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On sent la tiеdeur du vent.
Еclairеs de tr?s loin, les champs des blеs m?ris
Se tiennent comme une mer sans fin…
Puis le vent souffle plus fort, les champs endormis
Bruissent des еpis presque pleins.
Mais le vent souffle toujours, au ciel, les nuages
Cachent peu ? peu le croissant,
Une grande ombre douce qui, lentement dans l’air,
nage,
Couvre les prеs et les champs.
Une houle cendrеe est au-dessus de larges champs;
Au-dessus de la lisi?re,
La lumi?re qui descend de petits nuages en vibrant
Court par une onde d’or, tr?s claire.
La nuit para?t ? un r?ve, ? un conte de fеes,
Le doux sommeil est inquiet
Par la caresse anxieuse de la belle nuit d’еtе
Au point du jour en juillet …
***
La lumi?re dispara?t tellement triste
Au coucher du soleil! Regardez:
Sur le chaume, derri?re la proche lisi?re,
On ne voit rien plus loin dans les prеs.
Sur la plaine, la pеnombre d'automne
Se rеpand dans la nuit largement;
Les silhouettes des saules sont visibles
? l'ouest еcarlate lеg?rement.
Pas de bruit! Le cCur plein de tristesse
En languit, mais personne ne comprends…
Est-ce parce qu’on est si loin d’un g?te,
Est-ce parce qu'il fait si sombre aux champs?
Ou est-ce parce que l'automne qui s’approche
Sent toujours quelque chose de tr?s cher:
D’une tristesse silencieuse du village
Et de nos champs dеserts?
Les champs deviennent plus sombres et la lumi?re
solaire
S’y noie avant la nuit comme dans la mer sans fin,
L'obscuritе douce suit dans la steppe la lumi?re
Muette et triste qui s'еteint.
Seuls des zisels y sifflent ou sur la dеrayure,
Comme une ombre, une gerboise court
mystеrieusement
Par de grands sauts rapides sans bruit ? toute allure,
En s’еclipsant aux champs…
***
Tous les oiseaux partent. Le bois vide
Pеrit, malade, de la fa?on
Docile et le ravin humide
Sent une odeur de champignons.
Ils deviennent clairs, les fourrеs denses.
Sous les buissons, l’herbe est foulеe.
Avec les pluies d’automne intenses,
Les feuilles vont se dеcomposer.
Le vent souffle aux champs. Le jour sombre
Est frais et toute la belle journеe,
J’erre dans la steppe jusqu’aux pеnombres
Loin des villages et des citеs.
Bercе par le pas monotone
Du cheval, par une paix, envahi,
J’еcoute le vent qui chante et sonne
Dans les canons de mon fusil.
Au loin maritime,
Le soir va s’еteindre…
Le ciel devient sombre,
Les vagues deviennent sombres…
Le soleil qui couche
Jette la douce lumi?re
Des derni?res lueurs…
Mais mon ?me refuse
Tout cela de conna?tre.
Еtranger, j’arrive
Chaque soir sur la c?te.
Assis sur une pierre,
Je regarde une voile
Et la douce lumi?re
Des derni?res lueurs…
Alors, mon cCur pleure
De la m?me tristesse:
Toujours, il me semble
Que, par une traverse,
Je vais dans la steppe;
Le soleil qui couche
Lentement, еclaire
Au loin la mer sombre
Des blеs m?rissants…
***
Partout au bois, le jour est sombre.
Les dеpressions sont bleues; aux prеs,
L’herbe argentеe blanchoie dans l’ombre
Et un hibou s’est rеveillе.
Des pins passent vers l’ouest en file
Comme des troupes de gardes aux aguets.
L’Oiseau-de-feu solaire scintille
D’une lueur p?le aux vieilles for?ts.
Temp?te de neige
La nuit, aux champs, quand une temp?te chantonne,
Dans le sommeil, des bouleaux blancs redonnent …
La lune еclaire ce paysage champ?tre,
Une ombre p?le court et va dispara?tre…