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Au Cœur Du Temps
Au Cœur Du Temps
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Au Cœur Du Temps

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Les yeux de Toya s'élargirent. De mémoire, Kyou lui avait dit qu'ils devaient se préparer pour la personne qui portait le Cristal du Cœur du Gardien en elle. Il ne faisait certainement pas référence à cela... Pourquoi un cristal si puissant se trouverait-il dans une fille aussi faible ? Il s'attendait à un quelconque guerrier... pas à une simple fille.

- Elle est la raison pour laquelle tu les as tous réunis ?

Il haussa les sourcils d'un air interrogateur.

Kyou s'était toujours abstenu de raconter à Toya son passé, mais il l'avait prévenu à propos de son futur.

- Tu dois la protéger à tout prix.

La pièce était silencieuse tandis que les pensées tourbillonnaient dans le cerveau de Toya. Il avait récemment ressenti des ondes démoniaques plus puissantes à cet endroit, comme s'il y en avait de plus en plus et que le camp maléfique se renforçait.

- Alors, c'est elle. Qu'est-ce que je dois savoir de plus ?

Il se sentit presque soulagé de savoir pourquoi son frère avait un tel intérêt pour Kyoko, mais à cet instant, il se ne pencherait pas plus sur ces sentiments empreints de jalousie.

Kyou avait caché la vérité depuis si longtemps, il n'était pas sûr d'être prêt à partager les souvenirs. Le fait de penser à l'intimité qu'il y avait entre Toya et Kyoko par le passé ne l'aidait pas. Certaines choses devaient peut-être être oubliées. Ces deux-là avaient été inséparables à l'époque.

- Tu t'es réincarné pour la protéger et j'ai vécu plus d'un millénaire à l'attendre. Pour l'instant... C'est tout ce que tu dois savoir.

Toya grogna doucement, puis gloussa d'un air légèrement sinistre.

- C'est tout ce que je dois savoir, hein ?

Il passa ses doigts dans ses longs cheveux en sentant un irrésistible besoin de passer sa colère cachée même s'il n'en était pas conscient.

- Est-ce la raison pour laquelle tu la regardes avec de la chaleur dans les yeux ? Tu dis qu'on était proches... Es-tu vraiment jaloux de quelque chose qui s'est soi-disant passé il y a longtemps avec une fille qui ne te jetterait probablement pas un regard oblique ?

Toya avait un regard furieux... Ses yeux étaient maintenant gris comme de l'argent fondu.

Kyou grogna presque en entendant cette supposition. Il y avait des moments où la perspicacité du garçon était troublante.

- Ma patience a des limites, Toya. Cristal ou pas, je ne tolérerai pas de telles accusations ou illusions de grandeur lorsqu'il s'agit de la prêtresse. Ta mission est de la protéger... Ça m'est égal si tu aimes ça. Tu maîtriseras ton caractère et tu t'abstiendras de lui faire des avances. C'est clair ?

Ses yeux étaient à présent mortels tandis qu'il fixait son petit frère.

Des glaçons auraient pu pendre des mots de Kyou, et Toya pouvait comprendre que la conversation était terminée, du moins pour l'instant. Il se leva et quitta la pièce sans même un regard en arrière ou un mot. Une fois à l'extérieur de la chambre de son frère, il s'arrêta face à la porte de la chambre de Kyoko. Il pouvait la sentir dans les limites des pièces devant lui.

Il leva sa main pour toquer, voulant être avec elle mais sachant qu'il n'avait aucune raison d'être là. Il enfonça sa main dans sa poche et se retourna pour poursuivre son chemin le long du couloir.

Si quelqu'un avait été dans ce couloir, il aurait eu un aperçu des ailes argentés chatoyantes apparaissant le long du dos de Toya, avant de disparaître sans être vues par le gardien aux yeux argentés.

Chapitre 5 « Un avertissement grogné »

Kyoko prit un élastique de sa trousse et attacha une partie de ses cheveux auburn indisciplinés en queue de cheval, créant une courte épaisseur de cheveux attachés et une longue épaisseur flottant le long de son dos. Elle se pencha en avant pour mettre une touche de blush, puis se leva, marcha jusqu'au miroir en pied et se retourna pour s'examiner. Suki l'avait convaincue de porter certains de ses vêtements et Kyoko se sentait différente.

La mini-jupe noire s'évasait lorsqu'elle se tournait, montrant des jambes bien faites grâce aux nombreux entraînements qu'elle avait pratiqués. La chemise rose et moulante avait des lacets noirs tout le long du dos, et devant, un lacet noir en forme de « V » descendait presque jusqu'à sa poitrine. Kyoko secoua la tête en voyant un décolleté si prononcé.

Cela lui faisait se demander si Suki n'était pas celle qui courait après Shinbe, tout comme il lui courait après. Ramassant ses boucles d'oreilles en forme de croix, elle se demanda pourquoi elle avait accepté de ressembler à une enfant terrible. Elle sortit de ses pensées lorsque quelqu'un toqua timidement à sa porte.

Ouvrant la porte tout en attachant ses boucles d'oreilles, Kyoko rayonna, elle se sentait mieux en voyant Suki habillée d'une manière plus sauvage qu'elle.

- Oh Suki, tu vas tous les souffler ce soir, dit-elle en regardant son amie de haut en bas.

Suki portait un pantalon en cuir moulant et un haut bleu très fin avec de longues et larges manches, le tout mettant en valeur sa silhouette. Kyoko secoua la tête en pensant au nombre de fois où Shinbe allait se faire gifler ce soir.

- Tu veux juste que Shinbe fasse l'idiot, n'est-ce pas ?

Elle regarda son amie en haussant les sourcils, ses yeux émeraudes brillant de malice.

Suki était en train de jeter un coup d’œil à Kyoko, hochant la tête d'un air satisfait.

- Ouais, j'ai l'impression que ça sera notre dernière soirée sympa avant longtemps. Shinbe m'a parlé d'une rumeur disant que dès lundi, on allait devoir commencer à s'entraîner plus intensément que jamais.

Ses yeux s'illuminèrent.

- Mais ce soir, libérons-nous. Tu vas adorer l'endroit où l'on va. C'est énorme et le groupe de ce soir va déchirer.

Suki jeta un coup d’œil aux appartements de Kyoko avec de grands yeux.

- Ouah ! Je n'étais jamais montée ici.

Elle lança un regard furtif à Kyoko.

- Personne n'a jamais eu le droit de monter ici, à part Toya. Est-ce que tu réalises qu'il n'y a que lui, Kyou et toi à cet étage ?

Elle avait été tellement nerveuse à l'idée de monter à cet étage qu'elle avait demandé la permission à Toya avant de venir dans la chambre de Kyoko.

Kyoko savait que Kyou voulait la garder là où Toya et lui pourraient mieux la surveiller. Se remémorant tout ce qu'il avait dit, elle savait qu'il avait raison concernant son lien d'amitié avec Suki dans le passé car, pour une raison inexpliquée, elle avait l'impression de la connaître depuis longtemps.

Elle avala la soudaine boule dans sa gorge.

- Peut-être que toutes les autres chambres étaient prises, je ne sais pas.

Elle se dirigea vers la porte.

- Mais je sais que je veux m'amuser ce soir car tu as raison, ça sera probablement notre dernière soirée sympa avant longtemps.

Sa main se gela sur la poignée de la porte, et elle fronça les sourcils. Il y avait quelqu'un dehors. En sachant cela, elle eut des frissons dans le dos.

Kyoko ouvra lentement la porte et regarda dans le couloir. Ne voyant personne, elle l'ouvrit complètement et Suki la suivit dehors. Elle se retourna et verrouilla la porte derrière elle, puis fit demi-tour pour regarder Suki lorsqu'elle l'entendit pousser un « cri » effrayé. Kyou se tenait là, dans l'embrasure de sa porte, l'observant... et il n'avait pas l'air content.

Kyou jeta un coup d’œil à Kyoko et sentit sa colère monter. Il tourna son regard vers Suki, l'agacement était clairement visible sur son visage.

- Laisse-nous, demanda-t-il d'une voix dangereusement glaciale.

Suki lança un regard désolé à Kyoko, puis fit rapidement ce qu'on lui avait ordonné, sachant que c'était mieux qu'hésiter. Quant à elle, elle ne voulait pas se mettre Kyou à dos, et en plus, l'homme lui donnait la chair de poule. Elle savait depuis sa rencontre avec lui qu'il était un immortel très puissant, et qu'il ne fallait pas se mettre en travers de son chemin. Elle était heureuse de l'avoir dans leur camp et non comme ennemi.

Kyoko croisa ses bras devant elle, déçue en regardant Suki se dépêcher pour disparaître de sa vue. Elle se retourna et vit qu'elle était l'objet de l'attention de Kyou ; à ce moment-là, il n'avait pas l'air content. Elle haussa les sourcils vers lui en attendant. Quand il se tenait simplement là en la perçant du regard avec ses yeux dorés et furieux, elle sentait sa colère commencer à monter en flèche. Maudit soit-il avec ses yeux perçants.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? Demanda-t-elle au final, se lassant d'attendre une explication.

Kyou avait été agacé par la présence de Suki à cet étage. Puis, lorsqu'il les avait vues sortir de la chambre habillées comme cela, il savait que ce n'était pas une bonne idée de laisser Kyoko partir. Non seulement elle était en danger face à l'ennemi, mais aussi en danger face aux gardiens, aux démons ou aux humains voulant s'accoupler avec elle. Kyou voyait rouge à cette simple pensée.

- Personne ne doit monter à cet étage sans ma permission, sauf Toya et toi, compris ?

Sa voix donnait l'impression qu'il la sermonnait.

Kyoko s'irrita mais se rappela rapidement que c'était son bâtiment, donc ses règles.

- Je suis désolée, je ne savais pas, lui dit-elle avec honnêteté.

Sentant sa colère se calmer, elle croisa ses mains devant elle. Elle commença à gigoter car il n'avait pas l'air plus heureux après ses excuses.

Kyou s'avança d'un pas vers Kyoko. L'inspectant, il avait l'impression de presque pouvoir voir sous sa chemise.

- Personne ne m'a dit que tu avais des projets ce soir.

Il sentait l'humeur de la jeune fille s'obscurcir à ses mots et ses yeux devenir plus vifs, mais il s'en fichait. Pour sa sécurité, il devait savoir ce qu'elle faisait. Il savait comment les étudiantes se comportaient, mais il pouvait sentir que Kyoko ne s'était pas encore accouplée, différente des autres... innocente.

Kyoko mordilla sa lèvre inférieure en se demandant si elle allait devoir lui dire tout ce qu'elle faisait.

- Je ne savais pas que je devais vous prévenir si je sortais.

Elle essayait de rester calme, mais savait qu'elle devait lui tenir tête pour pouvoir avoir de la liberté.

- Je sors avec Suki et Shinbe ce soir, dit-elle fermement, espérant qu'il n'essayerait pas de l'en empêcher.

Kyou fit un pas en avant, mais Kyoko fit un pas en arrière pour ne pas avoir à lever les yeux vers lui. Il sourit intérieurement d'un air narquois tout en faisant un autre pas en avant. Il la fit carrément reculer contre le mur, s'entourant de l'odeur de Kyoko.

- Habillée comme ça ?

Il avait l'air furieux.

Les yeux de Kyoko s'élargirent maintenant qu'il ne se trouvait qu'à quelques centimètres d'elle, et elle leva les yeux vers lui. Il était si grand. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Son regard devint un peu plus vif. Habillée comme... ?

- Qu'est-ce qui ne va pas avec ma tenue ?

Elle recula contre le mur lorsqu'il s'approcha de son oreille. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur son cou.

- Est-ce que tu cherches un partenaire ? chuchota-t-il dangereusement près de son oreille.

Kyoko avait soudainement peur du gardien se tenant devant elle. En temps normal, les mots qu'il avait prononcés l'aurait mise en colère, mais là, ils lui donnaient juste envie d'aller se cacher dans un trou. Si une épingle était tombée, le bruit aurait été similaire à un coup de tonnerre dans le silence. Elle sauta presque au plafond en entendant une autre voix si proche d'eux.

- Kyoko, est-ce que t'es prête ?

Toya se tenait contre un mur en les observant. Il pouvait sentir la peur de Kyoko à plus de trois mètres. Il regarda Kyou de travers tout en voyant Kyoko passer sous son bras et marcher rapidement vers lui.

Kyou se redressa, gardant toujours un air indifférent en voyant Toya se placer entre Kyoko et lui, la mettant hors de sa vue.

J'ai déjà vu ça quelque part, pensa-t-il avec agacement. Puis, il déclara froidement.

- Si elle y va, tu dois rester à ses côtés.

Le muscle de sa mâchoire fléchit tandis qu'il serrait les dents, n'aimant pas le fait que Toya ait pu la voir habillée si légèrement.

Toya pouvait voir combien Kyou était sérieux, et son regard lui donna presque des frissons.

- Je le sais déjà.

Il se tourna rapidement et prit la main de Kyoko.

- Viens, demanda-t-il doucement.

Kyoko n'allait pas s'y opposer, et cela ne la gênait pas d''être pratiquement propulsée en avant par Toya.

- Le plus tôt sera le mieux, se dit-elle.

À cet instant, elle ne voulait rien de plus que se dépêcher, et maintenant qu'elle flippait complètement, elle survolait presque les marches.

Toya lâcha sa main dès l'instant où ils sortirent du champ de vision de Kyou. Il l'observait tandis qu'elle accélérait, fronçant un sourcil. Il avait entendu ce que Kyou lui avait dit. Étant un gardien, il avait une excellente ouïe. Il était parti chercher Kyoko à l'instant où Suki dévalait les escaliers, le renversant presque ce faisant.

Cela l'avait énervé d'entendre les mots que Kyou avait chuchotés à Kyoko, et c'était tout ce qu'il pouvait faire pour prétendre n'avoir rien entendu. Il ne s'était jamais imaginé blesser Kyou mais... le fait de l'entendre dire de telles choses à Kyoko faisait ressortir le pire en lui. Elle n'avait rien fait pour mériter cela.

Toya essaya de se débarrasser de cette mauvaise sensation tandis qu'ils rejoignaient les autres.

*****

En entrant dans la boîte de nuit, Suki remarqua que Kyoko était toujours particulièrement silencieuse et eut finalement le courage de demander :

- En fait, il s'est passé quoi avec Kyou ?

- Rien du tout, répondit Kyoko qui ne voulait pas vraiment en parler.

Puis elle se rappela d'une chose qu'il avait dite :

- Il a dit qu'à partir de maintenant, personne n'avait le droit de venir à cet étage à part Toya et moi.

Elle haussa tristement les épaules et remarqua que Toya la fixait toujours.

Elle se demandait s'il avait entendu ce que Kyou avait dit, puis rougit et détourna rapidement le regard, ne voulant pas vraiment connaître la réponse à cette question. C'était probablement sa dernière nuit de liberté, elle vida donc son esprit et regarda autour d'elle avec la ferme intention de s'amuser d'une manière ou d'une autre.

Les yeux de Suki s'élargirent lorsqu'elle sentit des bras l'envelopper par derrière et la tirer vers un corps musclé. En tournant la tête pour pouvoir voir, elle tomba nez à nez avec des yeux d'améthyste.

Shinbe plongea sa tête dans son cou, se blottissant contre elle tout en souriant.

- Viens danser avec moi, l'invita-t-il d'une voix séduisante.

- Mais on vient juste d'arriver.