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Волшебные французские сказки / Contes de fées français
Волшебные французские сказки / Contes de fées français
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Волшебные французские сказки / Contes de fées français

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Волшебные французские сказки / Contes de fеes fran?ais
И. В. Геннис

Легко читаем по-французски
В книгу вошли французские народные сказки, которые литературно обработал французский писатель и поэт эпохи классицизма Шарль Перро: «Мальчик-с-пальчик», «Ослиная шкура» (переложение в стихотворной форме), «Синяя борода», «Рике с хохолком» (последнюю сказку сочинил сам Перро). Все эти произведения отличает прекрасный французский язык, увлекательность изложения и юмор. Сказки снабжены комментариями, в которых объясняются некоторые сложности лексико-грамматического характера. В конце каждой даны простые упражнения для проверки понимания текста и закрепления новых слов. Книгу завершает небольшой французско-русский словарь, включающий основную использованную автором лексику. Издание предназначается для всех, кто начинает изучать французский язык.

Волшебные французские сказки /= Contes de fеes fran?ais

© Геннис И. В.

© ООО «Издательство АСТ», 2018

Charles Perrault

Le Petit Poucet

Il еtait une fois[1 - Il еtait une fois – Жили-были (так начинаются многие сказки)] un b?cheron et une b?cheronne qui avaient sept enfants, tous gar?ons.

Ils еtaient fort[2 - fort – здесь: очень] pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore gagner sa vie[3 - gagner sa vie – зарабатывать на жизнь]. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune еtait fort dеlicat et ne disait mot : prenant pour b?tise ce qui еtait une marque de la bontе de son esprit[4 - prenant pour b?tise ce qui еtait une marque de la bontе de son esprit – они принимли за глупость то, что было признаком его доброго ума]. Il еtait fort petit, et, quand il vint au monde, il n’еtait gu?re plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le Petit Poucet.

Ce pauvre enfant еtait le souffre-douleurs de la maison[5 - le souffre-douleurs de la maison – объект насмешек и издевательств всей семьи], et on lui donnait toujours le tort. Cependant il еtait le plus fin et le plus avisе de tous ses fr?res, et, s’il parlait peu, il еcoutait beaucoup.

Il vint une annеe tr?s f?cheuse, et la famine fut si grande que ces pauvres gens rеsolurent[6 - rеsolurent – форма Passе Simple глагола rеsoudre «решать»: они решили] de se dеfaire de leurs enfants. Un soir que ces enfants еtaient couchеs, et que le b?cheron еtait aupr?s du feu avec sa femme, il lui dit, le cCur serrе de douleur : « Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants ; je ne saurais les voir mourir de faim[7 - je ne saurais les voir mourir de faim – мне будет невыносимо смотреть, как они умирают с голода] devant mes yeux, et je suis rеsolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera bien aisе, car, tandis qu’ils s’amuseront ? fagoter, nous n’avons qu’? nous enfuir sans qu’ils nous voient. – Ah ! s’еcria la b?cheronne, pourrais-tu toi-m?me mener perdre tes enfants ! » Son mari avait beau[8 - Son mari avait beau… – напрасно её муж пытался…] lui reprеsenter leur grande pauvretе, elle ne pouvait y consentir ; elle еtait pauvre, mais elle еtait leur m?re. Cependant, ayant considеrе quelle douleur ce lui serait de les voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant.

Le Petit Poucet ou?t tout ce qu’ils dirent, car, ayant entendu, de dedans son lit[9 - de dedans son lit – из своей постели], qu’ils parlaient d’affaires, il s’еtait levе doucement et s’еtait glissе sous l’escabelle de son p?re, pour les еcouter sans ?tre vu. Il alla se recoucher et ne dormit point du reste de la nuit, songeant ? ce qu’il avait ? faire[10 - songeant ? ce qu’il avait ? faire – думая о том, что ему предстояло сделать]. Il se leva de bon matin, et alla au bord d’un ruisseau, o? il emplit ses poches de petits cailloux blancs, et ensuite revint ? la maison. On partit, et le Petit Poucet ne dеcouvrit rien de tout ce qu’il savait ? ses fr?res.

Ils all?rent dans une for?t fort еpaisse, o?, ? dix pas de distance, on ne se voyait pas l’un l’autre. Le b?cheron se mit ? couper du bois[11 - couper du bois – рубить лес], et ses enfants ? ramasser des broutilles pour faire des fagots. Le p?re et la m?re, les voyant occupеs ? travailler, s’еloign?rent d’eux insensiblement, et puis s’enfuirent tout ? coup par un petit sentier dеtournе[12 - par un petit sentier dеtournе – неприметной дальней тропинкой].

Lorsque ces enfants se virent seuls, ils se mirent ? crier et ? pleurer de toute leur force. Le Petit Poucet les laissait crier, sachant bien par o? il reviendrait ? la maison[13 - sachant bien par o? il reviendrait ? la maison – прекрасно зная, как он вернётся домой], car en marchant il avait laissе tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. Il leur dit donc : « Ne craignez point, mes fr?res ; mon p?re et ma m?re nous ont laissеs ici, mais je vous ram?nerai bien au logis : suivez-moi seulement. » Ils le suivirent, et il les mena jusqu’? leur maison, par le m?me chemin qu’ils еtaient venus dans la for?t. Ils n’os?rent d’abord entrer, mais ils se mirent tous contre la porte, pour еcouter ce que disaient leur p?re et leur m?re.

Dans le moment que le b?cheron et la b?cheronne arriv?rent chez eux, le seigneur du village leur envoya dix еcus, qu’il leur devait il y avait longtemps, et dont ils n’espеraient plus rien. Cela leur redonna la vie[14 - Cela leur redonna la vie. – Это придало им жизненных сил.], car les pauvres gens mouraient de faim. Le b?cheron envoya sur l’heure sa femme ? la boucherie. Comme il y avait longtemps qu’elle n’avait mangе, elle acheta trois fois plus de viande qu’il n’en fallait pour le souper de deux personnes. Lorsqu’ils furent rassasiеs, la b?cheronne dit : « Hеlas ! o? sont maintenant nos pauvres enfants ! Ils feraient bonne ch?re de ce qui nous reste l?[15 - Ils feraient bonne ch?re de ce qui nous reste l?. – Им было бы чем полакомиться.]. Mais aussi, Guillaume, c’est toi qui les a voulu perdre ; j’avais bien dit que nous nous en repentirions. Que fontils maintenant dans cette for?t ? Hеlas ! mon Dieu, les loups les ont peut-?tre dеj? mangеs ! Tu es bien inhumain d’avoir perdu ainsi tes enfants ! »

Le b?cheron s’impatienta ? la fin ; car elle redit plus de vingt fois qu’ils s’en repentiraient, et qu’elle l’avait bien dit. Il la mena?a de la battre, si elle ne se taisait. Ce n’est pas que le b?cheron ne f?t peut-?tre encore plus f?chе que sa femme, mais c’est qu’elle lui rompait la t?te[16 - Ce n’est pas que le b?cheron ne f?t peut-?tre encore plus f?chе que sa femme, mais c’est qu’elle lui rompait la t?te… – Дело было не в том, что он досадовал не так сильно, как его жена, а в том, что она слишком его донимала…], et qu’il еtait de l’humeur de beaucoup d’autres gens[17 - de l’humeur de beaucoup d’autres gens – с таким же отношением, как и у большинства других людей], qui aiment fort que les femmes disent bien, mais qui trouvent tr?s importunes celles qui ont toujours bien dit.

La b?cheronne еtait tout en pleurs : « Hеlas ! o? sont maintenant mes enfants, mes pauvres enfants ! » – Elle le dit une fois si haut, que les enfants, qui еtaient ? la porte, l’ayant entendu, se mirent ? crier tous ensemble : « Nous voil? ! nous voil? ! » – Elle courut vite leur ouvrir la porte, et leur dit en les embrassant : « Que je suis aise de vous revoir[18 - Que je suis aise de vous revoir… – Как я рада вас снова видеть…], mes chers enfants ! Vous ?tes bien las, et vous avez bien faim ; et toi, Pierrot, comme te voil? crottе, viens que je te dеbarbouille. – Ce Pierrot еtait son fils a?nе, qu’elle aimait plus que tous les autres, parce qu’il еtait un peu rousseau, et qu’elle еtait un peu rousse. Ils se mirent ? table, et mang?rent d’un appеtit qui faisait plaisir au p?re et ? la m?re, ? qui ils racontaient la peur qu’ils avaient eue dans la for?t, en parlant presque toujours tous ensemble. Ces bonnes gens еtaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix еcus dur?rent[19 - et cette joie dura tant que les dix еcus dur?rent – и радость продолжалась до тех пор, пока не закончились десять экю].

Mais, lorsque l’argent fut dеpensе, ils retomb?rent dans leur premier chagrin, et rеsolurent de les perdre encore ; et, pour ne pas manquer leur coup, de les mener bien plus loin que la premi?re fois.

Ils ne purent parler de cela si secr?tement qu’ils ne fussent entendus par le Petit Poucet, qui fit son compte de sortir d’affaire comme il avait dеj? fait ; mais, quoiqu’il se f?t levе de grand matin pour aller ramasser de petits cailloux, il ne put en venir ? bout, car il trouva la porte de la maison fermеe ? double tour. Il ne savait que faire, lorsque, la b?cheronne leur ayant donnе ? chacun un morceau de pain pour leur dеjeuner, il songea qu’il pourrait se servir de son pain au lieu de cailloux, en le jetant par miettes le long des chemins o? ils passeraient : il le serra donc dans sa poche.

Le p?re et la m?re les men?rent dans l’endroit de la for?t le plus еpais et le plus obscur ; et, d?s qu’ils y furent, ils gagn?rent un faux-fuyant[20 - ils gagn?rent un faux-fuyant – они достигли того места, где и думали совершить уловку], et les laiss?rent l?. Le Petit Poucet ne s’en chagrina pas beaucoup, parce qu’il croyait retrouver aisеment son chemin, par le moyen de son pain qu’il avait semе partout o? il avait passе ; mais il fut bien surpris lorsqu’il ne put en retrouver une seule miette : les oiseaux еtaient venus qui avaient tout mangе.

Les voil? donc bien affligеs ; car, plus ils marchaient, plus ils s’еgaraient, et s’enfon?aient dans la for?t. La nuit vint, et il s’еleva un grand vent qui leur faisait des peurs еpouvantables. Ils croyaient n’entendre de tous c?tеs que les hurlements de loups qui venaient ? eux pour les manger. Ils n’osaient presque se parler, ni tourner la t?te. Il survint une grosse pluie, qui les per?a jusqu’aux os[21 - Il survint une grosse pluie, qui les per?a jusqu’aux os… – Начался сильный ливень, от которого они промокли до костей…] ; ils glissaient ? chaque pas, et tombaient dans la boue, d’o? ils se relevaient tout crottеs, ne sachant que faire de leurs mains.

Le Petit Poucet grimpa au haut d’un arbre, pour voir s’il ne dеcouvrirait rien ; ayant tournе la t?te de tous c?tеs, il vit une petite lueur comme d’une chandelle, mais qui еtait bien loin, par-del? la for?t. Il descendit de l’arbre, et, lorsqu’il fut ? terre, il ne vit plus rien : cela le dеsola. Cependant, ayant marchе quelque temps, avec ses fr?res, du c?tе qu’il avait vu la lumi?re, il la revit en sortant du bois.

Ils arriv?rent enfin ? la maison o? еtait cette chandelle, non sans bien des frayeurs : car souvent ils la perdaient de vue ; ce qui leur arrivait toutes les fois qu’ils descendaient dans quelques fonds. Ils heurt?rent ? la porte, et une bonne femme vint leur ouvrir. Elle leur demanda ce qu’ils voulaient. Le petit Poucet lui dit qu’ils еtaient de pauvres enfants qui s’еtaient perdus dans la for?t, et qui demandaient ? coucher par charitе. Cette femme, les voyant tous si jolis, se mit ? pleurer, et leur dit : « Hеlas ! mes pauvres enfants, o? ?tes-vous venus ? Savez-vous bien que c’est ici la maison d’un Ogre qui mange les petits enfants ? – Hеlas ! madame, lui rеpondit le Petit Poucet, qui tremblait de toute sa force, aussi bien que ses fr?res, que ferons-nous ? Il est bien s?r que les loups de la for?t ne manqueront pas de nous manger[22 - ne manqueront pas de nous manger – не преминут воспользоваться случаем, чтобы нас съесть] cette nuit si vous ne voulez pas nous retirer chez vous, et, cela еtant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous mange ; peut-?tre qu’il aura pitiе de nous si vous voulez bien l’en prier. » La femme de l’Ogre, qui crut qu’elle pourrait les cacher ? son mari jusqu’au lendemain matin, les laissa entrer, et les mena se chauffer aupr?s d’un bon feu ; car il y avait un mouton tout entier ? la broche[23 - il y avait un mouton tout entier ? la broche – на вертеле был целый баран], pour le souper de l’Ogre.

Comme ils commen?aient ? se chauffer, ils entendirent heurter trois ou quatre grands coups ? la porte : c’еtait l’Ogre qui revenait. Aussit?t sa femme les fit cacher sous le lit, et alla ouvrir la porte. L’Ogre demanda d’abord si le souper еtait pr?t, et si on avait tirе du vin[24 - et si on avait tirе du vin – и налито ли вино], et aussit?t se mit ? table. Le mouton еtait encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur. Il flairait ? droite et ? gauche, disant qu’il sentait la chair fra?che[25 - disant qu’il sentait la chair fra?che – говоря, что он чувствует запах свежего мяса]. « Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens d’habiller, que vous sentez[26 - Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens d’habiller, que vous sentez. – Должно быть, – сказала ему жена, – это вы слышите запах телёнка, которого я только что разделала.]. – Je sens la chair fra?che, te dis-je encore une fois, reprit l’Ogre, en regardant sa femme de travers ; et il y a ici quelque chose que je n’entends pas. » En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit. « Ah ! dit-il, voil? donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais ? quoi il tient que je ne te mange aussi[27 - Je ne sais ? quoi il tient que je ne te mange aussi… – Не возьму в толк, отчего я тебя тоже не съел…] : bien t’en prend d’?tre une vieille b?te. Voil? du gibier qui me vient bien ? propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci. »

Il les tira de dessous le lit, l’un apr?s l’autre. Ces pauvres enfants se mirent ? genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d’avoir de la pitiе, les dеvorait dеj? des yeux, et disait ? sa femme que ce seraient l? de friands morceaux, lorsqu’elle leur aurait fait une bonne sauce.


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