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Tombé Pour Elle
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Tombé Pour Elle

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J'ouvre le réfrigérateur et prends les ingrédients pour faire une omelette, et quand je me retourne, elle est immobile en train de jouer nerveusement avec ses mains. Nous ne parlons pas, mais restons là, à profiter de la présence de l'autre. C'est comme si les mots étaient inutiles. Mais je sais que nous devons parler, même si ce ne sont que quelques mots. Merde ! J'ai l'impression d'avoir à nouveau 15 ans.

"Pourquoi tu ne mettrais pas de la musique pour accompagner notre repas, Mari ?" Je désigne la chaîne hi-fi juste derrière elle. J'adore la musique, et il y a une chaîne dans chaque pièce de la maison.

"Bien sûr. Des suggestions ?" demande-t-elle en souriant.

"Non, tu peux choisir. Tu aimes les omelettes ?" demandé-je.

"Je les adore." Toujours souriante, elle se tourne vers la chaîne. Je l'observe pendant qu'elle étudie ma playlist jusqu'à ce que son sourire s'élargisse.

“Tu trouves ton bonheur ?” demandé-je. Elle presse "marche" et la musique remplit la pièce.

"Oh, Cadu, il y a tellement de bons morceaux ! J'aime tous les genres de musique. Pop, musique brésilienne, rock..." ajoute-t-elle en s'asseyant sur un tabouret à l'îlot de la cuisine, au son d'une chanson douce qui s'échappe des enceintes. Elle évoque l'improbable rencontre, au milieu de notre foule humaine, d'une personne capable de raviver des sentiments oubliés.

J'essaie d'ignorer les paroles, mais elles décrivent exactement ce que je ressens en ce moment. Cet ange aux cheveux bruns m'a complètement envoûté et je dois me reprendre ou je vais finir par demander Mariana en mariage avant la fin de la nuit. Mince ! D'où ça vient ça ?

Elle continue à parler de la musique qu'elle aime, et je l'écoute en essayant de mettre de l'ordre dans mon esprit chaotique. Quand l'omelette est prête, je la sers accompagnée d'un jus d'orange. Je lui propose du bacon, qu'elle refuse.

Nous conversons pendant notre repas. Je veux mieux la connaître et je lui demande ce qu'elle aime et ses endroits préférés. Le moment est détendu, et elle me parle de son amitié avec Lais (la fille qui a embrassé Rodrigo plus tôt dans la soirée), de son amour de la musique et des réunions de famille amusantes qu'elle organise. Mari est posée, drôle et intelligente. En dehors du bureau, elle est complètement différente de l'employée compétente et sérieuse que je connais. Elle me raconte une histoire sur le chien d'un ami qui me fait tellement rire que j'en ai les larmes aux yeux.

"Tu es si différente de mon assistante Mariana." dis-je en plaisantant, et elle rougit à nouveau. La voir rougir de la sorte m'émeut.

"Oh, Cadu... C'est mon travail. Je sais que tu as besoin de quelqu'un de qualifié pour t'assister. Je ne pourrais pas raconter ce genre d'histoires pour amuser mes collègues de bureau." dit-elle en riant, mais ses yeux semblent un peu tristes.

“Qu'y a-t-il ? Tu ne t'y plais pas ?" Mon cœur se serre à l'idée qu'elle n'aime pas travailler avec moi.

"Non, ce n'est pas ça. J'aime mon travail. J'apprends beaucoup avec toi et j'aime ce que je fais."

"Mais ?... "

"Non, pas de "mais"." dit-elle avec un sourire en essayant de mettre fin à la conversation.

"Dis-le, Mari." Je suis curieux maintenant, et inquiet. Se sert-elle de moi pour obtenir une promotion ?

"C'est juste que je n'ai aucune raison d'être amicale avec mes collègues. Je ne suis proche de personne." répond-elle en souriant, mais je sens que cela va plus loin.

“Et pourquoi pas ?”

“Hmm... " Elle réfléchit, puis dit : "Ils sont tous si différents de moi. Je parle à tout le monde et, ne te méprends pas, je... Je ne pense pas être le genre de personne qu'ils ont habituellement pour amie." Je me laisse envoûter un instant par son sourire. "Mais je ne veux pas parler boulot. J'ai signé une clause de confidentialité, donc je ne peux pas en dire davantage, désolée." conclut-elle avec un sourire. Je ne peux m'empêcher de rire à sa blague.

Nous restons dans la cuisine à parler et rire au son de la musique. Notre conversation est légère et détendue, et Mari touche toute sorte de sujets. Au bout d'un moment, elle baille et je regarde l'horloge. Ouah ! 5h30 !

"Viens !" Je saute du tabouret et elle me lance un regard fatigué et confus. "Je veux te montrer quelque chose." Mari regarde l'horloge de la cuisine et commence à protester, mais je l'arrête.

"Ouah, Cadu ! 5h30 ! Je dois rentrer chez moi !" Je la prends à nouveau dans mes bras et elle rit.

"Je vais t'y déposer, mais je veux te montrer quelque chose avant." Elle rit plus fort et je la porte jusqu'à l'arrière de l'appartement, où se trouve ma chambre. J'ouvre la porte et elle regarde immédiatement vers la grande fenêtre.

"Ouah, quelle vue !" dit-elle, et je la pose sur le lit. Je m'assois derrière elle et l'enlace, et nous regardons tous les deux le soleil se lever. La vue est vraiment magnifique, avec la plage de Leblon en contrebas. Le ciel est coloré et aussi surprenant qu'une peinture impressionniste.

J'attrape la télécommande de la chaîne hi-fi et, comme prévu, la parfaite chanson se fait entendre. Puis je décide de faire ce que j'ai eu envie de faire toute la soirée.

Mari

Cadu me porte le long d'un couloir. Il ouvre la porte et nous entrons dans ce que je suppose être sa chambre. Puis mon regard se pose sur ce qui est le plus beau panorama que je n'ai jamais vu.

"Ouah, quelle vue !" Le soleil se lève et le ciel multicolore annonce l'aube d'une merveilleuse journée. Il me pose sur le lit et me prend dans ses bras, et nous regardons ce paysage qui me laisse sans voix. Je suis épuisée de cette nuit blanche, mais je ne changerais cela pour rien au monde. Avec lui, je me sens protégée et spéciale. J'espère de tout cœur qu'il n'est pas comme ça avec toutes les filles qu'il rencontre...

Je sens Cadu bouger : il attrape une télécommande. Il allume la chaîne et la parfaite chanson envahit la pièce, rendant le moment unique.

Cette vibration que je ressens à chaque fois qu'il me touche revient en force. Sa respiration est aussi irrégulière que la mienne. Il me tourne vers lui et ses yeux se posent sur les miens. Nous sommes silencieux, mais ces yeux expressifs me disent tout ce que j'ai besoin de savoir. Il me tire à lui, son torse contre ma poitrine. Ses mains encadrent mon visage, puis il s'approche de mon cou et sent mon parfum. Il n'est pas seulement beau et séduisant. C'est l'homme le plus sexy que je connaisse. Il m'excite et mon corps tremble en réponse. S'il m'attirait avant, je suis totalement sienne désormais.

Cadu laisse une traînée de baisers le long de mon cou. Je laisse échapper un soupir, suivi d'un faible gémissement. Puis, sans trop savoir comment, il me fait perdre toute notion de moi-même, de mes limites et de ma gêne. Il me mord doucement le cou, et me fait frissonner de la tête aux pieds. C'est alors que je fais fi de tout sentiment de honte et le pousse sur le lit pour l'embrasser à pleine bouche. Nous formons un chao de mains, lèvres et langues et tout ce que j'entends, ce sont nos gémissements. Il empoigne mes cheveux et intensifie le baiser en me pressant plus fort contre son corps. Quand je le relâche, il nous retourne et couvre mon corps du sien avant de me donner le baiser le plus magique de ma vie. Mon esprit hurle, ferme la porte et jette la clé ! Je ne le laisserai jamais partir !

Il calme progressivement notre étreinte, s'éloigne et me sourit, son souffle aussi irrégulier que le mien.

"Oh, Mari..." soupire-t-il en poussant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je souris et il me donne un rapide baiser. "Je te ramène chez toi avant de rompre ma promesse." Quoi ? Promesse ? Chez moi ? Noooon !

Il se lève et me tend la main. Je me lève avec autant de grâce que possible. Nous suivons le couloir jusqu'à la porte d'entrée et avant qu'il ouvre la porte, je lui prends la main et dis, sans pouvoir contrôler mon sourire : "Merci." Il me regarde avec curiosité et je continue : "Pour m'avoir offert le plus beau lever de soleil de ma vie."

Il esquisse ce sourire spécial et je me sens presque flotter, tellement je me sens heureuse.

On roule jusque chez moi, cette fois dans sa voiture, en parlant de voyages. Il voyage beaucoup et me parle de tous les endroits qu'il a visités et aimés. On arrive trop vite à mon immeuble et il sort en premier pour m'ouvrir la porte.

"Merci pour cette soirée, Mari." murmure-t-il, l'air un peu timide. Je souris et il sourit en retour, avant d'embrasser doucement mon visage. Puis il s'appuie sur la voiture et croise les bras, et attend que j'entre dans mon bâtiment.

Je me retourne avant d'entrer et quand je le vois, j'ai l'impression d'être Cendrillon revenant du bal, sauf que dans cette version, c'est le prince charmant qui la raccompagne. Je lui fais un signe de la main qu'il me retourne avant de remonter dans sa voiture et partir, emportant mon cœur avec lui.

Je dors une bonne partie du samedi, après ma nuit blanche. Finalement, je suis réveillée à 17h par la sonnerie du téléphone.

"Salope, je vais te tuer !" Lais crie avant même de me laisser dire bonjour.

"Oh, que s'est-il passé ?" Je demande, toujours endormie.

"Tu ne m'as pas appelé pour me raconter ta nuit avec ton patron sexy ! Et pour l'amour du ciel ! Tu l'as vu ? Canon ! Sexy ! La totale ! Pourquoi diable n'es-tu pas passée à l'action avant, cocotte ?" demande-t-elle et on rit toutes les deux.

"Je suis désolée, Lais. Je suis rentrée à 7h ce matin." Je lui explique, et elle pousse un grand cri au téléphone. "Oh, arrête ! Je viens juste de me réveiller !"

"Je veux tout savoir !" Et puis je lui raconte tout ce qui s'est passé au cours de mon incroyable nuit.

Inutile de dire que je suis amoureuse. Je peux entendre dans ma voix combien je suis heureuse. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer désormais, mais je suis sûre que nous trouverons une solution.

"Oh, ma chérie, je suis si heureuse pour toi. Tu crois qu'il va t'appeler pendant le week-end ? C'est ton petit ami maintenant ?"

"Je ne sais vraiment pas, Lais. Tout ce que je sais, c'est que je suis heureuse, et comme jamais avant." dis-je, avant de me rappeler que Lais aussi a rencontré un gars la veille. "Et toi, cocotte ? Comment ça s'est passé avec M. Sexy ?"

"Oh, Rodrigo ! Il est beau, hein ? Il est avocat. Il a mon numéro, mais je ne pense pas qu'il m'appellera."

"Pourquoi ?"

"Oh, je ne sais pas. Nous sommes très différents, tu sais." répond-elle et je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire. "Tu vas au déjeuner demain ?" demande-t-elle.

"Comme si j'allais manquer ça ! Ils passent me chercher." dis-je, et on rit toutes les deux.

"Et aujourd'hui, tu veux sortir ?" demande-t-elle, mais je suis trop paresseuse pour faire quoi que ce soit.

"Oh..." Je ne pense pas. Je vais me lever, prendre une douche, et m'organiser pour la semaine."

"Très bien, tu sais où me trouver. Si tu veux regarder un film ou quoi, viens. On fera du pop-corn." dit-elle et je souris, heureuse d'être son amie. Lais est une amie incroyable.

"Ok, Lais. A plus tard." On se quitte et je vérifie le téléphone, curieuse de voir si j'ai de nouveaux messages. Je ne peux pas m'empêcher d'être un peu triste quand je n'en vois aucun.

J'essaie de positiver en me disant qu'il est peut-être en train de dormir, comme moi il y a quelques minutes. Je décide de prendre ma douche, préparer mes affaires et profiter du sentiment de bonheur laissé par la nuit dernière, au lieu de laisser de stupides insécurités gâcher mon humeur.

Le lendemain, nous passons une journée amusante. Nos parents vivent dans une communauté où les gens se connaissent depuis des années. C'est presque comme une grande famille. Au moins une fois par mois, nous nous réunissons pour déjeuner et c'est toujours très joyeux et divertissant. C'est agréable de se régaler de plats faits maison et de passer du temps en famille.

Vers 18h30, Lais reçoit un appel et sort pour le prendre. Ma mère s'assied alors à côté de moi et me lance les questions habituelles.

"Comment vas-tu ? Et le travail ? Tu as un nouvel homme dans ta vie ?"

"Je vais bien, maman. Tout va bien au travail et j'ai un nouvel homme dans mes rêves."

Elle rit, mais continue. "Mais il doit y avoir quelqu'un. Je t'ai vu regarder ton téléphone plusieurs fois." dit-elle et je souris. Je ne veux pas embêter ma mère en lui disant que je suis sortie avec mon patron.

"Ce n’est rien, maman."

"Si jamais tu veux parler, maman est là." Elle me serre dans ses bras.

"Je sais." Je souris et embrasse sa joue. Puis Lais entre dans la pièce.

"Mari, ça te dérange si on y part maintenant ?" demande-t-elle et ça me fait un peu peur, mais je n'objecte pas. Nous prenons congé et prenons le bus pour rentrer.

"Est-ce que tout va bien ?" je demande, une fois assises.

"Ouais, c'est juste que Rodrigo m'a appelée." explique-t-elle, l'air heureuse. Je souris, heureuse pour elle.

"Vraiment ? Qu'a-t-il dit ?"

"Oh, il m'a invité à dîner."

"Et où allez-vous ?" demandé-je.

"À ce pub que nous aimons." dit-elle. C'est un espace ouvert dans un centre commercial près de chez elle, avec plein de bars. "Tu peux m'aider avec mes cheveux ?"

"Bien sûr ! Tu vas être magnifique." lui dis-je en pensant déjà à la façon dont je vais la coiffer. Alors que mes cheveux sont longs, raides et bruns, les siens sont blonds et ondulés.

Nous descendons à notre arrêt en parlant de la tenue qu'elle va porter, excitées comme des puces. Il est 19h et Rodrigo va passer la prendre dans une heure. On se dépêche de la préparer et à 19h45, elle est prête et magnifique.

"Tu es parfaite !"

"Oh ! Je suis si nerveuse !"

"Ne le sois pas, tout va bien se passer."

Quelques minutes plus tard, Rodrigo arrive et nous le rejoignons. On se sépare à la porte et je lui fais signe alors qu'il sort de la voiture. Il est vraiment très beau. Blond et grand aux yeux clairs. Il n'est pas comme les gars avec qui elle sort habituellement, mais ils forment un beau couple. Lais est belle et grande, avec un sourire contagieux. C'est une amie merveilleuse et j'espère qu'elle trouvera un gars sympa qui s'intéresse vraiment à elle.

"Marina, c'est ça ?" me demande-t-il et je souris, habituée à ce que les gens se trompent sur mon nom.

"Mariana. Comment vas-tu ?"

"Je suis désolé ! Mariana ! Je vais bien, et toi ?" Il sourit et Lais et moi partageons un regard excité.

"Je vais bien. Eh bien, je rentre. Bye, Lais." Je l'embrasse et lui murmure : "Appelle-moi si besoin, d'accord ?"

“Ok.”

"Bye, Rodrigo !" Je fais un signe de la main et je retourne à mon appartement en fredonnant une chanson, alors que mon amie va dîner avec son nouveau galant.


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