banner banner banner
Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre
Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre
Оценить:
Рейтинг: 0

Полная версия:

Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre

скачать книгу бесплатно

– Et son souper ?

– Il ne soupera pas !

– Comment ? dit Marthe en joignant les mains.

– Non, bonne Marthe, il ne mangera plus, ni personne dans la maison ! Mon oncle Lidenbrock nous met tous ? la di?te jusqu’au moment o? il aura dеchiffrе un vieux grimoire qui est absolument indеchiffrable !

– Jеsus ! nous n’avons donc plus qu’? mourir de faim ! »

Je n’osai pas avouer qu’avec un homme aussi absolu que mon oncle, c’еtait un sort inеvitable.

La vieille servante, sеrieusement alarmеe, retourna dans sa cuisine en gеmissant.

Je me mis au travail. Je triai, j’еtiquetai, je disposai dans leur vitrine toutes ces pierres creuses au dedans desquelles s’agitaient de petits cristaux.

Mais cette occupation ne m’absorbait pas. L’affaire du vieux document ne laissait point de me prеoccuper еtrangement. Ma t?te bouillonnait, et je me sentais pris d’une vague inquiеtude. J’avais le pressentiment d’une catastrophe prochaine.

Au bout d’une heure, mes gеodes еtaient еtagеes avec ordre. Je me laissai aller alors dans le grand fauteuil, les bras ballants et la t?te renversеe.

O? pouvait ?tre mon oncle en ce moment ? Rentrerait-il triomphant ou dеcouragе ? Qui aurait raison l’un de l’autre, du secret ou de lui ? Je m’interrogeais ainsi, et, machinalement, je pris entre mes doigts la feuille de papier sur laquelle s’allongeait l’incomprеhensible sеrie des lettres tracеes par moi. Je me rеpеtais :

« Qu’est-ce que cela signifie ? »

J’еtais en proie ? une sorte d’hallucination ; j’еtouffais ; il me fallait de l’air. Machinalement, je m’еventai avec la feuille de papier[22 - Machinalement, je m’еventai avec la feuille de papier… – Я обмахнулся машинально листком бумаги…], dont le verso et le recto se prеsent?rent successivement ? mes regards.

Quelle fut ma surprise, quand dans l’une de ces voltes rapides, au moment o? le verso se tournait vers moi, je crus voir appara?tre des mots parfaitement lisibles, des mots latins, entre autres « craterem » et « terrestre » !

Soudain une lueur se fit dans mon esprit ; ces seuls indices me firent entrevoir la vеritе ; j’avais dеcouvert la loi du chiffre.

Je me penchai sur la table ; je posai mon doigt successivement sur chaque lettre, et, sans m’arr?ter, sans hеsiter un instant, je pronon?ai ? haute voix la phrase tout enti?re.

Mais quelle stupеfaction, quelle terreur m’envahit ! Je restai d’abord comme frappе d’un coup subit. Quoi ! ce que je venais d’apprendre s’еtait accompli ! un homme avait eu assez d’audace pour pеnеtrer !…

« Ah ! m’еcriai-je en bondissant, mais non ! mais non ! mon oncle ne le saura pas ! Il ne manquerait plus qu’il vint ? conna?tre un semblable voyage ! [23 - Il ne manquerait plus qu’il vint ? conna?tre un semblable voyage ! – Он непременно захочет совершить такое путешествие!] Il voudrait en go?ter aussi ! Rien ne pourrait l’arr?ter ! Un gеologue si dеterminе ! il partirait quand m?me, malgrе tout, en dеpit de tout ! et il m’emm?nerait avec lui, et nous n’en reviendrions pas ! Jamais ! jamais ! »

Mon excitation еtait difficile ? peindre.

« Non ! non ! ce ne sera pas, dis-je avec еnergie, et, puisque je peux emp?cher qu’une pareille idеe vienne ? l’esprit de mon tyran, je le ferai. ? tourner et retourner ce document, il pourrait par hasard en dеcouvrir la clef ! Dеtruisons-le. »

Il y avait un reste de feu dans la cheminеe. Je saisis non seulement la feuille de papier, mais le parchemin de Saknussemm ; j’allais prеcipiter le tout sur les charbons et anеantir ce dangereux secret, quand la porte du cabinet s’ouvrit. Mon oncle parut.

V

Je n’eus que le temps de replacer sur la table le malencontreux document.

Le professeur Lidenbrock paraissait profondеment absorbе par sa pensеe dominante. Il semblait vouloir appliquer quelque combinaison nouvelle. En effet, il s’assit dans son fauteuil, et, la plume ? la main, il commen?a ? еtablir des formules qui ressemblaient ? un calcul algеbrique.

Pendant trois longues heures, mon oncle travailla sans parler, sans lever la t?te, effa?ant, reprenant, recommen?ant mille fois.

Le temps s’еcoulait ; la nuit se fit ; les bruits de la rue s’apais?rent ; mon oncle, toujours courbе sur sa t?che, ne vit rien, pas m?me la bonne Marthe qui entrouvrit la porte et dit :

« Monsieur soupera-t-il ce soir ? »

Aussi Marthe dut-elle s’en aller sans rеponse. Pour moi, apr?s avoir rеsistе pendant quelque temps, je fus pris d’un invincible sommeil, et je m’endormis.

Quand je me rеveillai, le lendemain, l’infatigable professeur еtait encore au travail. Ses yeux rouges, son teint blafard indiquaient assez sa lutte terrible avec l’impossible.

Vraiment, il me fit pitiе. Malgrе les reproches que je croyais ?tre en droit de lui faire, une certaine еmotion me gagnait. Toutes ses forces vives se concentraient sur un seul point, et, comme elles ne s’еchappaient pas par leur exutoire ordinaire, on pouvait craindre que leur tension ne le f?t еclater d’un instant ? l’autre[24 - comme elles ne s’еchappaient pas par leur exutoire ordinaire, on pouvait craindre que leur tension ne le f?t еclater d’un instant ? l’autre – поскольку они не находили обычного выхода, возникало опасение, что умственное напряжение того и гляди разорвёт голову дядюшки].

Je pouvais d’un geste desserrer cet еtau de fer qui lui serrait le cr?ne, d’un mot seulement ! et je n’en fis rien.

« Non, non, rеpеtai-je, non, je ne parlerai pas ! Il voudrait y aller, je le connais ; rien ne saurait l’arr?ter. C’est une imagination volcanique, et, pour faire ce que d’autres gеologues n’ont point fait, il risquerait sa vie. Je me tairai. Dеcouvrir le secret, ce serait tuer le professeur Lidenbrock ! Qu’il le devine, s’il le peut. »

Ceci rеsolu, je me croisai les bras, et j’attendis. Mais j’avais comptе sans un incident qui se produisit ? quelques heures de l?.

Deux heures sonn?rent. Cela devenait ridicule, intolеrable m?me. Je trouvai m?me parfaitement absurde d’avoir attendu si longtemps, et mon parti fut pris de tout dire[25 - et mon parti fut pris de tout dire – и я принял решение обо всём рассказать].

Je cherchais donc une entrеe en mati?re, pas trop brusque, quand le professeur se leva, mit son chapeau et se prеpara ? sortir.

« Mon oncle ! » dis-je.

Il ne parut pas m’entendre.

« Mon oncle Lidenbrock ! rеpеtai-je en еlevant la voix.

– Hein ? fit-il comme un homme subitement rеveillе.

– Eh bien ! cette clef ?

– Quelle clef ? La clef de la porte ?

– Mais non, m’еcriai-je, la clef du document ! »

Le professeur me regarda par-dessus ses lunettes.

Je remuai la t?te de haut en bas. Il secoua la sienne avec une sorte de pitiе, comme s’il avait affaire ? un fou. Je fis un geste plus affirmatif.[26 - Je fis un geste plus affirmatif. – Я сделал более определённый утвердительный жест.]

« Oui, cette clef !… le hasard !…

– Que dis-tu ? s’еcria-t-il avec une indescriptible еmotion.

– Tenez, dis-je en lui prеsentant la feuille de papier sur laquelle j’avais еcrit, lisez.

– Mais cela ne signifie rien ! rеpondit-il en froissant la feuille.

– Rien, en commen?ant ? lire par le commencement, mais par la fin… »

Je n’avais pas achevе ma phrase que le professeur poussait un cri, mieux qu’un cri, un vеritable rugissement ! Une rеvеlation venait de se faire, dans son esprit. Il еtait transfigurе.

« Ah ! ingеnieux Saknussemm ! s’еcria-t-il, tu avais donc d’abord еcrit ta phrase ? l’envers ? »

Et se prеcipitant sur la feuille de papier, l’Cil trouble, la voix еmue, il lut le document tout entier, en remontant de la derni?re lettre ? la premi?re.

Il еtait con?u en ces termes :

In Sneffels Yoculis craterem kem delibat umbra Scartaris Julii intra calendas descende, audas viator, et terrestre centrum attinges. Kod feci. Arne Saknussem.

Ce qui, de ce mauvais latin, peut ?tre traduit ainsi :

Descends dans le crat?re du Yocul de Sneffels que l’ombre du Scartaris vient caresser avant les calendes de Juillet, voyageur audacieux, et tu parviendrasau centre de la Terre. Ce que j’ai fait.

    Arne Saknussemm.

Mon oncle, ? cette lecture, bondit comme s’il e?t inopinеment touchе une bouteille de Leyde[27 - bondit comme s’il e?t inopinеment touchе une bouteille de Leyde – подскочил, словно случайно коснулся лейденской банки]. Il еtait magnifique d’audace, de joie et de conviction.

Il allait et venait ; il prenait sa t?te ? deux mains ; il dеpla?ait les si?ges ; il empilait ses livres ; il jonglait avec ses prеcieuses gеodes ; il lan?ait un coup de poing par-ci, une tape par-l?. Enfin ses nerfs se calm?rent et, comme un homme еpuisе, il retomba dans son fauteuil.

« Quelle heure est-il donc ? demanda-t-il apr?s quelques instants de silence.

– Trois heures, rеpondis-je.

– Tiens ! mon d?ner a passе vite. Je meurs de faim. ? table. Puis ensuite…

– Ensuite ?

– Tu feras ma malle.

– Hein ! m’еcriai-je.

– Et la tienne ! » rеpondit l’impitoyable professeur en entrant dans la salle ? manger.

VI

? ces paroles un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je rеsolus m?me de faire bonne figure.[28 - Je rеsolus m?me de faire bonne figure. – Я даже решил не подавать виду.] Des arguments scientifiques pouvaient seuls arr?ter le professeur Lidenbrock. Or, il y en avait, et de bons, contre la possibilitе d’un pareil voyage. Aller au centre de la terre ! Quelle folie !

Pendant le repas, mon oncle fut presque gai ; il lui еchappait de ces plaisanteries de savant qui ne sont jamais bien dangereuses. Apr?s le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet.


Вы ознакомились с фрагментом книги.
Для бесплатного чтения открыта только часть текста.
Приобретайте полный текст книги у нашего партнера:
Полная версия книги
(всего 11 форматов)