu fais ça ?

Laura lui fit un clin d'œil.

- Tu peux prendre ça comme un pot-de-vin.

Helena savait ce qui allait suivre. Laura manigançait quelque chose et c’était pour elle une tentative minutieuse pour lui lécher les bottes en faisant semblant d’être altruiste. Elle attendit que son amie reprenne son souffle.

- Ne le prends pas mal, Hel, mais que penses-tu d’Andrew ?

Helena haussa un sourcil. Elle s'attendait à une chose comme des tâches ménagères ou l'aider à faire ses devoirs, mais pas du tout à ça.

- C’est juste un copain ?

Laura tapa du pied sur le doux tapis noir.

- Je veux dire en tant que mec. Est-ce qu'au moins tu le considères comme appartenant au sexe opposé ?

Helena fronça légèrement des sourcils.

- Où veux-tu en venir ?

- Ok, répondit Laura en roulant les épaules comme pour se préparer à une bagarre. J’ai été surprise lorsqu’il m’en a parlé. Qui aurait pu le croire ? Et moi, en tant que meilleure amie, je crois que je pourrais arranger les choses entre vous. Au début, j'avais quelques appréhensions. Est-ce que tu comprends où je veux en venir ?

Helena fronça encore plus des sourcils.

- Est-ce que tu peux être un peu plus claire, s'il te plait ?

- Bon Dieu, Hel, tu comprends vite lorsqu'il s’agit d’autre chose que de romance. En gros, Andrew m'a demandée si tu l'aimais bien.

- Oh…

Elle n'avait pas du tout pensé à ça. Andrew ne pouvait pas s'intéresser à elle. Bien sûr, il la taquinait tout le temps et il l'appelait par son surnom. L'idée de sortir avec lui, lui semblait aussi bizarre que de faire du sport. Mais était-ce une bonne idée ? Elle avait entendu trop d'histoires de disputes entre amis dès qu’ils sortaient ensemble.

- Très bien, je vois que tu es entrée dans ton propre petit monde, lui dit Laura.

- Je ne sais pas quoi te répondre. Je veux dire, je…

- Tu n'y a jamais pensé.

Helena hocha la tête.

- Eh bien, réfléchis-y. On a encore du temps. Maintenant, on ferait mieux d'aller l'aider, sinon il nous fera une plaintathon.

Helena renifla.

- Je pensais que c'était toi la pro pour faire ça.

- Je m'en souviendrai, Épine. Maintenant, allons-y !

*****

Vers vingt heures, Helena décida d’aller dans sa chambre sans attendre la livraison des plats chinois qu’ils avaient commandés. La vue splendide par sa fenêtre disparut lorsqu'elle alluma la lampe de chevet.

Enfin, un peu de paix, pensa-t-elle en cherchant dans sa valise le journal.

Helena feuilleta les pages, fascinée par les détails des dessins, jusqu'à ce qu'elle tombe sur l'écriture familière. Elle essaya de lire le texte en russe. Concentrée sur le journal, elle n’avait pas entendu les coups sur la porte. La porte s'ouvrit et elle ferma brusquement le journal et le glissa d’un geste rapide sous son oreiller.

- Oui ? demanda-t-elle à Laura.

- La bouffe est arrivée. J'ai appelé et j'ai frappé, mais…

Laura rentra et ferma la porte derrière elle.

- Qu'est-ce que tu lisais ?

Helena réfléchit à une réponse, elle ne voulait surtout pas que Laura pense qu’elle était folle de lire ce genre de chose.

- C'est juste un truc que j'ai trouvé dans mon grenier.

Les lèvres de Laura s’étendirent en un sourire narquois.