banner banner banner
La Rage Des Coeurs
La Rage Des Coeurs
Оценить:
Рейтинг: 0

Полная версия:

La Rage Des Coeurs

скачать книгу бесплатно


Les dagues, pensa Kyoko en essayant de garder son calme, il fallait qu'elle lui rende ses dagues.

Elle regarda en direction du rocher contre lequel il avait été projeté et vit une des dagues par terre. Elle commença lentement à se glisser en direction de la lame.

Toya fit un pas en avant et se mit à gronder. Il ressentait une rage aveugle dirigée contre le démon qu'il venait de tuer et il attendait pour voir si il y en avait d'autres à tuer ou si le démon allait se relever. Puis il entendit quelqu'un derrière lui murmurer son prénom. Se retournant vers le son, il vit la fille là, lentement en train de tenter de se mettre debout. Il pouvait sentir l'odeur de la peur émanant d'elle alors qu'elle tentait lentement de s'éloigner discrètement de lui. Il émit un faible grondement d'avertissement afin qu'elle s'arrête et fit un pas vers elle. Elle demeura immobile pendant un instant, le regardant comme pour tenter de décider si il était ami ou ennemi. Il pouvait sentir la peur augmenter et ça le mit en colère. Il gronda à nouveau et elle se mit à courir.

Le cœur de Kyoko cognait dans sa poitrine. Il avait grondé contre elle. Allait-il la tuer ? Les dagues, il lui fallait au moins en atteindre une. Elles faisaient partie de lui et contribuaient à isoler le sang démoniaque dont le sort d'Hyakuhei l'avait affligé. Kyoko courut plus vite qu'elle n'avait jamais couru de toute sa vie.

Il fallait qu'elle lui amène une des dagues. Sa chevelure flotta derrière elle et elle sut qu'il la poursuivait. Les duvets sur sa nuque se dressèrent comme si il l'avait déjà rattrapée. Quelques mètres de plus… Juste là. Quelque chose de flou bougea devant elle, entre elle et ce qu'elle tentait si désespérément d'atteindre.

Non. Elle ne le fuirait pas. Elle lui appartenait. Il s'arrêta devant elle pour mettre un terme à sa fuite, et elle s'écrasa contre lui en poussant un cri de surprise. A son contact, il pouvait sentir son sang se calmer et il émit un grondement plus doux pour lui faire comprendre qu'il fallait vraiment s'arrêter cette fois. Lorsque malgré cela elle tenta encore de le dépasser, il la pressa fortement contre lui, il voulait qu'elle sente qu'il était près à détruire tout ce qui oserait l'approcher, elle.

Il baissa le regard vers ses grands yeux émeraude qui le regardaient. Toya pouvait sentir qu'elle essayait de se laisser glisser vers le bas pour tenter d'échapper à ses bras. Non, il ne la laisserait jamais s'en aller… le sang démoniaque en lui l'avait déjà déclaré sienne. Il regarda alors qu'une larme glissa de ses cils pour se poser sur sa joue crème. Il se pencha en avant et lécha la larme du bout de la langue, provoquant un cri de surprise étouffé chez la fille.

Elle tenta à nouveau de lutter, se tortillant pour échapper à son étreinte et se laissant glisser jusqu'au sol, se ruant derrière lui et se jetant sur un objet qui traînait là. Il gronda devant tant de défiance et se laissa tomber sur elle, la pressant contre le sol. Il maintint son poignet au dessus de sa tête et le poids de son corps suffit à maintenir le reste du sien immobile. Elle essaya de le repousser mais il voulait qu'elle sache exactement à qui elle appartenait.

Rapprochant ses lèvres de sa bouche, il émit un grondement sourd dans sa poitrine. La fille se figea alors que ses lèvres ravagèrent les siennes d'un baiser possessif. Il la força à ouvrir les lèvres avec la pression et en pris plus profondément possession. Il la voulait et elle serait sienne. Ses mains remontèrent le long de ses poignets pour prendre ses doigts dans les siens et c'est alors que sa main entra en contact avec la chose qu'elle avait ramassée sur le sol.

Il lécha l'intérieur de sa bouche, voulant goûter tout ce qu'elle était. Il pouvait sentir ses pensées lentement lui revenir, des choses qu'il n'aurait pas dû oublier. Il se calma, mais ce ne fut pas le cas du baiser. Son esprit vacilla. Il pouvait ressentir la chaleur dans le bas de son corps et il frotta ses hanches contre elle comme un affamé. Puis il y eu un déclic en lui et la brume écarlate dans son esprit disparut.

Toya pris conscience de tout, le corps mou sous lui, la saveur de miel et le désir aveugle courant dans ses veines. Quand bien même il ne le voulait pas, il détacha ses lèvres des siennes et se souleva de quelques centimètres afin de regarder Kyoko dans les yeux. Il venait de l'embrasser et il aurait vraiment voulu continuer.

Kyoko ne pouvait se contrôler alors que des éclairs de feu fusaient à travers son corps. Elle cessa de lutter alors qu'il l'embrassait plus profondément. La sensation de ses lèvres dominant les siennes avec tant de passion était enivrante. Puis elle ressentit l'évidence de son excitation se presser, dure, contre sa cuisse, et ça provoqua une autre salve de chaleur à travers son corps.

Elle sentit lentement son poids se déplacer et il s'éleva au dessus d'elle en mettant fin au baiser. Ce qu'elle vit faillit provoquer l'arrêt de son cœur. Ses yeux étaient dorés, toute trace de soif sanguinaire démoniaque avait disparut. Elle regarda la dague qu'elle tenait encore serrée dans sa main et constata qu'il était en train de la toucher. Elle poussa un soupir de soulagement en comprenant que Toya était revenu.

Toya regarda Kyoko alors qu'elle regardait la lame et son regard suivit le sien. C'était donc cela qui c'était produit. Il avait changé, et puis il avait tenté… Il savait qu'elle serait furieuse à cause de ce qu'il avait failli faire. Même la version de lui qui était hors de contrôle l'avait choisie comme compagne de vie.

Il s'assit, essayant de ne pas la regarder alors qu'il se laissait glisser de son corps. Ce ne fut qu'après avoir cessé tout contact avec son corps qu'il osa à nouveau la regarder. La première chose qui attira son attention fut la vue de ses lèvres enflées par le baiser. Il sentit ses joues brûler et se mit à rougir en se remémorant le baiser et la sensation des ses lèvres contre les siennes.

C'est donc à ça que ressemble le paradis, songea-t-il. Et il se frotta les yeux d'une main sans autre motivation que de tenter de lui cacher sa réaction.

Kyoko détourna le visage alors qu'elle se remettait lentement debout. Elle savait qu'il n'avait pas vraiment voulu l'embrasser et qu'il était probablement en train de le regretter. Elle localisa l'autre lame et lui rendit les deux dagues.

Toya aussi se leva, sans dire un mot. Le silence autour d'eux était assourdissant.

Chapitre 2

«Flamme de Jalousie»

Kyoko grinça des dents, la tension entre eux était presque palpable et ça commençait vraiment à affecter ses nerfs. Toya s'assit sur une branche de l'arbre à proximité du feu et Kyoko s'assit seule près du feu. Ils n'avaient pas échangé un seul mot et à présent il ne voulait même pas la regarder.

Elle se renfrogna, se sentant légèrement insultée. L'embrasser avait-il été si nul ?

Toya, assis dans l'arbre, boudait. Il l'avait vu se renfrogner. Se faire embrasser par lui avait-il été si désagréable ? Elle n'avait pas prononcé une parole concernant ses actes. Il aurait préféré qu'elle lui crie dessus à défaut d'autre chose mais il ne savait quoi penser du fait qu'elle ne disait rien. Était-elle furieuse contre lui ? Lui devait-il des excuses ?

Ses lèvres se serrèrent dans une moue de déni. Il n'allait certainement pas s'excuser pour quelque chose qu'il n'avait pas eu l'intention de faire. Devrait-il ignorer ces évènements et faire comme si il ne s'était rien passé ? A ce stade, il voulait seulement que les choses redeviennent comme elles étaient, même si il savait qu'il n'oublierait pas le baiser. Toya lança à nouveau un regard vers le bas, vers elle, se demandant à quoi elle pouvait bien être en train de penser.

Kyoko regarda le ciel commencer à s'assombrir. Elle aurait voulu que Kamui soit là mais elle savait qu'il ne serait pas de retour avant le matin. Sa présence aurait été la bienvenue. Là, tout de suite, elle aurait même accepté la compagnie de Shinbe et Suki en train de déclencher une énième dispute entre eux. Elle sourit… voilà bien une chose qui était toujours divertissante.

Elle pesa le pour et le contre en envisageant un retour à la maison, mais il était déjà tard et cela prendrait des heures pour retourner au cœur du Temps, à moins que Toya ne l'y emmène. Se rappelant la façon dont il avait agit chaque fois qu'elle avait voulu rentrer à la maison, elle ne put se résoudre à lui demander de l'emmener. Il semblait penser que c'était un péché de quitter ce monde ne serait-ce qu'une journée. La dernière chose qu'elle voulait c'était déclencher une dispute avec lui, là, tout de suite.

Elle plongea la main dans son sac et en retira une fine couverture, ne sachant quoi faire d'autre. Peut-être que si elle se dépêchait d'aller dormir, lorsqu'elle se réveillerait, il y aurait quelqu'un d'autre de présent… Quelqu'un d'autre que lui. Il se comportait comme si il avait déjà oublié l'avoir embrassée et cela l'ennuyait. Il n'avait pas dit qu'il avait aimé. Il n'avait pas dit qu'il était désolé. Il s'était contenté de ne rien dire, comme si rien ne s'était produit.

Kyoko voltigea la couverture au sol et s'étendit de tout son long dessus, décidée à fixer les étoiles qui commençaient lentement à apparaître.

C'était plus fort qu'elle, mais elle avait été embrassée deux fois au cours des dernières vingt-quatre heures, et pour une personne qui n'avait jamais été embrassée auparavant, c'était dur de penser à autre chose. Elle commença à comparer les deux baisers.

Le baiser de Kyou était puissant et excitant, même si cela l'avait un peu effrayée parce que c'était lui. Malgré tout, ses lèvres étaient tièdes, alors qu'elle les aurait imaginées froides. Ses mains sur son corps étaient chaudes, au lieu d'être glaciales comme elle avait supposé. Elle gémit alors que le souvenir fit fuser une vague de chaleur à travers son corps.

Toya tressaillit en entendant le léger gémissement provenant de Kyoko. Baissant le regard vers elle, il remarqua qu'elle avait l'air perdue dans ses pensées. Son regard s'assombrit dans un ton d'or fondu. Son odeur était en train de changer et l'attirait vers elle. Il inhala la douce senteur. Était-elle en train de penser à lui ?

Ses pensées le ramenèrent à ce moment ou il avait retrouvé ses sens, après avoir quitté sa forme maudite. Ses lèvres étaient douces et elle ne le repoussait pas. Il pouvait encore sentir sa saveur. Rien ne l'avait jamais affecté ainsi. Kyoko était une autre histoire. Lorsqu'elle n'était pas en train de lui crier dessus, elle était une des personnes les plus joyeuses qu'il avait jamais connues. Non pas qu'il ai connu beaucoup d'humains mais malgré tout, elle était comme une lueur dans les ténèbres.

Il aimait secrètement le fait de la protéger et de la garder proche de lui. Cela valait presque la peine d'avoir fracassé le Cristal du cœur du Gardien… presque. A présent il devait la protéger d'Hyakuhei et de chaque démon des alentours. Il posa à nouveau le regard sur elle, il pouvait sentir qu'elle s'était endormie. Il savait que si ils ne se concentraient pas sur la recherche du talisman, alors les les choses pourraient vites devenir très dangereuses, voire mortelles… Trop dangereuses pour qu'elle se retrouve au beau milieu. C'était pour cela qu'il poussait sans cesse le groupe à continuer les recherches.

Toya sauta avec légèreté de l'arbre et se posa silencieusement près d'elle. Il la surveillait à une distance réduite et s'assit. Il faisait souvent cela après qu'elle se soit couchée afin de pouvoir être auprès d'elle si quoi que soit devait se produire, ça et le fait qu'il aimait simplement être proche d'elle. Il se laissa aller à une légère somnolence. Le moindre son le réveillerait et il serait prêt.

Kyoko s'agita dans son sommeil… Elle rêvait. Toya venait de tuer Hyakuhei et il souriait alors qu'il se dirigeait vers elle, l'écrasant contre lui. Il semblait si haut en couleurs. Regardant au plus profond de ses yeux, il rapprocha ses lèvres des siennes alors que son regard s'adoucissait. Elle pouvait voir l'amour qui étincelait en eux. Elle hésitait, prise d'une incertitude soudaine quant à ce qui était en train de se produire.

– Et le portail du temps… n'est-il pas nécessaire que je rapporte le Cristal du cœur du Gardien dans mon monde ? demanda-t-elle, inquiète.

Toya se contenta de lui sourire et secoua la tête.

– Ne sais-tu pas que je t'aime et que je ne te laisserais jamais partir ?

Il abaissa ses lèvres sur les siennes et le baiser lui coupa le souffle. Il était profond et passionné. Cela semblait si réel. Elle ferma les yeux et le baiser ne fut plus le même.

Le baiser était vorace et sensuel, tout à la fois.

Prenant conscience de la différence, elle ouvrit les yeux et plongea dans le regard doré de Kyou. Elle pouvait sentir ses mains sur son corps, se déplaçant lentement, provoquant chez elle la tentation de se laisser aller à réagir. Elle s'abandonna à la sensation et referma à nouveau les yeux.

C'est à ce moment là que tout changea et Kyoko ressentit un frisson à lui glacer le sang remonter le long de sa colonne vertébrale. Les lèvres tièdes étaient à présent brûlantes et elle sentait le mal qui en émanait. Les mains caressant son corps étaient comme le feu et les griffes dessinaient de minces traînées de sang à chaque endroit qu'elles touchaient. Ses yeux s'ouvrirent brutalement pour contempler les yeux noir de minuit…

Hyakuhei.

Elle l'entendit murmurer d'une voix douce, séductrice corrompue par le mal.

– Nul ne peut te sauver.

Kyoko commença à se débattre et pouvait s'entendre hurler mais il était trop fort. Il était en train de la plaquer d'une main de fer. Elle hurla à nouveau, tentant de s'en défaire. Les mains qui la plaquaient disparurent et elle se sentit soulevée et pressée contre quelque chose de solide.

– Kyoko, réveille-toi… Kyoko.

Mais…ce n'était pas Hyakuhei… elle lutta de moins en moins. Elle sentit une main glisser à travers sa chevelure, comme pour la soutenir et la faire se sentir en sécurité.

Lentement, elle ouvrit les yeux et put voir les cheveux sombres aux mèches argentées. Elle était collée contre le torse de Toya et il la tenait… la berçant lentement d'avant en arrière. Persuadée d'être encore en train de rêver, Kyoko se blottit contre lui et ferma à nouveau les yeux, ne voulant pas que le rêve se termine.

Aussi longtemps que Toya la tiendrait, Hyakuhei ne reviendrait pas la hanter dans ses rêves. Elle était presque sur ses genoux et elle pouvait l'entendre.

– Tout va bien, Kyoko. Je suis là. Tout va bien à présent. Chutttt…

Elle pouvait sentir son corps qui tremblait encore à cause du rêve mais la voix douce de Toya la calma. Les battements de son cœur la ramenèrent vers la sécurité d'un sommeil sans rêves.

Toya pouvait sentir qu'elle était lentement en train de se calmer. Elle avait manqué le faire mourir de peur, s'agitant et hurlant ainsi dans son sommeil. Quelque soit ce que c'était, cela l'avait vraiment terrifiée et elle l'avait vraiment terrifié. Il la tira jusqu'à ce qu'elle soit complètement sur ses cuisses. Il la tint serrée alors que son corps tremblant capitulait. Sa joue était pressée contre son torse et il la serrait dans ses bras. Elle était légère comme une plume, à ses yeux, et Toya aimait la sensation de son corps blotti contre le sien.

– Chuttt… Je te tiens. Rien ne pourra te faire du mal. Je ne le permettrais pas. Maintenant rendors-toi, Kyoko.

Il la berça doucement alors que le bout de ses doigts balayait les mèches hors de son visage. Elle était rouge à cause du rêve et ses yeux étaient fermés… mais il pouvait sentir qu'elle savait qu'il était celui qui la tenait. Son cœur fut pris d'un sursaut quand il songea que Kyoko savait qu'il la tenait et que malgré tout elle ne s'y était pas opposée. Déjà, elle reprenait sommeil comme il lui touchait légèrement la joue, en en traçant le contour, en sentant la peau soyeuse sous ses doigts. Dans son sommeil, elle ressemblait à un ange dans ses bras… son ange. C'était cela qu'il voulait. Il ne laisserai jamais personne la lui enlever, ni les démons et encore moins ses frères.

Lentement, pour ne pas la réveiller, Toya s'inclina vers l'arrière sur la couverture et ils furent tous deux allongés, recouverts. Il continua de la tenir, gardant son corps contre le sien et il se recroquevilla autour d'elle comme un cocon protecteur. Il n'avait jamais été en position si confortable de toute sa vie et cela ne lui prit qu'une minute pour sombrer dans le premier profond sommeil qu'il ai connu depuis… toujours.

Ce ne fut que plusieurs heures plus tard que Kyoko ressentit la chaleur et chercha à l'atteindre. Elle se figea. Lentement, comme si elle craignait de savoir la vérité, elle tourna la tête vers le coté juste au moment ou Toya s'asseyait.

Sentant qu'elle se mettait à bouger, il se renfrogna, conscient du fait qu'il aurait dû se lever et s'éloigner d'elle depuis des heures.

Kyoko le regarda étrangement, elle tentait de voir ses yeux mais il baissa la tête et ses cheveux tombèrent juste devant eux, masquant leur expression. Il se leva sans dire un mot puis se dirigea vers la végétation qui entourait leur camp.

Kyoko était dans une totale confusion. Il avait dormit ici avec elle la nuit dernière ? Alors un souvenir lui revint. Elle se souvint avoir été en train de rêver et Toya… Elle manqua d'air. Ce n'était pas un rêve. Il l'avait tenue la nuit dernière. Elle baissa les yeux vers la couverture qui portait encore son empreinte. Il avait dû s'endormir auprès d'elle. Elle eut un sourire, son sourire secret, tendant la main et suivant du doigt l'empreinte qu'il avait laissée.

Elle leva les yeux au moment ou Kamui pénétra dans la clairière.

– Salut, Kamui. Heureuse que tu sois de retour.

Sa chevelure ébouriffée avec des reflets violets qui brillaient dans la lumière du matin et ses yeux luisaient des plus belles couleurs qui existent. Ceux qui se trouvaient suffisamment près pour le voir savaient qu'ils contenaient des paillettes multicolores dansant dans deux cercles brillants mais en ce qui concernait Kyoko, c'était son sourire qui le rendait irrésistible.

Kamui jeta un oeil aux alentours et se rendant compte qu'elle était seule, il se demanda pourquoi.

– Où est passé tout le monde ? Suki et Shinbe ne sont-ils pas déjà de retour ? Et où est donc Toya ?

Kamui déposa par terre un sac qu'il avait sur l'épaule et le plaça devant Kyoko en levant les sourcils.

– Non, pas encore, mais Toya devrait revenir d'ici quelques minutes. C'est quoi ce que tu as là ?

Kyoko regarda attentivement Kamui retirer de la nourriture du sac.

– Sennin m'a donné ça et il a dit d'en profiter puisque c'est rare que nous puissions faire un véritablement bon repas, à moins que tu ne rapportes des vivres de ton époque.

Kamui leva les yeux vers elle avec tout son assortiment de couleurs et sourit face à l'expression de son visage lorsqu'elle vit les douceurs qui accompagnaient le petit festin.

– Allez, mangeons. annonça Kamui.

– Et bien, tu reviens tôt, ce matin, Kamui. dit nonchalamment Toya en pénétrant à nouveau dans la clairière.

Il lança un regard à Kyoko, ses yeux dorés reflétant des émotions indécryptables puis il détourna rapidement le regard. Kamui leva les yeux vers Toya. Ils se battaient beaucoup mais en vérité,Kamui admirait Toya. Il avait beaucoup changé depuis qu'il passait tant de temps avec Kyoko. Kamui était convaincu que Kyoko faisait de Toya une personne meilleure.

– Sennin a dit qu'à l'Est, dans la forêt, il y a eu une explosion d'activités démoniaque qui a semé la terreur dans la région pendant la semaine qui vient de s'écouler. Il se pourrait qu'un talisman soit impliqué alors il faut que nous allions vérifier.

Ce furent les dernières paroles prononcées alors que Kamui enfournait un grand morceau de pain très goûteux dans sa bouche.

– Hey, tu comptes me laisser un peu de ça, pas vrai Kamui ?

Toya s'assit près d'eux et commença à se servir lui aussi. Kyoko sourit en les regardant se disputer une boule de riz à la fraise envoyée par Sennin. La normalité de cette scène ne dura pas longtemps, hélas. Toya se tendit, humant un parfum nouveau qui arrivait sur la brise.

– Putain de merde !

Il bondit sur ses pieds en se concentrant pour mieux voir.

– Il veut quoi, lui ?

Avant que Kyoko ai pu demander de qui il s'agissait, une bourrasque souffla à travers la clairière et s'arrêta à moins d'un mètre d'elle, déséquilibrant Toya au passage. Kyoko se retrouva face au regard bleu glacier de Kotaro, un des cinq gardiens.

Un peu comme Kyou, il faisait la chasse au talisman tout seul, à la recherche d'indices pouvant révéler la cachette d'Hyakuhei. Il était la perfection, avec sa musculature fine et sa longue chevelure d'ébène flottant au vent qui était plus longue à l'arrière et lui descendait dans le dos et ses yeux bleus de glace. Il était entièrement vêtu de noir avec un tricot de corps violet qu'on pouvait apercevoir en dessous. Toya et lui ne pouvaient se supporter mais c'était principalement parce que Kotaro avait dit à tout le monde que Kyoko lui appartenait.

– Bonjour, Kyoko, dit Kotaro de sa douce voix masculine, prenant ses mains dans la sienne et les soulevant devant lui.

– Comment se porte ma future compagne ce matin ?

Il plongea dans son regard, la faisant rougir.

Peu importe le nombre de fois ou Kyoko lui avait dit qu'elle n'était pas sa propriété ni celle de qui que ce soit d'autre, il continuait de l'appeler sa future compagne avec charme et aplomb.

– Kotaro, merde ! Lâche Kyoko et pourquoi ne fait tu donc jamais attention à ce que tu fais ? gronda Toya en se décollant de l'arbre dans lequel il avait quasiment été incrusté par les vents gardiens de Kotaro.

Kotaro retroussa le nez sans se donner la peine de regarder véritablement Toya, se contentant de lancer un regard mauvais dans la direction générale de l'endroit ou se trouvait son frère.

– Je savais bien que j'avais sentit ton odeur quelque part, dit-il d'un ton insultant.

Kamui regarda avec étonnement alors que Toya semblait se hérisser et il pouvait voir qu'il était de plus en plus énervé avec chaque seconde qui s'écoulait. Il se glissa plus près de Kyoko en murmurant,

– Ah, Kyoko, peut-être devrais-tu mettre un terme à tout ça avant que ça ne commence.

Sachant que Kyoko était l'unique chose qui les empêchait de s'entre déchirer, Kamui s'éloigna d'un pas du trio. Kyoko savait que Kotaro était inoffensif… enfin, en ce qui la concernait.

Elle lui retira ses mains… rougissant encore à cause de la façon dont il la regardait. Elle pouvait véritablement voir dans ses yeux bleus de glace l'amour et le dévouement.

– Kotaro, quel bon vent t'amène ? demanda-t-elle pour détourner son attention de Toya.

Kotaro sourit, oubliant Toya immédiatement et répondit à sa question.

– J'ai entendu qu'il y avait des troubles dans la partie Est proche de la forêt. J’espérais trouver Hyakuhei et le tuer pour toi afin que tu puisses te dépêcher de devenir ma compagne, ma douce Kyoko.

Oh, comme il aimait Kyoko mais il aimait aussi agacer Toya.

Kyoko devint graduellement un peu plus rouge en entendant ses paroles. Ses lèvres s'entrouvrirent comme si elle pensait dire quelque chose, mais elle perdit le fil de ses pensées et abandonna tout simplement.

Toya en avait entendu assez de la part de cet imbécile à grande gueule. Se dressant devant Kyoko pour la masquer à la vue de Kotaro et émit un sourd grondement provenant de sa gorge,

– Arrête !