banner banner banner
Le Lien Du Sang
Le Lien Du Sang
Оценить:
Рейтинг: 0

Полная версия:

Le Lien Du Sang

скачать книгу бесплатно

— Merde, pourrais-tu au moins faire du bruit quand tu surgis de nulle part comme ça ? rouspéta Ren en se retournant pour s'appuyer contre la rambarde, après avoir lu l'expression de satisfaction qu'affichait le visage de Storm.

— Tu attendais quelqu'un d'autre ? demanda Storm en riant.

Ren se contenta de lui adresser un regard impassible, puisque personne d'autre n'avait jamais posé un pied sur son île.

— D'accord, je me rends. Pourquoi m'as-tu acheté une vieille cabane délabrée ? Ce n'est même pas mon anniversaire.

Sans prévenir, Storm tendit le bras et saisit l'épaule de Ren ; l'océan bascula, les laissant debout dans l'herbe, face à ce qui pouvait passer par un manoir gothique moderne tout en pierres sombres. En entendant le bruit des vagues qui s'écrasaient contre les rochers, Ren tourna le regard sur la droite pour voir l'océan. Faisant un tour complet sur lui-même, il fronça les sourcils en remarquant la route qui s'étendait aussi loin que l'œil pouvait le voir, ainsi qu'une vaste et profonde forêt située sur la gauche.

— Pas mal pour une cabane délabrée, commenta Storm en désignant la demeure d'un signe de tête. Soixante hectares de terrain face à l'océan, remodelés à chaque mise à jour. Il est difficile de croire que c'était un petit château autrefois.

— Pas tant que ça, répondit Ren en tournant la tête vers Storm pour le regarder. Où est le piège ?

— Los Angeles a besoin de toi, déclara Storm dans un haussement d'épaules, en s'avançant vers la bâtisse. Ne peux-tu le sentir ?

Ren ne répondit pas alors qu'il suivait Storm dans cet endroit. En vérité, son petit doigt lui soufflait de s'enfuir à toutes jambes. Los Angeles… jusque là, ça sonnait plutôt comme des vacances forcées.

Une fois à l'intérieur, il se retrouva dans un vaste espace circulaire serti d'un escalier en colimaçon qui se déployait à travers la pièce et montait jusqu'à l'étage supérieur avant de se séparer en deux volées de marches distinctes. Storm se dirigea vers les grandes portes sur la droite, et Ren poussa un soupir en le suivant.

— Là, c'est bien plus mon style, admira Ren dans un souffle, en regardant les systèmes de surveillance aux murs et un bureau en verre avec un ordinateur intégré à même sa structure.

— Je savais que tu apprécierais, répliqua Storm en s’étirant sur le sofa installé dans un espace vide de la pièce immense. Il regarda Ren se glisser derrière le bureau et commencer à observer l'appareil. Personne ne peut te tracer jusqu'ici, à l'exception de toi, peut-être... et heureusement, tu ne comptes pas.

Storm regarda les yeux de son ami pétiller tandis que ce dernier faisait planer ses mains à quelques centimètres au-dessus du clavier. C'était un étrange pouvoir qu'il avait là et il ne connaissait personne d'autre capable de faire ça, mais c'était de cette manière que Ren pouvait traverser les pare-feux de l'EEP, qui étaient d'une centaine d'années plus avancés que ceux que le gouvernement possédait déjà. Il aspirait littéralement toutes les informations de l'ordinateur et, de ce qu'il savait, lui apprenait une ou deux petites choses.

Ce qu'il y avait de drôle avec Ren, c'était qu'il ne ressemblait pas à ces nerds lambda… il était physiquement stupéfiant. Il avait vu des femmes manquer de trébucher en le voyant.

Ses cheveux lui arrivaient un peu en dessous des épaules, des cheveux d'un noir corbeau striés de mèches bleues quand le soleil les éclairait sous l'angle adéquat. Mais même sans le soleil, on ne pouvait pas ne pas remarquer ces épaisses mèches argentées qui faisaient ressembler Ren bien plus à un enfant sauvage qu'il ne l'était. Ajoutez cela à la croix qui pendait à son oreille et le fait qu'il était toujours vêtu de noir, et vous obteniez un homme à l'allure plutôt frappante. Pour ajouter à l'effet, les iris de Ren étaient semblables à de l'argent poli, piquetés de lueurs bleutées et cerclés d'un trait noir de jais. Il gardait en permanence sur lui des lunettes de soleil pour cacher l'étrangeté de son regard.

Ce qui l'avait le plus stupéfié à propos de Ren, c'était le fait que les ordinateurs étaient l'une des choses qui rendaient Ren heureux, tant que les pouvoirs fonctionnaient. Ren était un succube sous tous les angles. S'il était à côté d'un ordinateur, alors il se nourrissait de l'énergie de l'appareil, presque comme le ferait un téléchargement… mais sa forme de succube lui permettait aussi de sucer l'énergie de n'importe qui et de l'utiliser pour lui-même.

Par exemple… s'il se trouvait près d'un métamorphe, alors il pouvait se métamorphoser. S'il se trouvait près d'un démon, alors il possédait toute la puissance du démon en question, mais l'inconvénient de ce pouvoir reposait sur son effet miroir. Il ne pouvait dépouiller un démon de ses pouvoirs. Des deux côtés combattrait une force identique, alors tout le monde n'en sortait pas toujours gagnant… surtout lorsque votre adversaire possédait le pouvoir depuis plus longtemps que vous et savait mieux l'utiliser.

Il y avait un moyen pour Ren de tourner la situation en sa faveur : s'il y avait plus d'un pouvoir surnaturel dans son radar de succube… alors il fallait se méfier de lui parce qu'il était capable de tous les utiliser à son avantage.

L'autre inconvénient reposait sur le fait que Ren ne savait pas bien jouer en collectif et refusait l'idée d'un partenaire, ce qui était vraiment dommage. Storm aurait ainsi pu le mettre en relation avec des personnages puissants et il aurait pu doubler le pouvoir de n'importe lequel d'entre eux. Même à l'heure actuelle, si Ren choisissait de se téléporter à l'autre bout du monde et cinquante ans en arrière, il le pourrait. Heureusement, il n'était pas intéressé par ce genre de choses. Il regarda la lumière mourir dans les yeux de Ren alors qu'il revenait du monde du cyberespace.

Ren cligna des yeux rêveurs et éloigna ses mains du clavier pour se laisser aller dans son fauteuil pivotant.

— Personne ne sait que je suis là ?

— Juste Zachary, avoua Storm, qui savait déjà qu'il allait devoir convaincre Ren sur ce point. Je vais avoir Zachary en poste d'observateur sur la plupart de ceux qui sont déjà là.

— Pourquoi est-ce que je n'aime pas ça ? répliqua Ren en plissant les yeux d'un air méfiant, avant de sentir que c'était une bataille perdue d'avance. Qu'est-ce qui se passe avec le manoir et le piège ? Pourquoi ce pot-de-vin ?

Storm haussa un sourcil.

— C'est plutôt difficile de soudoyer quelqu'un qui peut aller à un distributeur automatique et y tirer de l'argent tout seul.

— Tu évites la question, insista Ren.

— J'ai accepté que tu te caches des équipes d'enquêtes paranormales tout ce temps, et merde… je t'ai même rejoint dans la solitude plus de fois que je ne l'aurais dû. Storm leva une main lorsque Ren se mit à protester. Tu as toujours dit que tu m'en devais une... je te demande cette faveur maintenant.

— Alors j'accepte, capitula Ren, dont la voix avait perdu son mordant, alors que son sens de l'honneur le rappelait à l'ordre.

Storm avait raison… il lui devait la vie et Storm ne le solliciterait pas pour une affaire frivole.

Storm commença à faire les cent pas devant le bureau.

— La seule véritable réponse que je peux te donner pour le moment, c'est que tu es ici pour m'aider à me battre. Je convoque bon nombre de services sur ce coup-là. Je ramènerai la crème de l'EEP dans la ville, et quant à toi, tu viens d'être promu deuxième de la hiérarchie.

— Quelle chance j'ai.

Le fait que Ren ait prononcé ces derniers mots d'une voix totalement exempte d'émotion fut ignorée par les deux hommes.

— Zachary sera en charge à son tour, si quelque chose nous arrive. Storm se fit un devoir d'ajouter : Et tôt ou tard, vous deux aurez à échanger des informations… surtout si je ne peux pas être contacté.

— Eh bien, ça s'annonce mal, réagit Ren, inquiet. Il se demandait en son for intérieur pourquoi Storm ne détenait pas déjà les réponses à ses propres questions.

Pour quelqu'un qui pouvait voyager dans le futur, il était étrange qu'il ne sache pas qui ressortirait vainqueur de cette guerre.

— Je ne serai pas beaucoup dans le coin et ce pendant un bon moment, parce que je vais devoir retrouver la plupart des équipes. Quoiqu'elles travaillent par paires, elles ont l'agaçante habitude de disparaître du radar et de monter leurs propres affectations quand elles leur tombaient dessus. Il plongea les doigts dans ses cheveux. Même pour moi, ils vont être difficiles à retrouver.

— Et quand tu les déposes ici, je suis censé les surveiller ? demanda Ren qui réclamait une explication.

— Non, répondit Storm, qui secoua la tête et sourit à cette pensée. Ces personnes ne sont pas des enfants. Leur job est le même que le tien... protéger la ville. Si tu communiques avec les uns et les autres, ça te regarde complètement. Mais avec ton pouvoir, tu peux faire une grille de la ville pour leur montrer les zones dangereuses localisées. Ce n'est que la base pour l'instant. Toi et Zachary serez les seuls à pouvoir me contacter en mon absence.

— Vraiment ? releva Ren, en balançant son fauteuil d'avant en arrière, intrigué par tout ce mystère. Et moi qui croyais que j'étais l'asocial, de nous deux, ajouta-t-il. As-tu l'intention de disparaître ?

C'était censé être une plaisanterie, mais quand il nota un tressaillement chez Storm, il cessa de se balancer dans son fauteuil.

Storm se frotta la nuque, se voyant dans l'obligation de choisir ses mots avec prudence.

— Je suis un marcheur temporel dans cette dimension, mais si c'est un espace où les murs dimensionnels sont fragilisés ou brisés... cela rejettera mon pouvoir.

Il y allait en douceur.

Lire en Storm était devenu une science pour Ren, et ce dernier comprit tout à coup la raison pour laquelle Storm ne savait pas qui gagnerait cette guerre.

— Je te suis jusqu'ici, laissa-t-il entendre.

Storm s'approcha de la grande fenêtre qui donnait sur l'océan et tapota la vitre.

— Ce verre est à l'épreuve des balles. Il soupira avant de se retourner, et s'y adossa avant d'ajouter : Mais pas à l'épreuve du Mal.

Il indiqua d'un mouvement de tête le sofa qu'il venait de quitter et chuchota des mots oubliés depuis longtemps par l'Histoire.

Ren laissa échapper un hoquet de surprise lorsqu'au plafond et au sol apparut un vaste cercle lumineux ciblant un large espace du côté droit de la pièce avec le sofa en son centre. Il pouvait voir distinctement les cloisons luminescentes relier le cercle du plafond au cercle sur le sol.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en essayant de réprimer l'émerveillement dans sa voix, mais il échoua lamentablement.

— Selon les termes profanes… c'est un piège à démon, répondit Storm, savourant le fait qu'il venait officiellement d'épater Ren, ce qui était très difficile à faire. Vas-y... franchis la ligne. Cela ne te blessera pas.

Ren tendit le bras mais interrompit son geste avant de toucher la délimitation.

— Dois-je m'attendre à recevoir une visite démoniaque ?

Storm inclina la tête avant de répondre :

— Laisse-moi te rappeler quelque chose. Si un enfant de déchu t'approche, alors c'est toi qui devient... le démon. Il baissa la voix et prononça ce dernier mot d'une voix effrayante. Lui et Ren n'étaient pas vraiment d'accord à ce propos. Ren avait toujours des préjugés sur ce qu'il ne comprenait pas.

Ren recula d'un pas de la ligne lumineuse du cercle alors qu'il prenait conscience du sens des paroles de Storm. Cela lui prit même quelques secondes pour réfléchir à une bonne réplique,

— Au moins serais-je celui qui sait où se trouve la clef de la cage. La question est... comment est-ce que je les y fait entrer, je mets des friandises pour démons sur le sofa ?

Storm sourit puis poussa Ren dans le cercle.

Ren pivota et allait pour rejoindre Storm quand il heurta ce qui lui fit penser à de la glace. En reculant, il appuya ses paumes contre le rempart invisible et cligna des yeux ahuris en voyant les murs des barrières onduler à l'endroit où il les touchait, comme si la surface de la barrière était de matière liquide.

En donnant un coup sur cette surface, il grogna à l'intention de Storm :

— Je ne suis pas un démon !

Storm haussa un sourcil.

— Eh bien, je suis ravi que nous ayons aplani nos différends.

Ren cogna sur le mur de ce…il ne savait quoi.

— Calme-toi, j'ai suffisamment modifié le sort là où il piège tout ce qui n'est pas humain et puisque tu es un succube et que je suis dans ton champ d'action… Il sourit encore, conscient que c'était une leçon que Ren devait apprendre. À moins que tu ne veuilles me traiter de démon ?

— J'ai compris. Pousse la créature dans le cercle et ne marche pas dans mon piège. Maintenant laisse-moi sortir.

Storm récita de nouveau le sort, plus de la façon dont il l'avait formulé la première fois, avec seulement deux ou trois syllabes de différence.

Ren apprenait vite et avait déjà mémorisé deux sorts avant de revenir à la sécurité de son bureau. Le silence s'étira avant que Storm ne sente l'ambiance de l'instant précédent s'envoler, puis il se remit à parler.

— Ce château vient d’Écosse. J'ai dû le ramener ici pierre par pierre et le reconstruire pendant la ruée sur les terres, mais les rénovations sont plus récentes. Il y a des pièges à démon dans presque chaque pièce et tu es le seul à pouvoir les déclencher.

— C'est très beau, approuva Ren qui se demandait où Storm voulait en venir.

Parfois ses histoires étaient plus longues que celles d'un vieillard quand il évoquait ses souvenirs, tout temps confondus. Il avait le droit de parler du passé autant de fois qu'il le souhaitait mais il était très dangereux pour lui de dire quoi que ce soit concernant le futur.

Il avait demandé un jour à Storm pourquoi il ne passait pas son temps à retourner dans le temps pour corriger toutes les erreurs commises par le genre humain, par exemple pour tuer Hitler. C'est à ce moment-là que Ren lui avait dit que ses pouvoirs avaient des limites... et il semblait que tenter de changer l'histoire humaine en faisait partie.

— Ce château était le cadeau de mariage réservé à un très bon ami à moi.

Storm regarda par la fenêtre, qui offrait la vue de la terre à ciel ouvert se perdant dans l'océan... c'était un spectacle à couper le souffle. Il déglutit, repoussant ce souvenir lancinant de son esprit pour le moment.

En reposant les yeux sur Ren, Storm réalisa que pour une fois, il y avait quelqu'un à ses côtés qui devait entendre ce qui se préparait. Puisque son pouvoir avait décidé d'avoir des règles contrariantes qui l'empêchaient de voir certains événements de haute importance et de toucher aux affaires de cœur, il allait devoir inventer un excellent prétexte pour donner à Ren l'envie de rester.

Il sentait déjà la douleur cisailler son esprit à cause des règles qu'il allait enfreindre, mais il l'ignora.

— Cet endroit n'existera pas plus longtemps sauf si je peux faire changer l'avenir. Sa voix se teinta de la colère qu'il ressentait, alors qu'il luttait contre cette souffrance. Avant d'avoir pris la décision de t'amener ici, je suis allé dans le futur plusieurs fois... il y a seulement deux ans de cela. Et à chaque fois, il y avait une issue différente, à cause d'un changement dimensionnel... ou de plusieurs se déroulant ici, à L.A.

Storm essuya le sang qui commençait à goutter de ses yeux et de son nez.

— La dernière fois que j'ai tenté de venir ici… une partie du château avait explosé et les pierres des murs encore debout étaient souillées de sang séché.

— La ferme, répliqua Ren en lui lançant un regard irrité, n'aimant pas voir le visage de Storm perdre ses couleurs, en plus des saignements.

Storm avait toujours plaisanté sur son incapacité à prédire l'avenir... en disant que cela le tuerait, mais pour l'heure, Ren ne trouvait pas cela amusant en constatant que c'était fondé.

— J'ai l'essentiel des informations et je découvrirai le reste moi-même.

Storm tituba jusqu'au fauteuil en se tenant la tête.

— J'essaie de mettre la chance de notre côté en attirant à L.A. autant de renforts que possible.

Ren se leva et contourna le bureau pour saisir l'épaule de Storm et, en un claquement de doigts, ils furent de retour sur l'île.

— Si tu essaies encore une fois de me parler du futur, je te botte le cul. »

Le temps que Storm soit assez stabilisé pour réaliser où il était, Ren était parti. Sentant la migraine atroce qui allait probablement lui durer des jours entiers, il sourit, car il savait que cela en valait la peine. Ren était en place, et maintenant qu'Angelica était aux abords de la ville, elle devrait aimanter un autre pouvoir caché, qui pourrait complètement retourner la situation en leur faveur… pour cela, il fallait que les dieux soient de leur côté.

*****

Ren avait passé cette dernière semaine à cartographier la ville, en arpentant ses rues. Il savait où se cachaient certains non-humains, d'après les fichiers téléchargés dans la base de données de l'EEP. Mais tandis qu'il circulait dans la ville à pied ou à moto, il sentait que la puissance qui le dominait n'appartenait pas à cette liste définie.

Il alluma l'immense écran qui prenait tout un mur du bureau, et y apposa la carte mise en grille avant de se renfoncer dans son fauteuil derrière le bureau. Pour n'importe quel spectateur extérieur, la carte devait ressembler à une décoration de Noël, parsemée qu'elle était de piqûres d'épingles lumineuses et multicolores.

C'était ces mêmes couleurs qu'il étudiait à présent. Il pouvait voir précisément l'endroit où se trouvaient les métamorphes... il avait même visité le Moon Dance et le Night Light. Il esquissa un demi-sourire à cette pensée. Il avait fait l'erreur de commander du Feu et s'était senti très bien jusqu'à ce qu'il ait mis fin à sa soirée et soit rentré. Le temps de faire la moitié du chemin de retour, il s'était retrouvé hors du champ d'influence des métamorphes et de leur capacité à bien tenir les effets du Feu, et par conséquent : complètement ivre.

Le territoire métamorphe était rétro-éclairé principalement par des lumières vertes, ainsi que deux ou trois piqûres d'épingle rouge et bleue… le bleu représentait l'équipe de l'EEP située dans cette zone, et il leur laissait la responsabilité de tout ce qui s'y passait… de même pour la meute de loups-garous.

Michael, Damon, et Kane étaient des électrons libres à ses yeux, ce qui leur avait valu la couleur jaune, et leur progéniture sans âme se terrant dans les ténèbres de la ville était d'un rouge sang de bon goût. Au moins, cette bande de lâches était assez docile pour dormir pendant la journée en plusieurs groupes et tendait à demeurer en petits comités la nuit, ce qui simplifiait la tâche pour cerner leur terrain de chasse.

Maintenant, c'était une autre histoire avec les anges déchus. Au début, ils avaient été difficiles à trouver, mais récemment ils s'étaient montrés si mobiles qu'il avait lâché l'affaire, même s'il savait qu'ils restaient tout proches... il pouvait les sentir. Il repensa à la leçon d'Histoire qu'il avait reçue de Storm.

La version courte disait que les déchus avaient presque détruit leur propre monde, en faisant irruption dans notre dimension et en enlevant quelques femmes mortelles pour leur beauté. Enlever des mortelles avait constitué leur premier faux pas. Une fois de retour de l'autre côté du vortex, les déchus s'étaient chacun leur tour accouplés à ces femmes.

Le problème… c'était que les fruits de ces unions ne correspondaient pas à leurs attentes, puisque la naissance de ces enfants était fatale à leurs mères humaines.

Seul un petit pourcentage de ces enfants étaient nés avec du sang de déchu dans les veines, et seulement un pour cent d'entre eux était de sexe féminin. Le reste de cette engeance était connu sous le nom de démons… des hybrides qui n'étaient pas de sang purement angélique. La plupart de ces hybrides étaient ce que les hommes nommaient des monstres. Alors que ces monstres transformaient leurs propres géniteurs, les déchus commencèrent à éradiquer leur monde de ces enfants hybrides... qu'ils soient ou non des monstres.

Une fois qu'ils en eurent terminé avec leur génocide, ils découvrirent qu'il restait alors une douzaine de mâles pour une femelle dans leur monde. Alors ces imbéciles revinrent à travers le vortex, en maintenant cette fois-ci leurs « créations » de notre côté, alors qu'ils s'unissaient à autant de femmes que possible... et aussi vite que possible.

Une fois les enfants nés et leurs mères mortes, les déchus ramenèrent le moindre déchu au sang pur dans leur monde, en abandonnant derrière eux leurs enfants hybrides. N'ayant pas besoin des enfants mâles qui étaient nés, ils les enlevèrent pour les entraîner à se battre contre leur propres frères au sang-mêlé.