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Transgression
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Transgression

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– Je ne te crois pas, chuchota-t-il à quelques centimètres de mon visage avant de m’embrasser.

Ce fut un baiser plein de rage, de vengeance, pour me soumettre et me faire comprendre de ne plus me rebeller ou de lui répondre de travers.

Je réussis tant bien que mal à me dégager.

Je lui hurlai au visage. – Dégage !

– Tôt ou tard tu comprendras qui commande ici.

– Et toi tu comprendras que toute action entraîne une réaction.

Il éclata de rire.

– Grandis un peu ! Tu es puéril. Tu caches tes incertitudes derrière des coups d’éclat et tu passes les bornes pour attirer l’attention. Tu es pathétique !

J’avais mis dans le mille car il arrêta de rire et me foudroya du regard.

Il contre-attaqua.

– Parce que toi tu es mature et sûre de toi, pas vrai ? Et il tenta à nouveau de m’embrasser encore plus violemment.

Malheureusement, personne ne m’avait jamais embrassée ainsi et je n’y connaissais pas grand-chose. Je me retrouvai sans défense et incapable d’y échapper mais j’aurais préféré mourir plutôt que d’avouer mon manque d’expérience sexuelle.

Nous ne jouions pas à armes égales et je ne tenais pas à lui montrer le flanc.

Je devais absolument trouver quelque chose pour éloigner Easton de mon corps et de ma bouche.

– Mon copain embrasse mieux ! j’inventai, espérant le freiner et l’humilier au passage.

– Tu as un copain toi ? Et il éclata de rire, incrédule.

– Évidemment ! Et s'il te voyait dans ma chambre à cette heure de la nuit, il te casserait la gueule ! Il est videur dans une discothèque, ce n’est pas un amateur. Il a huit ans de plus que nous et des muscles qui rendraient jaloux n’importe qui. Je lâchai tout dans un souffle en remerciant mon imagination. Je voulais être journaliste mais mon vrai rêve était d’écrire des romans.

– Et comment s’appelle cette brute ?

– Jacob Kowalski, je répondis, reprenant le nom d’un des personnages du film que j’avais regardé avant de dormir, “Les Animaux Fantastiques : les Crimes de Grindelwald”.

– Jamais entendu.

– Je n’en doutais pas.

– Donc, tu vas aller pleurer chez lui parce que ton demi-frère t’a malmenée ? se moqua-t-il.

– Pas besoin. Il me fait confiance et sait que je ne le tromperai jamais.

– Tu n’as pas peur qu’il te trompe maintenant que tu es loin de la maison ?

Je dus me contenir pour ne pas éclater de rire devant ses tentatives de nuire à mon faux couple.

– Non, je répondis, sûre de moi. Et toi alors ? Tu n’as pas une copine à ennuyer avec ton sex-appeal de débile ?

– Je t’ai maintenant.

– Non, je veux dire une petite amie.

– Les rapports de couple à long terme ne m’intéressent pas.

– Je comprends. D’ailleurs, quelle femme pourrait te supporter plus d’une nuit de mauvaise baise ?

Il me menaça d’une voix rauque :

– Tu tires sur la corde. Veille à ne pas la casser.

– La mienne s’est rompue au moment même où je t’ai rencontré. Maintenant tu dégages et tu me laisses dormir, grand malade !

J’en avais assez qu’il essaie de m’effrayer sans cesse.

Il capitula, se leva et se dirigea vers la porte. – Alors, bonne nuit.

Je lui ordonnai de me détacher.

– Demande à ton copain de t’aider, lança-t-il avant de sortir.

Je dus mordre les liens pour me libérer. La rage et le désir de vengeance me donnèrent la force de desserrer les nœuds et de rester attentive à ne pas subir une autre plaisanterie.

Je dois trouver le moyen de lui faire passer l’envie de me chercher des poux !

3

ALICE

Le jour suivant, je me levai tard. J’avais passé la nuit à penser et à méditer ma vengeance.

Je déjeunais d’un smoothie pommes-bananes au comptoir de la cuisine quand j’entendis des pas derrière moi.

Je fis semblant de rien et essayai de rester calme lorsque je vis le bras tatoué d’Easton m’entourer et me tirer en arrière contre son torse.

– Tu as déjà appelé ton petit copain pour lui raconter ce que je t’ai fait et à quel point ça t’a plus de m’embrasser cette nuit, quand j’étais couché sur toi ? me provoqua-t-il d’emblée en frottant sa joue mal rasée sur la mienne.

– Je lui ai tout raconté. Je lui ai aussi précisé à quel point ton corps suant et ton haleine alcoolisée étaient écœurants, je répondis sèchement, en contrôlant ma nervosité. Sa façon spontanée et éhontée de me toucher me déstabilisaient. Je contrôlais mon souffle et mon cœur à grand-peine.

– Et qu’est-ce qu’il t’a répondu ?

– Qu’il me fait confiance.

– Donc il ne viendra pas me casser la gueule ?

– Non, il m’a dit que je peux me débrouiller seule et que son intervention n’est pas nécessaire.

– Et c’est tout ?

– Oui.

– Tu es sûre qu’il n’en baise pas une autre ?

– Tout à fait sûre. Nous étions en videochat et il se promenait à Seattle avec son ami Newt, j’inventai. J’y prenais goût maintenant. – Avant de me dire au revoir, il a aussi ajouté d’y aller doucement avec toi parce qu’il sait combien je peux être dangereuse quand je me mets en rage ou qu’on me manque de respect.

Easton éclata de rire. Il ne me croyait évidemment pas, mais j’avais bien l’intention de lui faire comprendre qu’il devait me laisser tranquille. Dans deux jours, nous partirions pour l’université et je voulais commercer sans soucis et préoccupations.

L’impulsivité d’Easton menaçait ma santé mentale.

– Dangereuse, toi ? Tu penses vraiment que tu vas me faire peur ? me taquina-t-il en me volant mon verre de smoothie pour le boire.

– Non, je ne pense pas. J’en suis certaine. Je feignis l’arrogance dans l’espoir de le pousser à prendre ses distances.

– Petite naïve ! Les filles comme toi, je les mange au petit-déjeuner, murmura-t-il à mon oreille, avant de me mordre dans le cou, me faisant sursauter. – Et tu serais dangereuse, hein ? ricana-t-il. Il se détacha de moi et alla plonger dans la piscine.

Il faisait encore chaud ce jour-là.

Je passai toute la matinée à cogiter sur ma vengeance mais finis par céder à l’envie d’un plongeon.

Quand j’arrivai à la piscine, j’y trouvai Easton et trois de ses amis.

Embarrassée mais trop orgueilleuse pour faire demi-tour après qu’Easton m’ait remarquée, je pris un transat, m’installai loin du groupe et commençai à lire.

– Eh, sœurette, viens que je te présente mes amis : Logan, Ryo et Ant cria Easton, en me les montrant.

Je les fixai un par un.

Logan était d’une beauté à couper le souffle. Blond aux yeux turquoise avec des reflets verts, un corps de statue, jusque dans les moindres détails. Il avait de larges épaules de nageur et des muscles tellement développés que je me sentais petite et sans défense face à lui. Je regardai son visage. Il avait une expression virile, forte, mature et calme. Mais sous la surface et cette perfection angélique, je pouvais presque percevoir sa nature rebelle et anticonformiste.

Ant était châtain, les yeux gris. Son visage était une œuvre d’art tant il était beau, ni diminuée ni ternie par la monture sombre de ses lunettes. Il avait un physique beaucoup plus sec que Logan et son air de nerd contrastait avec la confiance en lui qu’il manifestait à la façon dont il était assis sur le transat, le jeans si bas sur les hanches que le regard était attiré sous son nombril. Il avait une attitude provocante et érotique dans sa manière de me toiser, malgré son indifférence apparente. C’était sûrement un esprit brillant et seul un crétin l’aurait sous-évalué.

Ryo enfin.

Une énigme.

C’est ce que je pensai quand ses yeux d’un noir profond croisèrent les miens.

C’était le seul que je ne cernais pas au premier coup d’œil mais mon sixième sens me disait de rester loin de lui si je voulais éviter les ennuis. Il ne laissait sûrement pas tomber ou oublier facilement un affront. La tension que je lisais sur son visage me rappelait un guépard qui va attaquer sa proie.

Il était mystérieux, fascinant et troublant. Sa façon de me fixer me faisait un peu penser à Easton, sans détourner le regard et se fichant complètement de mon malaise. Il semblait savourer mon embarras. Je sentis un frisson d’excitation et de peur le long de ma colonne vertébrale.

Je soupirai.

Ils étaient tous les trois très beaux et, avec Easton, faisaient un petit groupe capable de ravager des cœurs.

En tous cas, ils ne passaient certainement pas inaperçus.

Je les saluai de la main et repris mon livre.

– Allez, viens ici. Pourquoi tu ne nous rejoins pas ? me proposa Easton, en plongeant.

– Non, merci.

– Je dois venir te chercher de force ?

– Easton, pourquoi tu ne laisses pas les grands tranquilles pour aller jouer avec les petits ? soupirai-je en indiquant ses amis qui me regardèrent de travers.

J’avais sûrement encore dépassé les limites parce que je le vis sortir furieux de la piscine et venir vers moi.

Je pensais qu’il voulait de nouveau m’attacher ou me faire Dieu sait quoi. Mais il prit mon livre et le lança dans l’eau.

– C’est un de mes préférés ! je me fâchai.

– Je m’en fous !

J’explosai.

– Tu n’es qu’une brute !

– Encore un mot et je te noie !

C’en est trop !

– Cette fois tu ne vas pas t’en tirer comme ça !

Je courus vers la maison, furibonde.

Toute la nuit, j’avais cherché un moyen de lui faire payer, et le moment était arrivé.

Je pris le tube de gel de colorant alimentaire rouge que j’avais volé le matin dans la réserve et me rendis dans la chambre d’Easton.

Comme moi, il avait une salle de bain privative.

Sans me faire remarquer, j’entrai et commençai à dévisser la pomme de douche avec un petit tournevis, comme mon père me l’avait appris.

Je remplis les trous de sortie d’eau avec le gel, refermai et retournai à la cuisine.

Poussée par mon désir de vengeance, j’ouvris le freezer avec colère et attrapai un pot de glace au chocolat.

J’en versai une bonne portion dans un grand bol, ajoutai un peu d’eau chaude pour faire fondre la glace et quand j’eus obtenu une espèce de crème liquide, allai vers la piscine où je trouvai Easton qui séchait au soleil sur un transat en papotant avec Logan.

– Oh, merde ! Easton… essaya de l’avertir son ami, mais top tard. La coulée de chocolat avait déjà atterri sur ses épaules et son dos.

– Essaie encore de toucher à mes affaires et la prochaine fois, ce ne sera pas du chocolat mais quelque chose de plus désagréable et agressif ! je le menaçai enragée.

Quand Easton se leva, ses yeux bleus réduits à deux fentes fixés sur les miens, je sentis un instant la terre trembler sous mes pieds. Il était vraiment en colère, mais c’était son calme apparent qui me fit frémir.