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Le Voyage Du Destin
Le Voyage Du Destin
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Le Voyage Du Destin

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“J’en suis convaincu !”, affirma l’homme d’un ton de voix qui ne révélait pas le découragement qui, au contraire, l’accablait.

Harald posa le regard sur son fils, assis à côté de lui, la tête basse et les yeux fixés sur ses petites mains. Il eut un serrement de cœur et lui caressa la tête. L’enfant releva la tête pour regarder son père, ses jeunes lèvres serrées pour ne pas pleurer.

Herja prit deux récipients, provenant de cornes naturelles de vache, décorées d’incisions et de fines plaques d’or, qu’elle emplit d’hydromel et qu’elle tendit aux deux hommes, avant de s’adresser à Thorald.

“Viens !” l’invita-t-elle avec la douceur d’une mère, lui tendant la main. “Ulfr t’attend.”

L’enfant se tourna vers son père qui opina du chef.

En s’efforçant d’afficher une certaine sérénité, il le rassura : “Tout ira bien.”

Thorald prit la main d’Herja et, ensemble, ils traversèrent la pièce mais, avant de sortir, l’enfant se tourna une dernière fois vers son père et lui sourit, comme pour le rassurer à son tour.

Olaf attendit qu’ils soient sortis avant de lever la corne, imité en cela par Harald.

“Buvons ! En souvenir de Sigrid et de tous nos ancêtres”, proposa-t-il à son ami.

“Drekka Minni !”. Ils trinquèrent à l’unisson, vidant les cornes d’un seul trait.

Olaf passa la main sur ses moustaches puis il suggéra : “Maintenant tu dois penser à surmonter cette période : tu pourrais partir pour un long voyage.”

“J’y ai songé. Si Thorald avait été plus grand, je l’aurais emmené avec moi.”

“On pourrait faire ceci : tu voyageras et tu feras du commerce également pour mon compte, pendant que je m’occuperai de l’éduquer et le faire grandir sain et fort”, suggéra Olaf.

“Mon ami tu ne m’as jamais déçu !” déclara Harald.

Les deux hommes échangèrent un regard chargé d’un profond attachement et d’un respect réciproque.

“Je suis sûr que tu en ferais autant pour moi !” déclara Olaf sans l’ombre d’un doute, lui tendant la paume de sa main droite, geste que lui rendit son ami.

Harald voyagea pendant des années et, en de nombreuses occasions, il hiverna loin de sa maison.

Les deux enfants commencèrent aussitôt leur éducation et l’entraînement. Ils furent instruits des lois, de l’histoire, du travail du bois et du fer et ils apprirent tous les secrets de la métallurgie. Ils se familiarisèrent avec les armes, pratiquant diverses disciplines au quotidien.

Au cours des veillées du long et glacial hiver norvégien, toute la famille se réunissait dans la tiédeur du foyer domestique où, pendant que les femmes tissaient et que les hommes sculptaient le bois, on transmettait aux enfants, au travers des récits des anciens, la connaissance du passé de la famille et du clan, ainsi que les principes, les valeurs et le code d’honneur que tout bon Viking ne devait jamais enfreindre.

Ulfr et Thorald grandissaient sains et robustes, ils étudiaient et s’entraînaient ensemble et, entre eux, se créa un très fort lien affectif. Comme leurs pères avant eux, ils devinrent frères jurés selon un ancien rite magique...

L’hiver tirait à sa fin, les nefs vikings sillonnaient les eaux scandinaves et les Vikings qui avaient hiverné loin de chez eux étaient de retour dans leurs familles. Même Harald, à la surprise générale, revint en ce printemps.

C’était le neuvième misseri d’été pour les deux petits Vikings, vers la mi-Avril, quand ils consacrèrent leur fraternité.

Ce jour était le premier de leur entraînement à l’arc et tout avait été préparé à l’extérieur, derrière la maison, un lieu d’où on jouissait d’une vue d’ensemble sur tout le domaine.

“Portez votre jambe gauche en avant, cela vous aidera à viser mieux et avec puissance”, suggéra Bjorn, le meilleur archer du clan. “Pointez...”

Les deux enfants de placèrent comme on leur avait indiqué et, saisissant l’arc avec la flèche déjà apprêtée, ils tendirent la corde de toutes leurs forces, serrant les yeux pour se focaliser sur l’objectif. Deux sacs remplis de paille faisaient office de fantoche, la cible peinte à la hauteur du cœur.

“Maintenant !” ordonna Bjorn.

Les deux petits archers décochèrent leur premier dard et une expression de déception s’afficha sur leurs visages quand ils suivirent le vol des traits, loin de la cible.

“Par l’œil d’Odin !” exclama la voix d’un homme.

Tous les regards se portèrent dans cette direction tandis que Leif, un gros bonhomme aux cheveux roux, sortait des buissons avec une chèvre morte, transpercée par les flèches.

Bjorn regarda avec étonnement Olaf et Harald. “Ils l’ont descendue du premier coup !”, dit-il incrédule.

L’expression de fierté et de satisfaction des deux enfants suscita la sympathie et l’amusement des présents.

“Que faisait donc cette chèvre en dehors de la bergerie ?” demanda Olaf en extrayant les traits de la pauvre bête.

“Elle s’était échappée et j’essayais de la ramener au bercail”, expliqua l’homme.

“Tu as eu de la chance : ç’aurait pu être toi à la place de la chèvre”, observa Harald.

“En effet !”, s’exclama Leif, écarquillant ses yeux gris. Il ajouta à l’adresse des enfants, qui ébauchèrent un vague sourire d’excuse : “Les flèches l’ont touchée au moment où je la saisissais.”

“J’ai survécu à mille batailles dans ma jeunesse et je ne tiens pas à rejoindre le Valhalla par la main de deux enfants !”, exclama-t-il d’un ton ironique. Et il conclut sur le ton de la plaisanterie : “Et je ne suis pas convaincu que les valkyries m’auraient accueilli... mort à la poursuite d’une chèvre !”, provoquant l’hilarité générale.

“Mon bon ami, quand tu entreras au Valhalla, ce sera certainement digne du grand Viking que tu as été ! À présent apporte cette chèvre à la cuisinière, qu’elle la prépare pour le repas”, ordonna Olaf en pouffant de rire.

Leif acquiesça et, inclinant la tête en signe de respect, se dirigea vers les cuisines.

L’archer rappela l’attention des deux enfants : “Maintenant concentrez-vous sur la cible... Parce que vous ne vaincrez pas un ennemi en décimant son bétail.”

“Tu dois admettre que la première flèche de leur vie présage bien de l’avenir”, déclara Harald, d’un ton mi-satisfait et mi-amusé.

“Apparemment...”, répondit Bjorn. “Maintenant il faut qu’ils s’engagent à fond et démontrent qu’ils méritent bien ce présage”, ajouta-t-il en s’adressant aux deux enfants, déjà prêts à recevoir ses ordres.

Du bruit dans leur dos attira l’attention d’Olaf et d’Harald. Les portes de l’étable s’ouvrirent et, après six mois, une multitude d’animaux se déversa à l’extérieur tandis que quelques hommes du clan, entre mugissements, grognements et bèlements, s’efforçaient de maintenir un semblant d’ordre pour mener les plus de cinq cents têtes de bétail sur les terres où ils pourraient paître en liberté.

“Emmenez le bétail loin d’ici autrement ces deux-là vont en faire un massacre !”, s’écria Olaf d’un ton goguenard.

Au milieu de toute cette agitation survint Leif qui, d’un pas rapide se dirigeait dans leur direction, apparemment anxieux de leur communiquer quelque chose.

“La vieille Sigrùn a vu la chèvre et vous fait dire qu’elle vous attend tous dans la Clairière Sacrée”, leur annonça-t-il dès qu’il les eut rejoints.

“Entendu !”, commenta Olaf, échangeant un regard d’entente avec Harald.

“Vous reprendrez l’entraînement à notre retour”, dit-il à Bjorn.

“Je vous attends ici”, répondit l’archer.

Tous les quatre se mirent en marche, laissant le village derrière eux. La terre s’était libérée de sa gangue de glace et, avec la douceur dispensée par le soleil, la vie avait repris dans le village de Gokstad. Le domaine d’Olaf était beau, de grandes dimensions et s’étendait le long de la côte et vers l’intérieur des terres sur des kilomètres, ce dont il n’était pas peu fier.

Les champs étaient séparés par des murets de pierre qui les ceinturaient ; quelques paysans étaient occupés à labourer la terre, d’autres s’occupaient des semailles : le seigle, l’orge si précieux, tous les légumes et l’avoine -cette dernière destinée à servir de fourrage pour nourrir le grand nombre de têtes de bétail au cours de l’hiver à venir-.

Les premières fleurs constellaient les vastes étendues de trèfle dans lesquelles étaient disséminées des baies, des mûriers, des framboisiers ; ces prés s’étendaient jusqu’à l’endroit où, du sol, s’élevaient les parois rocheuses qui marquaient la frontière d’avec les possessions d’Harald. Avec le dégel, la cascade avait recommencé à jaillir au travers des roches recouvertes de lichens, grossissant le torrent qui traversait le bois et la Clairière Sacrée.

Le chemin qu’ils parcouraient était bordé de rangées de pommiers et d’aubépines qui avaient germé et d’où pointaient déjà des fleurs blanches. Ils poursuivirent leur chemin en silence, entre les bruits de la nature qui se réveillait et les rayons du soleil qui filtraient parmi les arbres. On entrevoyait les premiers nids construits par les oiseaux ; à certaines branches pendaient des paniers de paille en forme de spirale dans lesquels les abeilles avaient commencé à édifier leurs ruches : elles seraient emplies de miel à la fin de l’été, miel avec lequel les Vikings feraient de l’excellent hydromel.

Ils parvinrent à la Clairière Sacrée où la vieille Sigrùn les attendait.

Ils s’approchèrent de la femme, enveloppée de la tête aux pieds dans son noir manteau. Deux tresses de cheveux blancs dépassaient de la capuche et lui tombaient jusqu’aux hanches, ses yeux ressortaient comme deux aigues-marines. Deux corbeaux, créatures liées au culte du dieu Odin, étaient immobiles sur ses épaules. La vieille étendit les bras vers le ciel et les deux oiseaux prirent leur envol au-dessus de leurs têtes, avant de disparaître dans l’épaisseur des arbres.

“Ce chêne a été planté par vos pères quand ils avaient à peu près votre âge ; il a grandi sain et fort, comme leur amitié”, leur déclara-t-elle avec une pointe d’orgueil dans la voix.

Puis elle s’abaissa et cueillit un rejet issu des racines de l’arbre, et l’éleva vers le ciel.

“Aujourd’hui les dieux ont exprimé leur volonté à travers vos flèches et l’arbre de Thor a engendré une nouvelle vie... Vous êtes prêts pour votre serment !” proféra la vieille Sigrùn en offrant la pousse aux deux jeunes garçons.

Les deux petits Vikings choisirent un lieu peu éloigné du chêne et retournèrent une motte d’herbe au-dessus de laquelle ils se percèrent la paume de la main droite pour ensuite, avec un poignée de main, mélanger leurs sangs en se jurant réciproquement fidélité ; avec le sang ils fertilisèrent la motte et s’en servirent pour recouvrir la base de la pousse qu’ils venaient de planter, scellant ainsi un pacte de fraternité pour toute leur vie...

Isgred, en plus de l’instruction dispensée aux enfants d’une noble maisonnée, devait apprendre comment gouverner la maison, particulièrement quand son mari aurait pris la mer pour une expédition lointaine. Elle aussi, un jour, comme sa mère, dirigerait la ferme, élèverait ses enfants, gérerait les affaires de son mari. Un jour elle aussi porterait, accrochées à sa ceinture, les clés de la maison, symbole de l’autorité et du respect dont jouissait une femme dans la famille.

Chapitre 4

L’enfance des Indiens s’écoulaient paisiblement.

Les parents enseignaient aux enfants comment construire de petites armes, des pièges, à reconnaître le bois le mieux adapté à la construction de canoë, ainsi que toutes les techniques de la chasse et de la pêche.

Les filles apprenaient de leurs mères à construire un tipi, à cultiver, cuisiner, tanner les peaux et à confectionner des vêtements.

Mais à la base de l’âme bonne et pacifique des Indiens se trouvait la pratique du silence et de la méditation. Parce que le Grand Esprit est partout, les parents enseignaient à leurs enfants la pratique de l’observation et de l’écoute. Parce que Lui est en toute chose et dans tous les êtres vivants...

Quand le soir descendait, chaque famille se retirait dans son tipi, tous s’asseyaient autour du feu pendant que l’ancien de la famille racontait des récits chargés d’histoire et de traditions culturelles. Les anciens possédaient cette vertu primordiale chez l’être humain : ils étaient les dépositaires de la culture et de la sagesse de leur peuple. C’était de cette manière qu’était transmis aux enfants l’enseignement de la générosité, du courage, le respect et l’amour pour les êtres vivants.

Année après année, les petits Indiens grandissaient...

Et pour Faucon Doré arriva également l’âge de la puberté.

Tout le monde était occupé à l’extérieur du tipi par les préparatifs de la fête que Grand Aigle avait organisée en l’honneur de sa fille.

À quatorze, on pouvait deviner la très belle femme qu’elle deviendrait. Sa mère lui expliqua la cause des changements survenus en elle.

“C’est un moment très important dans la vie d’une jeune fille... Tu deviens une femme.”

Avec une infinie tendresse elle lui coiffa ses longs cheveux noirs, attardant son regard sur la frange qui lui couvrait le front. Cette coiffure symbolisait la virginité des jeunes filles.

“Tu pourras également laisser pousser ces cheveux, la frange ne fera plus partie de ta coiffure de femme. À partir de ce jour tu pourras être courtisée et demandée en mariage.” elle fit une pause tandis qu’elle séparait en deux parties le reste de l’épaisse chevelure, avant de poursuivre avec la coiffure.

“Écoute toujours la voix de ton cœur. C’est lui qui te parlera et te guidera tout au long du chemin. Un jour tu te marieras et tu auras des enfants, tu t’occuperas de ta famille comme je l’ai fait avec vous, et ton mari prendra soin de vous, comme ton père l’a fait pour nous”, lui expliqua sa mère pendant qu’elle disposait quelques plumes de faucon rouge entre les lacets colorés qui retenaient ses longues tresses.

Faucon Doré l’écoutait en silence et garda ces mots comme le bien le plus précieux qu’elle déposa dans son cœur.

“Même ce vêtement ne fera plus partie de ton état de femme : il sera donné a une famille dans le besoin”, ajouta-t-elle, invitant sa fille à l’ôter.

La jeune fille se déshabilla et remit ses vêtements à sa mère qui lui fit endosser le vêtement en peau de daim qu’elle avait cousu et richement décoré pour elle. Les coutures des manches et les bords des habits étaient ornés de franges qui ondulaient à chacun de ses mouvements. Elle avait décoré le col du vêtement avec ses couleurs préférées, le jaune et le rouge, et les mêmes motifs était également repris sur les jambières.

Quelqu’un passa la tête à l’intérieur. C’était sa grand-mère, Rosée du Matin. Ses yeux sombres et vifs passèrent la jeune fille en revue de la tête aux pieds.

“Tu es vraiment très belle !” admit-elle avec fierté. “L’homme qui t’épousera aura beaucoup de chance.”

Faucon Doré lui retourna un sourire chargé d’affection.

“Je crois que nous devrions bientôt commencer à construire son tipi”, dit en riant sa grand-mère tandis qu’elles sortaient.

Elles rejoignirent le centre du village, là où brûlait le Feu Sacré ; un petit autel avait été monté pour la cérémonie, sur lequel étaient posés un crâne de bison, un calumet et un bol avec de la teinture rouge.

Le Chaman invita Faucon Doré à s’asseoir les jambes croisées, pendant que tous les membres de la tribu, qui portaient leurs plus beaux habits, ceux des grandes occasions, formèrent un large cercle de couleurs bariolées autour d’eux. Le Chaman alluma le calumet, en inspira une bouffée qu’il souffla sur le crâne du bison et l’enveloppant d’un nuage de fumée, il trempa son doigt dans la teinture et traça une ligne rouge sur le front du crâne. Sa voix s’éleva en un chant sacré et propitiatoire et son corps commença à danser devant la jeune fille avec des mouvements qui représentaient un bison et, à chaque fois qu’il s’approchait, sa mère lui mettait des feuilles de sauge sur son ventre.

Puis le Chaman l’invita à s’asseoir à la façon d’une femme, avec les jambes placées sur le côté. Sa mère lui dénoua les cheveux tandis que le Chaman, après avoir écarté la frange, traça également sur son front une ligne rouge qui s’étendait jusqu’à la racine des cheveux. Elle fut bénie avec le pollen jaune sacré dont elle reçut la purification et le pouvoir féminin de porter la prospérité et le salut à son peuple, qui la fêta avec joie et dévotion.

Les parfums des légumes, des soupes et des viandes qui, entre temps, avaient lentement mijoté sur la braise, se répandit dans tout le village, annonçant la magnificence du banquet.

En prenant place à côté de sa meilleure amis, Lune Rouge, la jeune fille repensa aux paroles de sa mère. Elle ferma les yeux un instant pour écouter son cœur, la vision qu’elle aperçut le fit battre plus fort, elle rouvrit les yeux et... la vision était devant elle et la regardait avec satisfaction. Il s’agissait de Vent qui Souffle...

Beau et charismatique, de haute stature et les muscles saillants, des yeux sombres qui lui conféraient un regard magnétique, les traits nobles de son visage étaient encadrés par ses cheveux noirs. Elle en était amoureuse depuis son enfance. Elle lui sourit timidement, sourire qu’il lui retourna avec un clin d’œil.

La fête en l’honneur de Faucon Doré fut un grand succès : la nourriture était excellente et l’atmosphère était joyeuse.

“Crois-tu qu’il se déclarera un jour ?” demanda-t-elle à son amie.

Incrédule, Lune Rouge lui répondit : “As-tu des doutes à son sujet ? Ne vois-tu pas comme il te regarde ?”

Vent qui Souffle ne pouvait détourner son regard d’elle, ce qu’elle semblait réellement apprécier.

“Ne sens-tu rien ?” lui demanda Lune Rouge, inspirant l’air de son nez.

“Sentir quoi ?” demanda Faucon Doré.

Lune Rouge rit en secouant la tête :” Le parfum de l’amour ! Je suis d’accord avec ta grand-mère lorsqu’elle dit qu’il faudra bientôt construire le tipi en vue de ton mariage !”

Pendant que les deux jeunes gens échangeaient des regards et des sourires, Œil de Lynx s’approcha du jeune homme et lui demanda quand il allait faire sa déclaration à Faucon Doré.

“Quand je reviendrai de ma Vision”, lui confia Vent qui Souffle.

“Je suis sûr qu’elle t’appréciera vraiment”, commenta son ami.

Avec une pointe de préoccupation , le jeune homme avoua : “J’espère que la file des prétendants ne sera pas trop longue devant son tipi.”

“Je doute que quiconque se le permette !”, répondit en riant Œil de Lynx.

Tous les jeunes gens savaient qu’elle lui plaisait et, eu égard au respect dont il jouissait au sein de la tribu, nul n’aurait osé le défier dans la conquête de la jeune femme, également parce qu’ils s’étaient choisis depuis leur enfance.

À quinze ans, Vent qui Souffle avait déjà l’étoffe d’un grand guerrier : excellent archer et bon cavalier, il était le meilleur chasseur de la tribu.