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Transgression
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Transgression

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– Non, je n’ai absolument pas apprécié ! lançai-je sans me laisser intimider. – Je déteste les fêtes et je déteste les garçons arrogants et imbus d’eux-mêmes qui se prennent pour des dieux sur Terre, libres de faire ce qu’ils veulent et qui n’ont aucun scrupule à mettre les autres mal à l’aise.

– Eh, eh, les jeunes ! s’alarma ma mère, inquiète. Il est clair que vous êtes partis du mauvais pied mais je vous rappelle qu’à partir d’aujourd’hui, nous serons une famille. Vous devez vous entendre, compris ? Mitchell et moi tenons vraiment à ce que nos enfants aient une relation paisible et amicale. Nous avons aussi insisté auprès du doyen de l’université pour que vous soyez dans le même dortoir mixte afin de rester l’un près de l’autre.

– Fantastique, je sifflai acide.

– Alice, je comprends qu’accepter ce déménagement n’a pas été facile pour toi. Mais je voudrais que tu mettes tes problèmes de côté et que tu essaies de t’entendre avec Easton. Il est né et a grandi ici. Il connaît tout le monde et a beaucoup d’amis. Je suis sûre qu’il saura te mettre à l’aise, le défendit-elle.

J’étais prête à faire une scène. Ma mère était à peine arrivée, elle ne savait pas pourquoi j’étais en colère, mais elle avait déjà décidé que j’étais fautive et non Easton.

J’aurais voulu leur hurler tout mon mépris et ma rancœur au visage mais je ne pouvais pas oublier que j’avais accepté de vivre en Oregon et de fréquenter une université payée par son nouveau fiancé.

C’était le prix à payer pour mon choix.

***

EASTON

Comment savourer la satisfaction d’avoir humilié et mis en rogne celle que mon père voulait que je considère comme ma nouvelle petite sœur, alors qu’elle continuait à me regarder d’un œil mauvais et ne semblait pas vouloir céder face à ma position privilégiée ?

Dès l’instant où je l’avais vue, j’étais resté hypnotisé par son attitude fière et détachée, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage.

L’aura intouchable et inviolable qui émanait d’elle m’avait mis hors de moi, au point de la choquer et de l’embrasser sans équivoque, devant tout le monde, puis la laisser seule, exposée à la moquerie des autres.

La fête, c’était mon arène et j’étais le gladiateur. Jamais je ne permettrais à une fille de pénétrer sur mon territoire sans lui en faire payer les conséquences.

J’étais certain que le message était passé, mais ses yeux verts ne se soumettaient pas et ses cheveux cuivrés étaient comme des flammes brûlantes prêtes à se jeter sur quiconque approcherait.

Elle aurait pu être séduisante sans ces taches de rousseur disgracieuses sur le visage, surtout sur le nez et les pommettes, et si elle n’avait pas semblé aussi frêle, comme une poupée.

– Easton, pourquoi tu ne montres pas à Alice la chambre que nous lui avons préparée pendant que je cherche les domestiques et que je mets fin à cette fête avant que ton père n’arrive ? me demanda gentiment Helena, la mère d’Alice.

D’habitude, je serais parti sans explication mais Helena était toujours aimable avec moi et m’avait souvent défendu face à mon père. J’acceptai donc et m’écartai pour laisser passer notre nouvelle invitée. Comme un gentleman.

Dommage que cette conne soit passée si près que son trolley roula sur mes pieds nus.

J’aurais parié que c’était voulu et son sourire en coin prouvait clairement qu’elle avait grandement apprécié sa petite et stupide vengeance.

Encore cette air fier et hautain !

Mon Dieu, qu’est-ce que la détestais !

J’aurais dû la jeter dans la piscine au lieu de me contenter de mouiller ses vêtements aux endroits où mon corps humide touchait le sien.

Je me promis de tout faire pour lui rendre la vie infernale. Au moins jusqu’à ce que l’on parte pour l’université dans deux jours.

Après, je la ferais disparaître de mon radar. Sa seule présence avait le don de me faire exploser.

Je chassai la douleur de mon pied et suivis la demoiselle en lui indiquant les escaliers vers l’étage.

Sa chambre était au fond du couloir, proche de la mienne.

Elle ouvrit la porte sans dire un mot.

– Bienvenue en enfer ! je m’exclamai pour l’intimider, m’esquivant quand elle passa devant moi avec sa valise pour entrer.

Elle me lança un énième défi.

– L’enfer, c’est mon habitat naturel. Toi, veille à ne pas t’y brûler, répondit-elle de façon effrontée.

Je la menaçai.

– Fais attention à la façon dont tu me parles.

– Ça vaut pour toi aussi.

Irrité par son obstination et son envie d’avoir toujours le dernier mot, je claquai la porte et partis.

J’allais retourner dans la piscine quand Helena m’arrêta de nouveau.

– Ton père arrive dans une heure. On va dîner un peu plus tôt cette fois. Tu peux prévenir Alice ?

Je lui jetai, nerveux :

– Tu ne peux pas le faire ? C’est ta fille, pas la mienne. Je n’étais au service de personne.

– Je suis au téléphone, me dit-elle en me montrant le portable allumé à son oreille.

Vaincu et fatigué par tout le foutoir provoqué par l’arrivée d’Alice et de mon père, je saluai rapidement mes amis et retournai à l’étage.

J’allais frapper puis décidai d’ouvrir la porte sans prévenir.

– J’espère rester dans cette maison le moins possible. Je ne me sens pas la bienvenue et maman… Elle ne fait plus partie de ma vie. Elle préfère sa nouvelle vie à moi, murmurait-elle inquiète et angoissée, en faisant de grands gestes, les mains tremblantes. Je sais papa…Mais je ne veux pas rester ici. Tu me manques.

Son père répondit et elle eut un petit rire rauque. Elle semblait sur le point de pleurer mais retrouva son aplomb.

– Tu as raison, tout ira bien. Je dois juste m’habituer et prendre des distances avec celui qui m’a réservé le pire accueil de ma vie. Je n’en tremble encore rien qu’à y repenser.

Tiens… La jeune fille fière et imperturbable n’est donc pas si froide et insensible qu’elle en a l’air !

Je respirai à fond et savourai ce pouvoir que je sentais déjà avoir sur elle.

La détruire serait plus facile que prévu.

Je fermai silencieusement la porte et redescendis.

On s’en tape si personne ne la prévient que le dîner est avancé !

2

EASTON

Quand mon père arriva, la maison avait retrouvé son aspect normal et personne ne me dénonça. Même pas la nouvelle venue qui ne descendit que pour manger et rencontrer mon père, Mitchell Carson.

Mon père, toujours attentif aux apparences et faussement paternaliste, resta un peu déçu par l’aspect simple et négligé d’Alice, qui ne montra aucun intérêt à mieux le connaître ou à vouloir le satisfaire en écoutant ses conseils.

Le dîner passa rapidement grâce au mutisme général.

Face aux réponses monosyllabiques d’Alice, mon père avait cessé de poser des questions.

Helena était terriblement mal à l’aise et il était évident que ses rapports avec sa fille étaient dégradés, tout comme les miens avec mon père.

De tout le repas, je restai fixé sur mon portable pour éviter de participer davantage.

Quelle famille heureuse, hein ?

Je me bornai à écouter Helena qui parlait d’un reportage photo pour un défilé de mode, mon père qui avait clôturé une affaire de seize millions de dollars avec un seul appel intercontinental, Alice qui voulait devenir journaliste et n’appréciait pas ce qu’elle avait dans son assiette.

Que des choses ennuyeuses auxquelles je ne prêtai pas attention.

A la fin du repas, Alice débarrassa la table et chargea le lave-vaisselle, bien que la domestique soit là, disant qu’à la maison elle s’en était toujours occupée. De mon côté, je me préparai à sortir.

– Où vas-tu ? m’arrêta mon père.

– Boire un verre avec mes amis, je répondis expéditif.

– Tu n’as pas dit un mot de toute la soirée.

– Parfois, le silence est d’or.

– Oui mais pas ce soir. Nous avons une invitée et tu ne fais rien pour la mettre à l’aise. J’ai vu comment elle te regardait et elle n’a pas l’air heureuse du tout.

– C’est son problème.

– Eh non, Easton. Nous sommes une famille maintenant et tu dois te comporter comme un frère avec elle. Et pas comme Jake. Je parle d’être un bon exemple à suivre.

– Jake est là pour ça.

– Jake est à Stanford et deviendra bientôt avocat. Pourquoi tu ne suis pas les traces de ton grand frère et essaie de te ressaisir une bonne fois pour toutes ?

– Tu as fini ? Mes amis m’attendent, je soupirai.

– Prends Alice avec toi. Je veux que tu lui présentes quelques personnes.

– Même pas en rêve ! Je ne veux pas de ce boulet au pied toute la soirée.

– Easton ! Qu’est-ce que je viens de te dire ? se fâcha mon père. Alice, chérie, ça te dit de sortir avec mon fils ?

– Merci Mitchell, mais je préfère passer mon temps avec des personnes intellectuellement stimulantes, répondit-elle avec cette fausse candeur que seul quelqu’un de stupide n’aurait pas saisie.

Je vais la tuer !

Mon envie de l’éliminer devait clairement se voir car mon père n’eut pas le courage de répondre, à part un misérable :

– Amuse-toi.

***

ALICE

J’eus du mal à m’endormir mais je tombai finalement dans un profond sommeil.

Un choc violent me réveilla mais au moment où j’ouvrais les yeux, quelque chose de chaud se posa violemment sur ma bouche et écrasa ma tête sur l’oreiller.

En ouvrant grand les yeux, je vis un homme au-dessus de moi, le visage couvert d’un passe-montagne noir.

Je voulus hurler mais aucun ne sortit. Sa main appuyait avec force sur ma bouche.

En voulant me dégager, je réalisai que mes poignets étaient attachés avec une corde.

L’intrus me fit signe de me taire.

J’acquiesçai. Mon cœur battait tellement fort que je l’entendais pulser dans mes oreilles.

Il s’approcha. Son souffle était chaud et alcoolisé.

– De quoi rêves-tu, petite sorcière ?

Je reconnus immédiatement la voix d’Easton.

Soulagée de ne pas être victime d’un pervers ou d’un tueur en série (peut-être), la rage me prit et je le frappai tellement fort que je réussis à le toucher aux jambes.

Sa main se détacha de ma bouche et j’en profitai pour me lever et lui donner une bonne leçon.

Même les mains liées devant moi, je le frappai à coups de poings et à coups de pieds.

– Détraqué ! Maniaque ! Pervers ! Crétin ! Enfoiré ! Essaie encore et je te castre !

Je l’insultai jusqu’à ce qu’il me bloque de nouveau et me jette sur le lit. Son corps me clouait au matelas.

Je dus prendre sur moi pour garder mon sang-froid.

– Tu ne m’as toujours pas dit de quoi tu rêvais, répéta-t-il comme si ma colère ne le concernait pas le moins du monde.

– Je rêvais que tu mourais, touché par une balle. On dit que les rêves deviennent réalité… Espérons !

– Menteuse ! Dis que tu rêvais de coucher avec moi.

– Tu es malade… Et je ne veux pas attraper de maladies vénériennes. Je ne coucherai jamais avec toi, même si tu étais le dernier homme sur Terre.