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Je Suis L'Empereur
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Je Suis L'Empereur

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Je Suis L'Empereur

« Êtes-vous un familier ? » demande diligent l’employé.

« Non… on va dire un ami. »

« Alors vous devez la donner aux héritiers » est le verdict final.

Je sors encore plus perplexe. Parmi la foule je vois quelqu’un avec un panneau qui porte mon nom : j’ai toujours rêvé d’arriver à l'aéroport ou quelqu’un m’attendait avec un panneau bien en évidence.

Je l’approche : « Bonjour, je suis Francesco Speri».

« On vous attendait » répond avec fausse courtoisie une femme de la soixantaine. « Nous aimerons vous remercier pour tous ce que vous avez fait pour nous. »

A mon regard étonné la dame fait signe à un garçon de venir vers elle et se présente : « Grazia Barbarino, enchantée. Je suis la sœur du pauvre Luigi Maria et lui c’est mon fils : nous sommes venus pour donner un honorable enterrement à notre cher ».

Le ton poli et cette façade Mme Parfaite n’inspirent pas la sympathie. « Vous avez fait un bon voyage ? » demande-t-elle, peu intéressée par la réponse.

« Mes plus sincères condoléances. »

On dirait que personne d’entre eux n’est réellement affligé ; je ne le suis non plus, au contraire je suis bien content de me débarrasser du corps.

« Encore merci, pour tout » répète le garçon.

Certes, ils pouvaient y aller eux-mêmes en Turquie. J’essaye de ne pas laisser mon expression me trahir : « Je vous en prie. C'était le minimum, après toutes ces années… »

« Oui, oui, j’imagine… » coupe brusquement la dame.

« Je vous donne une copie du rapport du médecin légiste, au cas où vous voudriez le ramener chez un avocat » je rajoute bien marquant mes mots.

Malgré l’expression curieuse du jeune, la dame prend le document sans même le regarder : celui-là aussi sera mis de côté. En répétant mes condoléances, je me sépare du ce groupe bizarre et je vais vers le train.

Seulement une fois que le train interurbain de Rome arrive en gare de Chiusi pour changer, je me sens à nouveau en Italie ; j’arrive chez moi vers 19.30, après avoir pris un minibus de la gare de Sinalunga a Bettolle : je suis content d’être revenu à la tranquillité du petit village ou j’habite depuis quand j’ai gagné la bourse de recherche a la Faculté de Sienne.

Je pose ma valise et je descends de suite chez la voisine pour récupérer mon chat, qu’elle a gardé dans ces jours. Je frappe fort. Un enfant d’environ 5-6 ans ouvre la porte.

« Salut, ta grand-mère est là ? »

Le petit répond : « On dit comment ? » je reste sans mots.

« Maman dit qu’il faut toujours dire s’il vous plait. »

« Elle a raison. Alors, mon cher enfant, ta grand-mère est là, s’il te plait ? »

« Mais, c’est quoi mon nom ? »

Effectivement, je ne l’ai jamais su. « Comment t’appelles-tu ? » le petit tortionnaire sourit : « Je ne te dis pas ! »

« Allez, dis-le moi. »

« Tu me donnes quoi ? » il répond tout fier.

Et mes parents s'étonnent quand je dis que je ne veux pas d’enfants : « Un bonbon ? »

« Maman dit de ne pas accepter les bonbons des inconnus. »

« Mais je ne suis pas un inconnu, j’habite là-haut. »

L’enfant sort sa main droite, je lui donne un bonbon miel et menthe que heureusement j’avais dans la poche.

« Tu vas me le dire ton nom, maintenant ? »

Le petit serre le bras et plie la tête en avant :

« Gian…luca ».

« Très bien, Gianluca, est-ce que ta grand-mère est là ? »

« A part que tu n’as pas dit s’il te plait » il remarque. « Comment s’appelle mamie ? »

Je savais qu’il allait me le demander, mais je n’arrive vraiment pas à retenir son nom : « Federica ? »

« Non. »

« Elisabetta ? » j’ose.

« Presque » il sourit, heureux de ce jeu.

« Elisa ? »

« Deviné. »

« Alors, écoute moi bien : Cher Gianluca, ta grand-mère Elisa, est-elle la… s’il te plait ? »

« Non » et il me claque la porte dans la gueule.

Étonné devant la porte fermée, je pense à une scène de Caro diario de Nanni Moretti : il est en vacances à Salina en train de téléphoner à des copains et un enfant, avant de lui passer ses parents, le force à imiter les verses de plusieurs animaux. Heureusement Elisa a tout entendu : « Francesco, contente de te revoir, comment c'était ? »

« A part la bureaucratie… » je coupe court.

Elle sourit : « Pallino s’est porté très bien, voici, il arrive : il a dû t’entendre ».

Un chat blanc potelé fait coucou derrière les jambes de ma voisine et m’accueillit avec un gémissement, presque une réprimande.

« Merci encore, je n’aurais pas su ou le laisser. »

Je rentre chez moi avec le félin dans les bras. Après un bon diner, nous allons tous les deux nous coucher fatigués ; ça aurait dû être une aventure pour lui aussi, ces jours dans une autre maison.

Mardi 20 Juillet

« Content de te revoir au boulot, c'était bien les vacances ? » demande le directeur, dès que je rentre dans la filiale de Montepulciano Stazione.

Eh oui, je ne l’avais pas encore mentionné : après avoir laissé l’enseignement sous contrat a la faculté, j’ai terminé pour travailler au guichet d’une banque. Ce n’est pas le mieux, mais au moins c’est un poste fixe !

Je n’ai dit à personne la raison de mon voyage, ou mieux les deux raisons : la recherche du professeur et de l’empereur.

« C'était bien… un peu fatiguant. »

Le plus difficile c’est de s’en sortir des questions de Vito Darino, mon collègue du guichet à côté. Comme on dit par ici ‘‘ c’est un poisson bizarre’’ : normalement tranquille et docile, il s'énerve pour rien, il devient tout rouge, après violet et enfin soudainement il se dégonfle. Il est fâché avec tout le monde, il pense que personne ne comprend rien et que, pour cela, ils ont tous été promus tandis que lui, il est resté en arrière depuis toujours. Il dit qu’il est ‘‘célibataire’’ mais le terme le plus approprié serait ‘‘vieux garçon’’ : il n’a pas de copine depuis des décennies, il parle tout le temps de femmes, mais c’est un grand misogyne.

« Tu t’es amusé ? T’as connu une belle turquette ? » c’est toujours sa première question.

« Non, je me suis reposé. » rien de plus faux.

« J’ai aussi visité des lieux touristiques. »

« T’as été ou exactement ? » il insiste.

J’essaie de rester vague : « Bon… un site archéologique : tu sais, c’est ma passion ».

« Bien sûr, excusez-moi professeur » se moque Vito.

« De toute façon » j’essaye de répondre « c’est le travail que j’ai fait pendant dix ans, avant de commencer ici. »

Vito reprend son délire en hypnotisant des improbables aventures érotiques : « Et donc, pas de femmes ? »

« Qu’est-ce que tu veux : je commencerai à regarder les hommes. »

J’ai compris que cela est toujours une façon géniale de fermer la conversation.

Ensuite, collé devant l’ordinateur, je me mets en ‘‘pilotage automatique’’ dans ma routine de caisse. Certaines opérations sont longues et pénibles, autres passent légères comme les clients : dès que je les ai terminées j’oublie le numéro du compte et aussi la tête de la personne qui était devant moi.

Ce même soir, avant de sortir de la banque, je reçois un mail du directeur de la faculté de Lettres :

‘‘ Chères et chers collègues,

Je vous informe par la présente que les funérailles de notre illustre professeur Luigi Maria Barbarino, prématurément décédé à cause d’une tragique fatalité, se tiendront le Jeudi 22 à 16.30 à l’abbaye de Poppi…’’

Jeudi 22 Juillet

La campagne de la zone d’Arezzo, n’a rien à voir avec celle de Sienne. Autour de la ville du Palio il y a beaucoup de petit villages aussi beaux qu’on dirait faux et après il y a les collines : innombrables, petites et bien distinguées avec un seul hameau sur le sommet, entouré par des arbres. A côté d’Arezzo, au contraire, tout est plat, les cultures moins variées ; les maisons ne sont pas isolées, mais une à côté de l’autre, en laissant beaucoup d’espaces vides. Les rues aussi sont différentes : là-bas elles montent et descendent, avec plein de courbes entre des bosses et des pentes raides, ici une longue rue droite, qui ne semble jamais arriver nulle part.

J’arrive à Poppi déjà à 15.00, j’en profite pour voir le magnifique cycle de fresques dans le château des comptes Guidi ; je découvre ainsi que quand Dante était jeune il avait participé en tant que chevalier a la célébré bataille des plaines du château : j’ai toujours imaginé le somme poète enfermé dans sa chambre en train de rêver su des mondes éthérés, je ne le vois pas du tout avec une armure en embrochant et égorgeant ses ennemis.

Je descends à pied de la forteresse jusqu'à l’abbaye de Saint Fidèle. Pendant que j’admire la façade en pierres de tailles, deux professeurs arrivent avec la suite de disciples. Le professeur Alessandri vient m’adresser ses condoléances ; je remercie un peu étonné : je ne suis pas un familier, mais probablement pour eux le plus proche de Barbarino, en tant que son assistant pour des années. Quand trois autres spécialistes font le même, je réponds comme quand on est à l’enterrement d’une tante qu’on ne voit depuis des siècles et que, en plus, on n’aimait pas trop : « Merci, merci, malheureusement… c’est la vie. »

Finalement la famille arrive : j'envoie les condoléances vers eux, et je rentre dans l'église. Après des charmantes réflexions mélangées aux banalités du prêtre, on donne la parole au directeur, qui se lève du groupe des bancs de droite, celui des professeurs qui sont en train de mourir de chaleur dans leurs vestes et tailleurs. Tandis que le pointilleux professeur passe entre les files, la pensée générale est la même : que ça termine tôt. Le directeur, avec un ample geste dramatique, appuie sur le cercueil le mortier (le chapeau noir carré, que le président honoraire a donné pour faire hommage au professeur décédé). Et une fois arrivé sur le podium, il prend de sa poche interne trois feuilles, les déplie et les referme de façon théâtrale, tout cela accompagné d’un demi sourire comme à dire : j’avais préparé un discours, mais je serais magnanime et je vous l'épargnerai ; j’improvise. Un soupir de soulagement général commente ce geste.

« Chers collègues, nous sommes ici en représentation de l’entier corps professoral pour exprimer notre participation au fort deuil de la famille. »

[Traduit du langage académique cela signifie : Cela n'intéresse même pas à la famille, imaginons aux professeurs ; voilà pourquoi on est si peu.]

« Nous avons tous été frappés par le soudaine et prématuré trépas de notre bien aimé collègue… »

[= On a tous été content quand le vieux baron, finalement, est crevé…]

« Son décès laisse un trou difficilement surmontable, dans l’organisation académique. »

[= je ne vais surement pas le remplacer, au contraire j’utiliserai l’argent de son poste pour promouvoir ma maitresse]

« Toute la faculté prend en charge, ou possible, la continuation des fouilles en Turquie en son nom. »

[= Si j’obtiens quand même les financements de la part du gouvernement turque j'envoie mon laquais, sinon on abandonne tout de suite]

« En tant que hommage on organisera des conférences annuelles, à sa mémoire… »

[= Avec les restes des fonds PRIN financés à son nom, et que je ne peux pas piquer, j’organise une demie journée d'études cette année et jamais plus]

« Laissez-moi enfin exprimer ma plus profonde gratitude à Francesco Speri, qui a ramené ici notre cher décédé. »

[= Heureusement j’ai trouvé ce bonhomme, sinon je devais y aller moi-même avec cette chaleur]

« Je souhaite au cher Francesco, selon le désir du professeur aussi, de trouver enfin sa juste place auprès de l’Université… »

[=Si Barbarino n’a pas pensé de l’aider quand il était vivant, je ne vais surement pas bouger pour le faire moi-même…]

« …et voir ainsi reconnus les ans de collaboration continue et productive avec notre cher Luigi. »

[= T’as été son esclave pour des années, maintenant qu’il est mort c’est ton problème !]

« Je vous remercie encore une fois pour être venus en si grand nombre. »

[= Malheureusement je devais être là, mais j’envie ceux qui sont à la mer]

Avec ces mots touchants, nous prenons congé, très émus, de l’illustre Luigi Maria Barbarino.

A la sortie tout le monde salue vide et court à sa voiture : mes ‘‘ex-collègues’’ ont hâte de revenir à leur recherches académiques, qui se passent entre le port de Talamone e Capalbio, plage G.

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