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Le Sang Rival
Le Sang Rival
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Le Sang Rival

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Ce goût sucré persistait encore sur ses lèvres et il les humecta avec sa langue. Il voulait… non, il avait besoin d'être au fond d'elle pour goûter à nouveau son sang.

Ses yeux s'ouvrirent en reconnaissant sa dépendance. Secouant la tête, il décida que ce dont il avait vraiment besoin, c'était d'évacuer une partie de cette énergie qui coulait à travers lui. Cette adrénaline disparaîtrait-elle un jour complètement ? Ou bien était-il damné à l'idée d’avoir en permanence cette envie en lui-même ?

Il descendit du toit pour se diriger en ville, à la recherche de quelque chose… de n'importe quoi pour se libérer l'esprit de cette tentation. Il s'était battu contre Samuel pour donner à Aurora la liberté qu'elle voulait, mais il ne voulait pas non plus devenir son maître.

Il se souvenait de la façon dont elle tenait la main de celui qu'elle avait appelé comme étant son frère… Skye, un beau gosse. Elle le tenait doucement, un peu comme un enfant l’aurait fait… et non de la manière passionnée dont elle lui avait fait preuve. Il lui laissait volontiers l'amour de son frère. De son côté, il attendait qu’elle revienne vers lui en s'occupant comme il le pouvait.

Au fur et à mesure qu'il se déplaçait dans les rues, il commençait à sentir de plus en plus de démons… ceux qui sortaient tard dans la journée et qui s'attaquaient aux pauvres âmes qui s'aventuraient dans les ténèbres. L'envie de se battre l'emporta et il sourit en se disant qu'il pouvait aider à débarrasser le monde de quelques démons et peut-être même à se débarrasser d'une partie de l’excitation qui l’avait envahi… mais au moins, il avait trouvé une distraction.

Son instinct le conduisit dans les bidonvilles et son regard passait d'une personne à l'autre, à la recherche de la victime parfaite… un peu comme un vampire sans âme le ferait en quête d’un humain… sauf que pour lui, sa cible vivait plus du côté obscur. Il laissa passer quelques démons plus faibles, blottis les uns contre les autres au coin d'une rue. À priori, ceux-ci ressemblaient à un groupe normal, comme une sorte de gang de rue. Il les regarda droit dans les yeux en passant près d’eux.

Avant qu’il n’arrive vers eux, ils étaient agités et bruyants, mais plus il les approchait, plus ils se calmaient. Un coin de ses lèvres se redressa en sourire comme s'il leur disait en silence qu'il savait exactement qui ils étaient. Il ne prit pas la peine de faire demi-tour lorsqu'il entendit un bruit de pas derrière lui. Peut-être que les démons de bas niveau étaient plus intelligents que ce qu'il pensait.

Arrivé à une intersection, il regarda autour de lui les bâtiments et les rues sales. Il était sur le point de s'aventurer plus loin quand il sentit un pic d’adrénaline… pur, doux et dangereusement puissant. Il plissa le regard lorsqu’une odeur d'eau lui parvint dans les narines, dérivant à travers ses sens et l’emplissant d’une sensation étourdissante. Même si ce sentiment lui semblait léger, il était tout de même assez fort pour pouvoir l'étouffer.

Le bruit d'une clochette lui fit tourner la tête et son regard améthyste s'attarda sur une femme sortant du magasin de vins et spiritueux délabré situé de l'autre côté de la rue. Elle portait un haut en cuir et une minijupe courte en dentelle transparente avec des bas en résille et une paire de talons aiguilles noirs. Ses cheveux étaient d'une myriade de couleurs allant des teintes néon-vert au rose-violet, en passant du noir-corbeau au blond-platine.

Elle glissa une bouteille d'alcool hors de son sac et en dévissa le bouchon. Inclinant la bouteille, elle en but à peu près la moitié d'un seul coup, puis, hors d’haleine, elle s'essuya la bouche du dos de la main. Même si elle avait l’apparence d’une humaine, il pouvait voir le visage du démon qui se cachait dessous.

Il se détendit mentalement, mais aussi physiquement. La plupart des démons qu'il avait rencontrés dans le passé n'avaient aucune idée de qui il était vraiment… la plupart du temps, ils pensaient, et à tort, qu'il était un vampire. Ressentant un calme apparent l'envahir, il descendit du trottoir.

Le démon tourna la tête vers lui et lui sourit. Michael savait que, dans le passé, les démons étaient connus pour se nourrir de vampires… même Misery l’avait fait auparavant.

– Hello belle gueule, ronronna le démon en battant de longs cils.

Michael s'approcha de lui en lui frôlant l'épaule gauche de son épaule gauche, marchant autour de lui tout en gardant ce léger contact corporel.

– Hello, chuchota-t-il en jouant le jeu. Á qui ai-je l’honneur ?

– À la personne que tu veux que je sois, lui répondit le démon en chuchotant aussi.

– Je veux que tu sois toi, lui glissa Michael à l'oreille qui s’approcha encore plus pour lui faire face. Il laissa un lent sourire séparer ses lèvres et lui montra les crocs qui le confondaient toujours, lui et ses frères, avec un vampire.

Le démon inclina la tête sur le côté et sourit :

– Je vois.

Michael hocha la tête quand il détendit son sourire :

– Bien évidemment !

– Tu peux m’appeler Morgane, continua le démon en enroulant ses mains autour d'un de ses bras. Les deux hommes se mirent à marcher vers un vieux bâtiment d'un étage du bout du pâté de maisons.

Ils entrèrent dans le bâtiment et Morgane ferma la porte derrière eux. Michael regarda autour de lui et compta le nombre de cadavres qui traînaient un peu de partout. L'endroit empestait le sang pourri et la décomposition… un lieu tout à fait convenable pour un démon mangeur de chair.

– Tu aimes ma maison ? chuchota Morgane qui se retourna en riant afin d’évaluer son travail.

Michael haussa les épaules :

– Elle sera encore bien mieux une fois que ton corps sans vie sera couché parmi les autres.

Il se baissa juste à temps pour éviter les longues griffes de Morgane qui essayait de lui séparer la tête du reste du corps. Se tordant le torse, il lui enfonça le coude dans la partie médiane de la poitrine. Son poing se leva et se fendit sur son nez suffisamment fort pour l’envoyer en l’air.

Morgane atterrit à terre et le regarda, tordant son visage dans un masque grotesque montrant ses vraies couleurs. Ses yeux noisette s'allongèrent et devinrent rouges tandis que ses sourcils s'inclinaient et sa bouche, assez jolie quelques instants auparavant, s'étirait dans un sourire horrible rempli de dents mal assorties et déchiquetées. Sa longue langue glissa vers l'extérieur, léchant ses lèvres du sang qui s'écoulait de son nez carrément aplati

Michael fit une grimace… c’était vraiment écœurant. Il rendrait certainement service à la ville en la débarrassant de ce monstre. Une telle laideur ruinerait complètement le paysage urbain.

Morgane remonta en arrière le long du mur pour s'en servir pour prendre son élan et rebondir afin de se rapprocher de lui en faisant glisser ses griffes allongées en avant. Ces dernières lui prirent le pan avant de la chemise en y laissant quelques égratignures… superficielles, mais suffisantes pour le faire saigner. Il ferma le poing droit et l’envoya sur le visage du démon, ce qui lui fit basculer la tête d’un côté à l’autre. Rajoutant un coup de pied rapide qui arriva sur l’un de ses genoux, il entendit les os se briser et n’eut aucun remord en se disant que, de toute façon, le démon habitait déjà le corps d’un cadavre.

Quand ce dernier s’approcha encore un peu trop près de lui, il lui prit les cheveux. Le soulevant du sol, il s'arrêta une demi-seconde et ferma brièvement les yeux lorsque l'odeur du sang démoniaque le frappa enfin.

– Vous, les démons, n’êtes rien d'autre que de monstrueux hybrides, chassés par les morts qui vous ont engendrés, siffla-t-il, qui comprit soudainement ce qu'était vraiment un démon. Il n'avait jamais remarqué que de faibles traces de sang de Déchus se trouvaient dans celui des démons… mais maintenant, il pouvait dire quel goût ils avaient !

Finalement, les Déchus et les Dieux Solaires étaient semblables sur ce point-là… créant les monstres de leur choix. La seule différence, c'est la façon dont ils les concevaient.

Morgane prit le bras qui tenait ses cheveux et y enfonça ses griffes. Elle sursauta lorsqu'elle se retrouva brusquement en vol stationnaire au-dessus du sol et regardait vers le bas dans les yeux d'améthyste d’un Michael en colère. Ses talons aiguilles de piètre qualité tombèrent par terre et elle lui enroula sa main libre autour de la nuque dans l’espoir de lui couper la moelle épinière et de se libérer.

Sentant le regard d'améthyste la pénétrer, elle se sentit devenir toute molle… surtout qu’elle était maintenant suspendue à ses propres cheveux.

– Laisse-moi partir, chuchota-elle, tenaillée par la peur. Si elle était forte, et certainement l'une des plus fortes de cette partie du bidonville, ce vampire qu'elle croyait facile à tuer l’était beaucoup plus que toutes les créatures qu'elle avait rencontrées.

– Te laisser partir ? demanda Michael comme si ce concept lui était totalement étranger. Tu as tué tous ces humains et ces démons pour te nourrir et tu veux que je te laisse partir ?

– Je te donnerai tout le sang humain que tu voudras, siffla-t-elle en gémissant à moitié. J’attirerai les humains et te les amènerai.

– Je n'ai pas besoin d'aide pour attraper mon prochain repas, dit Michael avec sarcasme. Puis, sa voix s'adoucit brusquement : mais ma chère… je suis prêt à parier que les démons ont meilleur goût que les humains.

Morgane fut surprise de ressentir une douleur atroce et soudaine jaillir dans son épaule, et la sensation du vampire lui arrachant la vie lui fit émettre un gémissement inhumain. Renouvelant sa lutte pour rester en vie, elle s'agrippa à lui, mais la vraie obscurité commença à l’envahir.

– Mais qui es-tu ? murmura-t-elle dans un dernier souffle.

Michael tint bon et puisa dans la dernière goutte de vie de Morgane avant de la laisser tomber. Il sourit quand il entendit le bruit sourd de son cadavre cogner le sol. Qui aurait cru qu'il aurait pu tuer un démon en le vidant de la sorte ? Il était même sûr que même les démons ne connaissaient pas cette sensation, puisque les vampires sans âme n'avaient besoin que de sang humain.

Il regarda le démon difforme avec dégoût :

– Tu peux m'appeler Michael.

Il se posa doucement sur le sol et s'approcha de la porte. Puis il essuya avec ses manches les traces de sang qu’il restait sur ses lèvres et remarqua que c’était du sang noir… il était contaminé. Ouvrant la porte, il sortit sur le trottoir et remis sa veste de façon à ce que les déchirures de sa chemise ne se voient pas.

Il se retourna et reprit son chemin, remarquant qu'un groupe de démons assez conséquent s'était rassemblé près de l'entrée du bâtiment : certainement les sous-fifres de Morgane désireux de voir l'homme qui avait tué leur maître. Ces créatures ne montraient aucun signe de vie humaine, mais Michael ignora ce détail en passant calmement devant elles.

Il avait fait ce qu'il avait prévu de faire et aucune autre créature ici ne pouvait retenir son attention… il ne voyait pas l’intérêt de s’attarder sur toute cette puissance de bas niveau. Plus un démon avait du pouvoir, plus son sang avait le goût de celui d’un Déchu… il en était sûr.

Le sang de Morgane lui coulait maintenant dans les veines, lui apportant comme un élan chaud et duveteux, ce qui le réchauffa en intensifiant ses sens… il se rappelait que chaque fois qu’il buvait le sang d’Aurora, il ressentait la même chose.

Il se figea alors en réalisant toutes ces choses. La panique s'empara de lui immédiatement, et rien que de penser à Aurora lui emplit le ventre d’une peur atroce, à lui glacer le corps jusqu’au plus profond de ses os. Il se rappela Kane l'avertissant sur le toit. Il avait même informé Aurora des dangers auxquels elle l’exposait lorsqu’elle le laissait boire de son sang.

Essayant de trouver une bonne raison, il s'accrocha à ses souvenirs, lorsque Samuel se moquait d'Aurora en lui expliquant que les démons en liberté dans la ville étaient assez forts pour facilement tuer un Déchu… et tous ces démons présentaient un danger pour Aurora.... Samuel n'avait pas menti à ce sujet.

Un sourire caressa lentement ses lèvres. Il avait maintenant une raison valable de se nourrir des démons de Los Angeles. Non seulement il protégerait Aurora, mais il pourrait aussi combler son besoin de sang. En en prenant de si petites quantités, il pouvait garder un meilleur contrôle sur les effets secondaires indésirables comme les tremblements de terre, par exemple.

– Pas mal, comme scénario ! Comme ça, c’est du donnant-donnant, pensa-t-il en mettant les mains dans les poches tout en s’amusant à trouver sa prochaine victime.

Chapitre 4

Micah soupira pour la centième fois depuis qu'il avait appelé Alicia. Et puis, jusqu'à maintenant, Tasuki était allé voir la louve au moins six fois, Titus avait fait fuir trois autres officiers dès qu’il avait vu que Phillip commençait à avoir du mal à les tenir à l'écart, et le garde captif s’était mis à se ronger le poignet pour essayer de sortir de la chaise.

Bien sûr, ce n'était pas tout à fait de sa faute s’il avait désespérément envie de s’échapper. Ils avaient commencé à s’ennuyer, au commissariat, et s’étaient mis à le narguer avec l'interphone, un peu comme l’aurait fait Lucca au moment où tout le monde aurait découvert que c’était lui, le mouchard.

– C'est pas comme ça que je pensais m’occuper aujourd’hui, se plaignit Tasuki.

– Je te comprends tout à fait, marmonna Micah en souhaitant qu'Alicia se dépêche. Elle avait dit que Damon n'était pas avec elle et cela lui donnait encore plus envie de la voir.

Tasuki jeta un coup d'œil à Micah :

– Je suis curieux de savoir combien il y a de couguars et de jaguars dans cette ville…

– Au moins quelques centaines, lui répondit Micah. Mais ils ne traînent pas tous avec la meute. Certains sont satisfaits de leurs camarades et essaient de vivre une vie humaine normale. J'en connais même plusieurs qui essaient d'être complètement humains… au point que leurs compagnons ne savent pas qu'ils sont des métamorphes.

– Mais vous n'avez pas de pulsions ou de trucs du même style ? demanda Tasuki dans un haussement d'épaules.

Micah sourit :

– Hélas, en effet… et c'est d’ailleurs une des rares choses qu'Hollywood a bien compris. De temps en temps, à peu près trois ou quatre fois dans l’année, il nous faut sortir de la ville et retrouver notre liberté sauvage. Par exemple, ce que les métamorphes qui prétendent être humains doivent faire, c'est de dire qu'ils partent faire de l'escalade le temps d’un week-end… ou autre chose du même style. On peut tout à fait très bien survivre avec de la nourriture et une vie normale, mais si on ne suit pas notre instinct pour prendre un peu de distance et aller courir de temps en temps, on a tendance à devenir un peu brusque… ou pire.

Tasuki sourit lui aussi :

– Alors, je suppose que ça fait un moment que tu n'as pas couru dans la nature.

La réplique de Micah mourut sur ses lèvres lorsque la porte principale s'ouvrit et qu'il entendit deux personnes entrer dans le bâtiment. Il se rendit jusqu’à la porte de la salle d'observation et l'ouvrit. Une partie de son excitation s'évanouit en voyant que Damon avait décidé de venir jusqu’ici.

– Ne te fais jamais d'illusions au sujet d’un Dieu Solaire qui t’inspire de la crainte… tu es sur le point d'en rencontrer un, dit-il avec une pointe de sarcasme. J'ai toujours l'illusion que c’est un synonyme de « Tête de gland ».

Tasuki leva un sourcil :

– C'est pas très malin de surnommer quelqu'un de cette manière.

– Tout dépend de qui tu parles, dit Micah en haussant les épaules.

Damon sourit en se demandant combien de temps le policier en uniforme qui se tenait derrière la porte resterait planté là. C'est juste ce que ce crétin était en train de dire à Alicia qui leur faisait perdre un temps fou. En voyant Titus se diriger vers eux, il se demandait en silence à quoi ressemblerait un loup-garou Alpha marchant sur les mains en train de donner des ordres à sa meute. Il soupira, trouvant qu'il s'ennuyait déjà.

– Alicia, content que tu aies pu venir, dit Titus qui fit un signe de tête ennuyé à Damon pour le remercier également. Il réprima son envie de se frotter le menton en se remémorant la force du coup de poing que ce dernier lui avait donné lors de leur première rencontre. Tournant son attention vers Alicia, il remarqua le sac de sport en cuir noir qu'elle portait.

– C’est ça, ce que tu lui as apporté ?

Alicia lui fit un signe de la tête en lui tendant le sac :

– Ouais, je lui ai même pris une brosse à cheveux et un peu de maquillage, au cas où.

Il sourit :

– Je suis sûr qu’elle appréciera. Je l'ai mise dans la cellule qui dispose d’une douche. Si on ne la considère pas comme une prisonnière, elle a tout de même montré qu’elle était sauvage quand on l'a sauvée. On a même dû la tranquilliser, dit-il en lui épargnant le fait qu'elle soit en chaleur. J'espère que quand elle trouvera toutes ces choses pour elle dès son réveil, ça la calmera. Laisse-moi les lui apporter, et on pourra commencer.

Les muscles de la mâchoire de Damon se mirent à sauter lorsqu’il serra les dents. Il regarda Alicia en se demandant ce que Titus voulait dire par « on pourra commencer ».

Elle se mordit la lèvre en se rappelant qu'elle n'avait pas parlé à Damon de l'autre raison pour laquelle elle avait accepté de venir. Voulant faire traîner les choses un peu plus, elle demanda rapidement :

– Je peux la voir ?

Titus haussa les épaules :

– Pourquoi pas…

Il la conduisit avec son imposant compagnon à travers la porte menant aux cellules de détention. Lorsqu'ils se rapprochèrent de celle de la louve, il sortit rapidement les clés et déverrouilla la porte. Plaçant le sac sur le sol à côté du lit, il recula avec précaution.

– Elle est vraiment très belle, chuchota Alicia en se sentant désolée pour elle. On dirait que ça fait depuis des semaines qu'elle a son apparence de louve… c'est pas dangereux ?

– Si, mais j'espère qu'elle se sentira suffisamment à l’aise pour reprendre forme humaine quand elle se réveillera, dit Titus.

– Elle a l’air si jeune… presque encore adolescente, observa Damon en glissant un bras autour d'Alicia quand il ressentit sa tristesse.

– Boris pense qu’elle doit avoir une vingtaine d’années, l’informa Titus.

– La pauvre, dit Alicia dans un souffle en se réjouissant de bientôt mettre un homme sous son emprise. Si c’était lui, le responsable… elle plissa les yeux une fraction de seconde en essayant de penser à une punition adaptée à son crime.

Micah sortit de la salle d'observation pile au même moment que le petit groupe. Il parvint même à feindre la surprise en ouvrant de grands yeux comme s'il ne savait pas qu’Alicia était déjà arrivée.

– Enfin !!! Voilà ma sœur ! dit-il d'un ton enjoué.

Il fut récompensé par une étreinte serrée. Sa sœur le libéra rapidement à sa grande déception, mais il se dit que Damon serait certainement jaloux s'ils restaient trop longtemps collés l'un à l'autre.

– Comment ça va ? demanda-t-il en balayant la frange blonde de ses yeux.

– Tout va bien, répondit Alicia, qui lança un regard sournois à Damon en espérant le mettre de meilleure humeur avant qu'ils ne lâchent leur bombe en laissant échapper l'autre raison pour laquelle elle était venue au poste de police.

Elle poursuivit :

– Désolée de ne pas avoir été là ces derniers temps, mais mon copain a tendance à me garder prisonnière…

Damon sourit en entendant ces paroles, puis regarda par-dessus l'épaule de Micah lorsqu'il remarqua un autre homme sortir de la pièce dans laquelle ce dernier venait d’entrer. Un léger froncement de sourcils croisa ses traits devant l'étrange aura de l'homme. Bien qu'il ne puisse pas lire les âmes comme celles des Déchus, il pouvait voir l'aura des gens s'il essayait, et là, il n'avait pas besoin de se forcer pour voir celle de ce type, car il brillait d'un bleu fluorescent de l'intérieur.

Micah lui présenta :

– Voici Tasuki, l’un de nos détectives humains. Trevor a accidentellement découvert qu’il connaissait l'existence du paranormal, alors il a rejoint l’équipe.

Un humain ? Damon sourit face à leur ignorance. Cet homme était tellement plus qu'un simple humain.

– Et toi, tu dois être Alicia, dit Tasuki avec un sourire désarmant, puis il tendit la main vers Damon après avoir entendu les divagations de Micah sur le tempérament de ce dernier. C'est un plaisir de vous rencontrer tous les deux.