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Captiver Une Princesse Américaine
Captiver Une Princesse Américaine
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Captiver Une Princesse Américaine

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- Le plaisir était pour moi, même si vous avez failli me renverser. J'espère avoir de vos nouvelles très bientôt.

Sur ces mots, Alice Paul laissa Brianne à ses occupations.

Alors qu’elle se tourna vers sa mère et son frère, elle heurta un torse masculin musclé. Oh zut. Était-ce de la malchance ? D'abord Alice Paul, et maintenant ce gentilhomme sans méfiance...

- Pardonnez-moi, s’exclama-t-elle.

- Connaissez-vous la femme avec laquelle vous conversiez ? demanda l'homme. Son profond accent anglais lui rappelait Thor, son grand-père. Il exprimait un soupçon d'autorité. Ses cheveux étaient aussi noirs qu’une nuit sans lune, et ses yeux de la couleur du ciel pendant un orage, un mélange de gris et de bleu.

- Je ne vois pas en quoi cela vous concerne, répondit-elle. Comme vous ne faites définitivement pas partie de mes connaissances.

Brianne leva les yeux vers l'homme et retint son souffle. Il était magnifique. Si elle devait être honnête avec elle-même, elle devait admettre qu'il était le plus beau mâle qu'elle ait jamais eu le plaisir de contempler. S'il n'était pas grossier, elle pourrait envisager de flirter avec lui.

Ses lèvres se contractèrent légèrement.

– Je suppose que vous avez raison. »

- Il ne s'agit pas d'une supposition. Nous n'avons jamais été présentés.

- Je ne suis pas en désaccord avec vous, répondit-il de manière cajoleuse. Cependant, je connais votre famille. Je vous ai déjà rencontrée, même si nous n'avons jamais été présentés.

Ceci l'a prise de court.

- Je ne vous crois pas.

Il gloussa doucement et se tourna légèrement pour qu'elle puisse voir son frère et sa mère se diriger vers eux.

- N’est-ce pas votre famille là-bas ? » Brianne leva un sourcil. Je connais William. Andrew et Alexander me sont familiers. Ils font partie de mon cercle d’amis. Je suis allé à Eton et ensuite à Oxford avec eux. »

Bien sûr, c’était évident... Quel était ce fruit du hasard ?

- Puisque vous semblez avoir un avantage sur moi, pourquoi ne pas vous présenter ?

- Lord Julian Kendall, répondit-il en s'inclinant. Maintenant, à propos de cette femme...

- Elle ne vous concerne pas, interrompit Brianne.

Elle n'avait pas besoin de leçons. Surtout qu'elle n'avait pas l'intention de s'engager avec des individus comme Alice Paul.

- Mais vous savez qui elle est ?

- Bien sûr que oui, répondit-elle. Mais je n'ai pas besoin de me justifier auprès de vous. Vous n’êtes ni mon frère ni mon père. Nous nous connaissons à peine. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois rejoindre ma famille.

Elle ne lui permit pas de dire un autre mot. Brianne le frôla et se dirigea vers sa mère et son frère. Ils l'avaient enfin remarquée et William a fait un pas dans sa direction. Brianne lui fit un signe de tête et signala de rester sur place. Ce serait plus facile s'ils ne se déplaçaient pas tous les deux en même temps. Elle n'avait aucune envie d'être à nouveau séparée d'eux. Deux conversations non désirées n'avaient pas été agréables pour elle, et elle en avait plus qu'assez de Penn Station. En fait, elle commençait à ne pas aimer l’endroit. Jusqu'à présent, il ne lui avait apporté rien de bon.

2

CHAPITRE DEUX

Julian Kendall se rendit à l'Hôtel Irving, situé au 26 Gramercy Park South. C'était un hôtel exclusif situé sur l'île de Manhattan. Rien de New York ni de l'Amérique ne lui plaisait.

Julian avait finalement atteint l'hôtel et pénétra à l'intérieur. Un employé l'accueillit immédiatement.

- Bonjour, monsieur, s’enquit un homme aux cheveux brun foncé et aux tempes grisonnantes. Que puis-je faire pour vous ?

- Je suis Lord Julian Kendall. Avez-vous reçu un télégramme concernant une réservation en mon nom ?

L'homme se pencha sur le registre, en balaya rapidement la colonne des réservations puis hocha la tête.

- Votre télégramme nous a informé que vous seriez ici pour une durée indéterminée.

- Absolument, répondit Julian. J'espère faire de New-York ma résidence secondaire.

Il lui adressa l'un de ses plus charmants sourires.

- Ce que j'ai vu jusqu'à présent me laisse à penser que mon séjour pourrait se prolonger.

Ceci n’était pas un mensonge. Croiser Brianne Collins avait été un heureux hasard.

L'employé se retourna pour ouvrir une armoire d’où il retira un jeu de clés pendu à un crochet. Il les fit miroiter devant Julian.

- Celle qui est courbée est celle de votre chambre, et celle portant la lettre G est celle du portail de Gramercy Park. N'hésitez pas à profiter du parc, mais il est exclusif. Seuls ceux qui ont une clé peuvent l'utiliser. Veuillez ne pas laisser pas de racailles entrer dans le parc, je vous prie. Il y a des dames qui l'utilisent régulièrement, et nous voulons garantir leur sécurité.

Quelle idée admirable... Aucun des parcs de Londres n'était privé comme celui-ci. Ils essayaient d'empêcher les individus peu recommandables d'entrer dans le parc et de réserver son utilisation à la classe supérieure. Quelles étaient les chances que quelqu'un de basse naissance s'aventure dans cette partie de Manhattan ? Il semblait que la classe riche grouillait dans ce quartier. Il n'avait remarqué personne d'autre. Même pas un membre de la classe ouvrière... Y avait-il une règle interdisant de les laisser sortir en public ou quoi ?

- Merci, répliqua Julian aussi poliment que possible.

Il avait grandi dans un milieu privilégié, mais il n'avait jamais été confronté à cette situation auparavant, ou peut-être ne l'avait-il jamais remarqué.

- Pouvez-vous m'indiquer ma chambre ?

- Montez les escaliers et prenez à droite. Votre chambre se trouve à gauche à la fin du couloir.

- Mes malles seront envoyées depuis Penn Station. Voudriez-vous bien les faire apporter dans ma chambre quand elles arriveront ?

Il avait engagé quelqu'un pour s'occuper de ses bagages à son arrivée. Tout ce qu'il avait apporté avec lui lors de son trajet vers l'hôtel était un bagage de cabine. Il serra les clés dans une main et son sac dans l'autre, puis il suivit les directions indiquées par l'employé. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver à sa chambre. Il glissa la clé dans la serrure et la tourna sans effort. Une fois déverrouillée, il a poussa la porte et entra dans la pièce.

C'était une chambre luxueuse. Une chaise et une table d'appoint assorties se trouvaient près de la fenêtre. Une cheminée se trouvait du côté opposé de la pièce flanquée d’un petit canapé et d’une table basse. Dans une autre pièce plus petite, un lit moelleux recouvert d’un dessus de lit brun à broderies dorées remplissait l'espace. Une table de chevet se trouvait à côté du lit. La chambre est éclairée par deux portes-fenêtres donnant sur un balcon.

La suite n’était pas aussi spacieuse que ses appartements à Londres, mais elle ferait l'affaire. L'hôtel avait fait un excellent travail en s'adressant aux goûts les plus raffinés des riches et des privilégiés. Il devrait s'intégrer, et d'une certaine manière, cela lui laissait un goût amer dans la bouche. Julian posa son sac sur le lit et se dirigea vers le meuble de toilette situé à l'autre bout de la pièce. L'eau avait déjà été mise dans le pichet. Il en versa dans la vasque et s’aspergea le visage, puis le sécha avec une serviette accrochée à proximité. Cela le rafraîchi un peu et nettoya la poussière du voyage. Peut-être qu'il irait explorer ce Gramercy Park.

Il empocha les clés et sorti de sa chambre, soudainement excité. Il pourrait se promener dans le quartier et peut-être trouver un club de gentilhommes. Il aurait besoin d'un verre, ou de plusieurs. Se reposer lui semblait impossible pour le moment. Julian sortit de l'hôtel en sifflotant et descendit la rue. Le parc était assez proche, mais il n'avait pas vraiment envie de l'explorer pour le moment.

- Julian, s’écria un passant.

Il s’arrêta net. Personne ne pouvait savoir qu'il est arrivé ou même qu'il se trouvait New York. Il se retourna lentement vers l’appel et soupira de soulagement. Bien sûr, William Collins l’avait reconnu. Il l'avait vu discuter avec Brianne à Penn Station. Il colla un sourire joyeux sur son visage et salua son congénère.

- Logez-vous dans ce quartier ? Il ne savait pas quoi lui dire d'autre.

William hocha la tête d'acquiescement.

- Oui, notre père a acheté une maison de ville juste au coin de cette rue. Manhattan est le faubourg à la mode en ce moment. Il aime aussi l'idée d'un parc privé pour que notre mère et Brianne puissent s'y promener.

Gramercy Park prenait soudainement un attrait supérieur. Si sa sœur ou sa mère résidaient ici, il se sentirait mieux en sachant qu'elles étaient en sécurité dans un parc exclusif.

- Je suis à l'hôtel Irving, indiqua Julian en désignant la bâtisse qu’il venait de quitter. Combien de temps séjournez-vous en ville ? N'est-ce pas la pleine saison à la plantation ?

Il ne savait presque rien des activités de Lilimar. Cela semblait être une question raisonnable à poser.

- Je préférerais ne pas être ici du tout, répondit William.

Il lui lança un regard noir.

- Mais quelqu'un devait accompagner ma mère et ma sœur. Mon père sera là dans quelques semaines, je pourrai alors retourner à la maison. Il y a toujours quelque chose à faire à Lilimar.

Il inclina la tête.

- Qu'est-ce qui vous amène ici ? L'Angleterre vous ennuie-t-elle ?

D'une certaine manière, c’était le cas, et cela lui donnait l'excuse parfaite pour explorer ce que l'Amérique avait à offrir.

- J'ai voyagé pour affaires dans des endroits très différents. Mon père pense qu’il serait bien pour moi d’observer comment les choses fonctionnent en Amérique.

Julian haussa les épaules.

- Je doute que cela ajoute de la valeur à mon éducation.

Son père ne soupçonnait pas qu’il travaillait en tant qu’espion, et Julian entendait que cela reste ainsi. Agir comme un bourgeois affranchi convenait parfaitement à la personnalité qu'il voulait afficher au monde.

- Connaissez-vous un bon club dans le coin ?

- Le Club Player se trouve coin de la rue, au 16 Gramercy South, répondit William. C'est un club réservé aux membres.

Julian plissa les yeux et demanda :

- Ça veut-il dire que je ne peux pas y entrer ?

Ce club semblait être l’endroit incontournable à sa mission. Ses membres faisaient probablement partie de l’aristocratie et de l’élite new-yorkaise.

William sourit.

- Pas exactement.

Il pointa vers le sentier menant au club.

- Il se trouve que je suis membre. Suivez-moi, et je vous présenterai à l'admission. Cependant, je dois vous avertir que l'adhésion est payante, mais qu'elle en vaut la peine si vous voulez une certaine discrétion. Je suis à New York bien plus souvent que je ne le voudrais, et rejoindre le club s’est trouvé nécessaire.

Il soupira.

– Je m'y rendais quand je vous ai aperçu devant moi. Ma sœur met ma patience à l'épreuve. J'ai dû m'échapper pendant un petit moment.

Ça semblait être une ouverture pour discuter des penchants de Brianne. Au lieu de cela, il adopta une approche légèrement différente.

- Je comprends. Ma propre sœur est difficile dans ses bons jours.

Il fourra ses mains dans ses poches et suivit son acolyte.

- J'ai eu une petite rencontre avec la vôtre à Penn Station. Elle n'était pas disposée à accepter mon aide.

William roula les yeux et dit d'un ton acerbe :

- Elle croit qu’elle a toujours raison et qu’elle a la science infuse. Si elle pouvait sortir de son nuage assez longtemps pour prêter attention à ce qui l'entoure, nous n’aurions probablement pas été séparés à notre sortie du train. C'est par pure chance que nous l'ayons trouvée relativement vite.

Pas assez vite, car elle avait eu le temps d’un tête-à-tête avec Alice Paul... Il décida d’aborder ce sujet de conversation avec William à un moment plus propice. Pour l'instant, il allait pénétrer dans les murs de ce club privé et pouvoir l’explorer.

- Parlez-moi du Club Player, encouragea Julian.

- Il a été fondé en 1888 par Edwin Booth, commença William. Il voulait utiliser le club comme un moyen de redonner du lustre au nom de Booth. Son jeune frère était John Wilkes Booth.

- Ah, » répondit Julian. L'assassinat d'un président rendrait un nom moins désirable... »

- Je n'aurais pas voulu être à sa place. Si j'avais eu un frère ayant participé à quelque chose d'aussi profondément stupide, et que les soldats de l'Union n’auraient pas traqué et abattu, je l’aurais fait moi-même.

- Heureusement, vous n'aurez pas à y penser. Personne d’autre ne pourrait agir à nouveau de la sorte.

Julian gloussa légèrement. Il ne tenterait jamais lui-même un assassinat de cette envergure, mais il pouvait comprendre comment un individu en colère contre la personne en charge pourrait être assez fou pour au moins essayer.

- J’entends que votre sœur vous donne du fil à retordre.

- Ce n’est que trop vrai, convint William. Je l'aime, mais c'est une vraie peste.

Ils tournèrent au coin de la rue et se dirigèrent vers le Club Player. William ouvrit la porte et l’invita à entrer. La pièce principale disposait d’une grande cheminée en marbre et un canapé d’une riche couleur lie de vin en était le point central. Deux fauteuils assortis l'encadraient. Sur le côté, un escalier était agrémenté d'un tapis de velours rouge. Ce que Julian pensait être une salle à manger se trouvait à gauche, après l'escalier. Une longue table y trônait entourée d’une vingtaine de chaises. Plusieurs œuvres d'art ornaient les murs.

- C'est un endroit somptueux... dit-il en se dirigeant vers un tableau.

- N'est-ce pas un... admirant un tableau de fleurs roses et blanches éclatantes dans un vase blanc. Il aurait pu être un Van Gogh ou un Monet, mais Julian n'en était pas certain.

William haussa les épaules.

- Je ne suis pas un connaisseur d’art. Je pense que Mark Twain fut un des membres réguliers. Je crois même que l'un de ses manuscrits originaux est exposé. Je n'ai jamais eu l'occasion de détailler les collections exposées ici.

- Intéressant... Il s’agit donc d’un club pour les artistes ?

- Il l'est en grande partie, confirma William. Certains membres ne sont pas exactement des artistes, mais ils sont des créateurs.

Il n'était pas sûr de ce que cela signifiait.

- Expliquez-moi, je vous prie.