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Pièces choisies
Pièces choisies
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Pièces choisies

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LE VICE-PRЕSIDENT. (? Ir?ne.) Est-ce vrai ?

IR?NE ne rеpond pas.

Pourquoi ne l’avez-vous pas dit plus t?t ?

IR?NE. Qu’est-ce que ?a aurait changе ?

LE VICE-PRЕSIDENT. Sur le fond, rien. Mais maintenant, au moins, je comprends votre conduite. Cependant il faut quand m?me rendre l’argent.

LE DOCTEUR. Dites-moi, combien. (Il sort son portefeuille.)

LE VICE-PRЕSIDENT. Une somme misеrable, on peut m?me dire insignifiante, tout bonnement ridicule, de la petite monnaie, ? quoi bon en parler.

LE DOCTEUR. Pouvez-vous avancer un chiffre approximatif ?

LE VICE-PRЕSIDENT. Deux millions d’euros.

LE DOCTEUR. Deux millions d’euros ?!

LE VICE-PRЕSIDENT. Oui, dans ces eaux-l?. Comme vous le comprenez, pour une banque cela ne saurait passer pour un dommage. Beaucoup plus graves apparaissent le vol en lui-m?me et l’escroquerie. Croyez-moi, il me sera tr?s difficile d’еtouffer l’affaire.

LE DOCTEUR. Je comprends et j’apprеcie beaucoup. (Il range son portefeuille. ? Ir?ne.) Je crains, ma ch?re, de n’?tre pas en еtat de rendre cette modique somme ? la banque. Et comment, tout de m?me, votre fr?re s’y est-il pris pour perdre si grande quantitе d’argent ?

IR?NE. (Soupirant.) Au casino, on peut dеpenser de telles sommes en trente minutes.

LE DOCTEUR. Mais ne m’aviez-vous pas vous-m?me dit, qu’il еtait le meilleur joueur de cartes ?

IR?NE. De cartes, mais pas ? la roulette. Et Michel, pour notre malheur, a la passion du jeu.

JEANNE. (Troublеe.) ? propos, o? est-il ?

IR?NE. En effet, o? est Michel ? (Elle regarde, inqui?te, tout autour d’elle.) Va voir, il est peut-?tre dans la salle d’attente.

JEANNE sort prеcipitamment et revient. Le dеsarroi se lit sur son visage.

JEANNE. Il n’y est pas.

IR?NE. (D’une voix qui tombe.) Nous l’avons laissе encore еchapper.

LE DOCTEUR. Je ne comprends pas pourquoi vous vous faites autant de soucis pour lui. Vous dites bien qu’il est en parfaite santе ?

JEANNE. Oui, il est en bonne santе, mais…

LE DOCTEUR. Mais quoi ?

IR?NE. Vous comprenez, il vit tr?s mal le fait que nous soyons dans le malheur ? cause de lui.

LE DOCTEUR. Et alors ?

IR?NE. Et il a cette manie : jouer tout son argent. Et plus il joue, plus il perd. C’est pourquoi, ces derni?res semaines nous nous effor?ons de ne pas le perdre de vue.

JEANNE. Ir?ne, calme-toi. Il ne peut pas ?tre au casino car en ce moment il n’a simplement pas de quoi jouer. Je lui ai confisquе tout l’argent, m?me la monnaie.

LE DOCTEUR. Hum… J’ai peur d’avoir commis un impair.

Les femmes fixent un regard interrogatif sur LE DOCTEUR. Il avoue, l’air contrit.

Je lui ai avancе de l’argent.

JEANNE. Combien ?

LE DOCTEUR. Mille euros.

JEANNA. Vous avez perdu la t?te ?!

LE DOCTEUR. (L’air coupable.) Oui, depuis ce matin.

Un tеlеphone sonne. IR?NE sort le sien de son sac.

IR?NE. Allo ! Oui, chеri. O? es-tu ? (Elle еcoute longuement. Tous sont tendus et l’observent. Sur son visage alternent la peur, l’espoir, la dеception, la joie. Ces changements se retrouvent au m?me moment sur le visage des autres. IR?NE ach?ve de parler.)

JEANNE. Alors ?

IR?NE. Naturellement, apr?s avoir re?u de l’argent, il a tout de suite filе au casino.

JEANNE. (Affectеe.) Je savais bien.

IR?NE. Et il a presque tout perdu.

JEANNE. Comme toujours.

IR?NE. (D’un air triomphal.) Mais ensuite, il a gagnе deux millions d’euros ! Il a dеj? appelе un taxi et il arrive avec l’argent !

Euphorie gеnеrale.

JEANNE. (Enla?ant Ir?ne.) Quel bonheur ! (Au vice-prеsident.) Vous aurez votre argent tout de suite.

LE VICE-PRЕSIDENT. Croyez-moi, je me rеjouis de cela plus que tout autre. Un scandale ? la banque, Ir?ne sur le banc des accusеs, les titres des journaux… Cela m’aurait rendu fou.

LE DOCTEUR. Tout est bien qui finit bien. Arrosons cela avec du champagne ! (Il ouvre une bouteille et verse le champagne dans les verres.)

IR?NE. Aux jours heureux !

Entre MICHEL, une petite mallette ? la main. Il est accueilli par un brouhaha de salutations et de fеlicitations.

LE DOCTEUR. Je vous salue, mon cher. Bien s?r, il faudrait vous couper la t?te, mais on ne juge pas les vainqueurs. Je vous pardonne, ? cause de votre sCur.

JEANNE. (Enla?ant son mari.) Si tu savais par quels еtats nous sommes passеs !

IR?NE. Donne-lui (faisant un signe de t?te en direction du banquier) ce maudit argent.

MICHEL. (Confus.) Quel argent ?

IR?NE. Celui que tu as gagnе. O? est-il ? Dans la mallette ?

MICHEL reste silencieux, l’air coupable. Frappеe par une intuition soudaine, IR?NE ouvre en un еclair la mallette. Elle est vide.

Qu’est-ce que ?a veut dire ? Tu n’as rien gagnе ?

MICHEL. Si, j’ai gagnе ! J’ai gagnе deux millions. Tu imagines, deux millions !

IR?NE. (Avec un soupir de soulagement.) Eh bien, alors, rends-les ? la banque.

MICHEL. Tu comprends, je les ai mis dans la mallette, j’ai appelе un taxi et je t’ai tеlеphonе. Et apr?s, je me suis dit : vu que ?a me rеussit autant aujourd’hui, je vais tout risquer. Pas seulement pour rembourser la dette, mais aussi pour assurer nos besoins matеriels.

JEANNE. Et tu as tout perdu ?

MICHEL. Non, pas tout.

JEANNE. (Soupirant de soulagement.) Dieu merci.

MICHEL. Pas tout, mais deux fois plus. (Il se tait.)

LE VICE-PRЕSIDENT. Et ? combien se monte la dette ?

MICHEL. (Confus.) ? quatre millions.

Tous sont assommеs. IR?NE s’assoit dans le fauteuil, sans aucune force. Le DOCTEUR boit un autre verre de cognac. LE VICE-PRЕSIDENT se prend la t?te ? deux mains.


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